Parti travailliste : La mouvance anti-Ramgoolam se structure en un groupe de réflexion

Outre Varma, Pentiah et les autres, l’ossature provisoire du mouvement comprend aussi Reza Issack et Hedley Chimon

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D’anciens ministres et députés PTr ont rejoint le groupe, qui bénéficie du soutien tacite de deux actuels députés rouges

La mouvance travailliste en faveur d’un retrait de Navin Ramgoolam du leadership du PTr évoquée par l’ancien Attorney General expulsé de chez les rouges, Yatin Varma, se structure peu à peu. Selon des renseignements glanés de sources sûres par Week-End, une première réunion élargie s’est tenue à Curepipe en début de semaine au siège de l’institut de formation en secrétariat que gère l’ancien lord-maire et député PTr Reza Issack.

Outre les cinq expulsés travaillistes, dont Yatin Varma et Raj Pentiah, l’ossature provisoire de ce qui semble évoluer en un groupe de réflexion travailliste comprend aussi notamment, à ce stade, Reza Issack et Hedley Chimon, ainsi que d’anciens ministres et députés PTr. Nos informations indiquent que le groupe bénéficie tout aussi du soutien tacite d’au moins deux parlementaires travaillistes de premier plan de la présente législature. Au sein de ce qui s’est donc structuré en un groupe de réflexion travailliste, certains laissent malicieusement entendre que Reza Issack a été, tout compte fait, « wise before the event », puisque dès le mois d’octobre de l’année dernière, avant même que la date des élections générales ne soit annoncée, il a démissionné du PTr. Ceux qui lui sont proches disent que l’ancien lord-maire et député travailliste en avait assez de plein de choses.

Bérenger appelé  à « prendre  ses responsabilités »

Ces derniers citent en exemple le fait que Navin Ramgoolam a, finalement, choisi de faire alliance avec le PMSD pour affronter les dernières législatives. Lui qui, quelque temps avant, avait pourtant solennellement affirmé lors d’un meeting que le PTr se présenterait seul au scrutin législatif en accord avec sa fameuse politique déclarée dite « de rupture ». Pour ces proches de Reza Issack, ce choix d’alliance résonnait comme un aveu que le PTr n’était en fait que « le parti des quelques-uns », et que d’autres, à l’image d’Hedley Chimon, ancien dirigeant de la Fire Brigade, Denis Grand-Port, ancien président du Mauritius Council of Social Services (MACOSS), et Audie Travailleur, ancien lord-maire adjoint, tous trois privés d’investitures, n’avaient pas leur place au PTr. Ou plutôt, qu’on leur préférait « des poids plume sans envergure » et sans ancrage réel dans l’électorat, à l’image des Patrick Assirvaden et autre Stéphanie Anquetil.

Ces contestataires notent, avec recul, que cette stratégie d’alliance avec les bleus aux dernières élections s’est révélée désastreuse. Ils soulignent en effet que même en présentant Xavier Duval comme son candidat au poste de Premier ministre adjoint, le PMSD ne s’est retrouvé, au final, qu’avec cinq députés sur 70 à l’Assemblée nationale. Et que la contre-performance de ses candidats a été telle que des têtes d’affiche bleues, à l’instar d’Aurore Perraud au N°4 et Adrien Duval au N°17, ont lamentablement mordu la poussière.

« Reza, disent ces contestataires travaillistes, en avait marre, comme d’autres, que les prises de décisions soient centralisées entre les mains du seul leader. » « On prétend, pour la galerie, qu’au PTr, toutes les décisions sont ratifiées par l’exécutif, mais dans la réalité, c’est Ramgoolam seul qui décide de tout et qui impose son bon vouloir à tous les autres membres. » Les contestataires affirment que depuis aussi loin que la lourde défaite encaissée aux élections générales de décembre 2014 en alliance avec le MMM, le PTr n’a pas jugé nécessaire de procéder à une introspection en vue d’une nécessaire remise en question.

Selon les recoupements d’informations de Week-End, outre notamment Reza Issack et Hedley Chimon, d’anciens ministres et députés travaillistes, et non des moindres, ont rejoint ou vont rejoindre bientôt le groupe de réflexion. D’ailleurs, nos informations sont que le groupe peut déjà compter sur le soutien d’un nombre appréciable d’activistes de la base travailliste membres de l’exécutif du parti. D’autres informations indiquent que le groupe a aussi le soutien tacite d’au moins deux parlementaires travaillistes de premier plan. Ces derniers attendraient patiemment derrière le rideau avant de se manifester ouvertement. L’objectif à terme est de faire partir Navin Ramgoolam de la direction du PTr, comme l’a déjà suggéré Yatin Varma dans ses déclarations à la presse.

Dans l’immédiat, il est prévu qu’un travail de base va se faire sur le terrain au niveau de chacune des vingt circonscriptions de l’île. Avant que le groupe ne tienne de nouvelles conférences de presse pour commenter l’actualité politique et préciser ses positions. « Navin doit se résoudre à partir, car il fait trop de tort au parti », indique-t-on dans le milieu du groupe de réflexion. Ces contestataires PTr disent par ailleurs garder une ligne de communication avec l’ensemble de tous les autres partis politiques. Ils affirment néanmoins regretter que par son positionnement vis-à-vis du leader actuel du PTr, le leader du MMM, Paul Bérenger, « donne le sentiment de vouloir donner du sérum à un Ramgoolam complètement discrédité politiquement aux yeux de la population. » Ces derniers appellent à ce propos le chef de file des mauves « à prendre ses responsabilités. »

Lui qui, rappellent-ils, avait, lors de la récente campagne électorale, vivement critiqué le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour avoir « permis à Navin Ramgoolam de se maintenir au pouvoir en 2010 », quand le MSM, alors dans l’opposition, avait choisi de faire alliance avec le PTr. Une déclaration que, sans aucun doute, l’électorat traditionnellement MMM n’est pas près d’oublier

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