Éducation supérieure : Combien ça coûte une licence à Maurice ?

Le Higher School Certificate (HSC) en poche, les choses sérieuses commencent enfin. La semaine dernière a été marquée par plusieurs journées portes ouvertes, dont celle de l’Université de Maurice qui a duré trois jours et la Mauritius International University & Career Expo organisée par le Rotary Club de Grand-Baie au Swami Vivekananda International Convention Centre à Pailles. L’occasion pour ces institutions d’attirer du sang neuf pour des diplômes, licences, masters ou doctorats parfois au prix fort. Une aubaine pour les jeunes school leavers indécis, mais aussi pour les parents qui peuvent déjà se faire une idée du coût d’une licence à Maurice.

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Entre Rs 15 000 à Rs 30 000. C’est approximativement la somme que devra débourser un jeune ou des parents pour obtenir une licence dans une des quatre universités publiques du pays, à savoir l’université de Maurice, l’Université de Technologie de Maurice, l’Université des Mascareignes (UDM) et l’Open University. D’autres institutions parapubliques, dont le MITD, en font aussi partie. “Avec la mesure gouvernementale d’exonérer les étudiants des tuition fees, l’étudiant n’aura qu’à payer des administration fees et des exam fees, ce qui équivaut à une somme de près de Rs 2 000 à Rs 6 000 dépendant des cours. Auparavant, par exemple pour un cours en informatique, l’étudiant payait Rs 30 000. Maintenant, il ne paiera que Rs 5 400 à peu près”, explique Shyamal Busunt, instructeur à la School of IT, Electronics and Communication de la MITD. Cette institution parapublique propose ainsi des Bachelor Degrees, des Diplomas ou des cours professionnels dans de nombreux domaines. “Des cours accessibles aux personnes détenant soit un SC ou un HSC”. Les inscriptions se font directement dans les centres.

À l’UTM, les prix pour une licence ont aussi drastiquement baissé. Aisha Rajbally, Yasmun Bhugan et Dr Needesh Ramphul sont tous chargés de cours à l’UTM. Ils nous expliquent qu’avec la nouvelle mesure gouvernementale, obtenir un Bachelor Degree est beaucoup plus abordable, même si cela reste une grosse somme à débourser. “Le gouvernement mauricien paie les tuition fees pour les étudiants mauriciens uniquement”, explique Needesh Ramphul. “Bien sûr, il y a des cours qui nécessiteront un investissement plus conséquent. Notamment pour les cours en Graphic Design où les étudiants devront payer des lab fees ne dépassant pas les Rs 10 000. Toutefois, durant leurs trois ans d’études, ils bénéficient d’une formation élargie et d’un work placement. D’ailleurs, ils se trouvent souvent du travail dès la deuxième année”, explique Nassirah Laloo, Programme Director à l’UTM.

En effet, ce sont souvent les tuition fees qui grossissent les chiffres lorsqu’un étudiant envisage de poursuivre des études supérieures. Il précise néanmoins que seuls les School Leavers et les first-timers peuvent bénéficier de cette exonération. “Si par exemple un étudiant déjà détenteur d’une licence souhaite s’inscrire pour une autre licence, il devra payer. Cette mesure ne s’applique qu’aux first-timers.” À l’Université des Mascareignes, le coût de la licence tourne aussi autour de Rs 16 000 à Rs 17 000. “Les étudiants paieront environ Rs 6 200 de fees par an et c’est tout”, explique le Dr Nirmal Betchoo, Dean of Faculty de l’UDM.

Universités étrangères implantées        à Maurice

Du côté des institutions privées, la note est un peu plus salée. Celle-ci est cependant justifiée par la qualité de l’enseignement d’universités étrangères, souvent de prestige. Par conséquent, pour une licence en droit à Panthéon Assas, il faudra débourser en moyenne Rs 200 000 par an pour une licence d’une de plus grandes universités françaises, et ce, sans se déplacer. “Uniciti Education Hub est une université intégrée avec Ensa Nantes pour les études en architecture, Supinfo pour l’informatique, L’école centrale de Nantes pour l’ingénierie, Panthéon Assas pour le droit et la Middlesex University et Vatel Mauritius”, explique Karveen Puddoo, Operations Manager chez Médine Group au département Éducation. Très prisés, les cours sont dispensés par des chargés de cours à la fois locaux et étrangers. “Nous avons à ce jour 1 800 étudiants, dont 35% sont étrangers et de 50 nationalités différentes”, explique-t-il. Des étudiants provenant de tous les continents, mais surtout de l’Afrique.

“Nous avons par ailleurs fêté nos premiers diplômés en architecture l’an dernier”, nous explique le Dr Farrah Jahangeer, responsable du département d’architecture d’ENSA Nantes-Mauritius. “Pour les trois années de licence, cela coûte 6 500 euros par an, pour le master 6 800 euros et pour la dernière obligatoire à Nantes 749 euros”, dit-elle. Farrah Jahangeer explique aussi qu’il n’est plus nécessaire d’avoir suivi une filière en particulier pour pouvoir faire des études d’architecture. “Il s’agit d’une formation pluridisciplinaire. Les temps ont changé”, dit-elle. Ainsi, les inscriptions en cours se font sur dossier et entretien.

Par ailleurs, les instituts professionnels ont également le vent en poupe. Une occasion pour les jeunes pousses d’étudier et de suivre une formation professionnalisante. C’est ce que nous explique Jérôme Fabre, de l’institut Escoffier. “Ce n’est pas la fin du monde si on n’a pas réussi ses examens de SC ou la HSC. Il y a toujours une voie”, dit-il. Proposant des cours de Bachelor en Marketing de luxe pour la somme de Rs 200 000 par année, l’institut garantit un emploi chez Beachcomber et une formation haut de gamme. Une industrie qui n’est pas près de mourir, dit-il. En somme, que ce soit au niveau des cours offerts ou des prix proposés, quand il s’agit d’étudier à Maurice, l’on peut dire qu’il y en a pour toutes les bourses !

Les dates à retenir

Toujours indécis ? Les universités vous ouvrent leurs portes. Ainsi, Uniciti tiendra une journée portes ouvertes le 29 février de 9h30 à 15h à Pierrefonds. L’UDM en fera autant le 26 février à Rose-Hill et à Pamplemousses.

Et étudier en France, ça coûte combien ?

Non, les prix n’ont pas augmenté, du moins tel est le cas pour 55 des 75 universités françaises publiques. En effet, après l’annonce choc en 2018 pour augmenter les frais d’inscription pour étudiants étrangers, de nombreuses universités ont choisi d’exonérer les étudiants qui paient 170 euros par an pour le cycle licence.

“Il faut savoir que le gouvernement français continuera à financer les deux tiers des études en France”, explique Audrey Paris, responsable de Campus France Maurice. Elle encourage donc les étudiants à s’informer sur les offres que proposent les universités françaises. “Les inscriptions pour la rentrée 2021 se fera du 1er octobre au 15 décembre, donc, nous conseillons aux étudiants souhaitant étudier en France de soumettre leur dossier ou de venir nous consulter à Rose-Hill pendant les vacances de juillet”, dit-elle. Une inscription qui peut se faire en amont des résultats de HSC, précise-t-elle.

Par ailleurs, même si les inscriptions sont déjà fermées pour la rentrée 2020, ceux et celles souhaitant faire leur Master dans une université française peuvent encore candidater jusqu’au 6 mars.

Virus ou pas, les étudiants choisissent  la Chine

Coronavirus ou pas, la Chine demeure une des destinations phares pour les étudiants mauriciens, d’une part pour la qualité des études, mais aussi pour le coût de la vie estimé à Rs 52 000 par an. Néanmoins, cette année, cinq universités chinoises, soit la University of Nottingham, China Campus, la Nanjing Medical University, la Sino British College, la Xi’an Jiaotong-Liverpool University (XJTLU) et l’East China Normal University (ECNU), Shanghai, ont choisi de ne pas participer à l’OVEC FEB FAIR qui se tiendra aujourd’hui à la MCB de St Jean. C’est ce que nous confirme le Dr Dorish Chitson, directrice d’OVEC. Elle précise que ces universités proposent souvent des bourses d’études complètes aux meilleurs étudiants. “Ils sont nombreux à postuler malgré le virus, dans l’espoir que l’épidémie soit contenue d’ici septembre, pour la rentrée”, dit-elle.

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