General Construction : le Takeover d’IBL ne fait pas l’unanimité

La Competition Commission « is currently assessing the matter »

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Le groupe IBL a annoncé qu’il envisage de faire l’acquisition, conjointement avec un partenaire financier, de The General Construction Co Ltd, acteur majeur du secteur de la construction. Le conseil d’administration d’IBL a en effet donné son aval, « sous réserve de la réalisation de conditions suspensives et de l’obtention des autorisations d’usage », selon un communiqué.

Toutefois, dans les milieux de la construction, cette démarche ne fait pas l’unanimité. Un opérateur du secteur, sous le couvert de l’anonymat, explique que cette décision « n’est pas saine pour le pays, car le groupe IBL possède déjà des “major players” de l’industrie, à l’instar de Manser Saxon Contracting, Manser Saxon Fit-Out (Mauritius) Ltd, Panache Ltd, UBP et Scomat ». Ce “move” d’IBL respecte-t-il la loi sur la concurrence ? Interrogé, Deshmuk Kowlessur, directeur de la Competition Commission, a déclaré au Mauricien que, selon la loi de 2007 sur la concurrence, « lorsque les fusions et les acquisitions peuvent entraver la concurrence, la Commission de la concurrence est habilitée à intervenir et à imposer les instructions appropriées, notamment en bloquant une fusion et en exigeant le “divestment” des actifs acquis ».

Dans le cas particulier d’IBL concernant le rachat de General Construction, les parties prenantes n’ont pas notifié la transaction à la Competition Commission. « The Competition Commission has taken cognizance of the potential transaction from other sources and is currently assessing the matter to determine if there is need to open an enquiry into the matter », explique Deshmuk Kowlessur. Par conséquent, il serait prématuré à ce stade, selon lui, de dire si l’opération est conforme aux dispositions de la loi. « Toutefois, en cas de problèmes de concurrence, la Commission de la concurrence prendra les mesures appropriées pour préserver la concurrence sur le marché », précise-t-il. Il ajoute que la loi offre la possibilité aux entreprises la possibilité de demander conseil à la Competition Commission en ce qui concerne les fusions futures. Cependant, elles ne sont pas obligées de le faire. Néanmoins, la commission dispose de son propre mécanisme de renseignement, qui surveille les marchés afin de détecter les fusions et les acquisitions et, lorsqu’elles nuisent à la concurrence, elle peut intervenir.

Rappelons que le pôle “Building and Engineering” du premier groupe du pays (en termes de chiffre d’affaires) brasse un chiffre d’affaires de Rs 8,6 milliards (au 30 juin 2018) et comprend déjà 3 600 employés. Dans les milieux de la construction, cette transaction d’IBL, si elle se concrétise, affectera le marché. Un contracteur soutient qu’il y a une dizaine d’années, « une telle chose ne se serait pas produite car le gouvernement avait mis en place un système de démocratisation » de l’économie. « On avait cassé la “’supply chain” pour empêcher les grands groupes de prendre tout le business au détriment des moyens et des petits. Ils font de l’intégration verticale au détriment de l’industrie », dit cet opérateur.

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