Malaisie: une Australienne condamnée à mort remporte son appel

Une quinquagénaire australienne disant avoir transporté de la drogue à son insu en Malaisie après avoir été piégée par une « arnaque à la romance » a été libérée mardi après avoir remporté un jugement en appel.

- Publicité -

Maria Elvira Pinto Exposto, 55 ans, avait été arrêtée en décembre 2014 à l’aéroport de Kuala Lumpur où elle était en transit, avec 1,1 kilogramme de méthamphétamine cousu dans un compartiment de son sac à dos.

Elle est apparue, transportée de joie, et a embrassé son avocat après ce verdict de la Cour fédérale de Putrajaya qui met fin à cette affaire.

« Je remercie Dieu et mes avocats pour m’avoir rendu la liberté après près de cinq douloureuses années en prison », a-t-elle déclaré dans un communiqué transmis par sa défense.

Son fils Hugo a ajouté: « tout ce que je veux c’est ramener ma mère à Sydney, elle a manqué beaucoup de choses ».

En première instance, cette grand-mère et mère de quatre enfants avait d’abord été acquittée, le tribunal estimant qu’elle ne savait pas qu’elle transportait des stupéfiants.

Mais le parquet avait fait appel et la cour d’appel l’avait reconnue coupable l’an dernier de trafic de drogue.

La Cour fédérale de Putrajaya, tribunal de dernière instance, a cassé mardi sa condamnation à mort et ordonné sa remise en liberté.

« L’appel est accordé » et Mme Pinto Exposto « est remise en liberté », a annoncé le juge Tengku Maimun Tuan Mat.

Dans ce pays à majorité musulmane, quiconque est surpris en possession d’au moins 50 grammes de méthamphétamine est considéré comme un trafiquant et la peine de mort par pendaison est automatique en cas de verdict de culpabilité.

L’Australienne a expliqué qu’elle ne savait pas qu’elle transportait la drogue de synthèse surnommée « ice ». Elle a dit avoir été piégée après s’être rendue en Chine pour y retrouver un « capitaine Daniel Smith » rencontré en ligne et qui prétendait être dans l’armée américaine.

Après avoir entretenu pendant longtemps une romance sur internet avec « le capitaine Smith », elle est allée à Shanghai pour le rencontrer. Mais, selon son récit, elle n’avait pu le voir et avait fini par accepter de transporter jusqu’à Melbourne un sac remis par un inconnu.

En arrivant à l’aéroport de Kuala Lumpur pour changer d’avion, elle est passée par erreur par l’immigration car elle ne connaissait pas les lieux. Puis, elle avait remis volontairement son sac aux douaniers qui ont découvert la drogue.

Son avocat Muhammad Shafee Abdullah a répété mardi qu’elle était une « coursière innocente » et qu' »elle a été aveuglée par l’amour même s’il s’agissait d’une romance en ligne ».

Si la peine de mort avait été confirmée, l’Australienne n’aurait pas été exécutée dans l’immédiat puisque la Malaisie a déclaré un moratoire sur l’application de la peine capitale.

- Publicité -
EN CONTINU ↻

l'édition du jour

- Publicité -