Le PTr et le MMM sont fin prêts pour les pétitions électorale visant à contester les résultats dans plusieurs circonscriptions suivant les résultats serrés qui y ont été enregistrés. C’est mercredi, veille de la date butoir pour la présentation des recours, que les documents seront déposés en Cour suprême.
Selon les renseignements glanés par Week-End, plusieurs faits troublants notés lors du déroulement du vote et du dépouillement, comme cette salle des ordinateurs où personne ne savait ce qui se tramait, si ce n’est le Returning Officer et certains candidats de Lalians Morisien, le regroupement désordonné des bulletins de vote, le rangement minutieux des bulletins au T-Square, une grande nouveauté de cette élection, les véhicules transportant les urnes, dont certains étaient comme de petits pick-up servant au transport de meubles et des véhicules des administrations régionales avec, à leur bord, des personnes qui ne portaient pas l’uniforme de la Special Mobile Force, devraient figurer dans les pétitions qui seront présentées devant la justice ce mercredi.
C’est Me Gavin Glover qui conduit l’équipe tripartite de l’opposition qui travaille sur ce dossier. Il est aidé en cela par les avocats du MMM, Reza Uteem et Veda Baloomoody, et Jacques Panglose pour le PMSD.
Si le PMSD se concentre sur la circonscription No 17, Curepipe/Midlands, c’est en en raison de la présence du fils du leader du PMSD, Adrien Duval, qui n’a même pas été repêché en tant que Best Loser, un de sièges concernés ayant été attribué à un autre membre de la famille, Richard Duval, qui a obtenu un meilleur score que le député sortant bleu, avec 34, 26 % contre 30, 88 % à Adrien Duval.
Ce n’est que 162 votes qui séparent Adrien Duval du troisième élu, venant du MSM, l’inconnu au bataillon du No 17, Kenny Dhunnoo, avec respectivement, 10,604 votes contre 10,766. Les pétitions portées par le PTr et le MMM devraient concerner les circonscriptions 1, 14, 15, 16 et 19.
Mince différence de votes
Au No 1, bien que le troisième élu soit un membre du PMSD, c’est la mince différence de votes entre la deuxième élue Dorine Chukowry et la quatrième Arianne Navarre-Marie qui intéresse le panel légal de l’opposition.
Si Fabrice David est loin devant avec 10, 023 votes, les trois suivants ne se séparent que sur une poignée de voix: Dorine du MSM Chukowry, 9, 213, Patrice Armance du PMSD 9, 199 et Arianne Navarre-Marie du MMM, déjà désignée Best Loser, avec 9, 152, ce qui fait une différence de voix de 47 entre le troisième et le quatrième et 61 entre le deuxième et le quatrième. Un recomptage des voix pourrait éventuellement bousculer la hiérarchie dans cette circonscription.
Le No 14 intéresse l’opposition parce que la marge entre Ezra Jhuboo et le troisième élu de Lalians Morisien Prakash Ramchurrun n’est que de 185 votes, ce dernier ayant obtenu 15,833 votes contre 15, 648 au député travailliste qui avait siégé dans le précédent Parlement.
Au No 15, la différence de voix entre le troisième et unique élu de l’Alliance Morisien Gilbert Bablee et le candidat de l’Alliance nationale n’est que de 49 voix. Ce sont deux candidats de cette alliance qui se sont classés en tête de liste avec Kushal Lobine récoltant 17,620 voix, suivis de Patrick Assirvaden avec 17, 006 voix et Gilbert Bablee, avec 15, 614 voix devant Cader Sayed Hossen avec 15, 565 voix.
Quant au No 16, la marge est, là aussi, extrêmement ténue. Après Joanna Bérenger en première position avec 15, 060 voix, il y a Nando Bodha, 11,680 voix et Ashley Ittoo, 11,418 voix, suivi de la candidate de l’Allaince Nationale, Stéphanie Anquetil avec 11,393 voix, ce qui fait une différence de 25 voix. Ici, il suffit que 13 bulletins en faveur de l’Alliance nationale soient validés pour que la députée rouge rattrape Ashley Ittoo et qu’un autre Best Loser soit nommé à sa place.
Last but not least, le No 19 dont le résultat fait déjà l’objet d’une contestation en cour de la part d’un candidat du Reform Party ayant pris part aux dernières élections générales dans cette circonscription pour fraude électorale.
Les résultats proclamés comme officiels sont comme suit : Paul Bérenger, 14, 368 voix, devant Nagalingum, 9,250 voix, tous deux du MMM, et Ivan Collendavelloo de l’Alliance Moricien, 8, 959 voix. Il est devant la troisième candidate du MMM, Jenny Adebiro de 92 voix, celle-ci étant recueilli 8, 867 voix.
C’est la première fois que des contestations de résultats prennent une telle dimension. Après avoir découvert que son adversaire à l’élection de Curepipe en 1959 avait ajouté un nom qui n’était pas d’usage officiel, Gaëtan Duval, battu, demanda et obtint l’invalidation de l’élection de Romricky Narain Ramsamy. Il se présenta à l’élection qui s’ensuivit et fut élu.
Le cas le plus récent et le plus retentissant est celui d’Ashok Jugnauth, élu en troisième position en 2005 à Quartier-Militaire/Moka devant Raj Ringadoo, candidat du PTr/PMSD. Ce dernier obtint tant devant la Cour suprême que devant le Privy Council l’invalidation de l’élection d’Ashok Jugnauth. C’est la partielle organisée subséquemment au No 8 qui devait relancer la carrière politique du neveu, Pravind Jugnauth, qui se fit élire en mars 2009 avec le soutien actif du PTr.
Plus récemment, il y a eu la contestation du candidat du MMM aux municipales de décembre 2012. Jenito Seedoo avait saisi la justice suivant l’élection déclarée de la candidate de l’alliance PTr/PMSD, Martine Bistoquet, qui l’avait précédé d’une voix dans le quatrième arrondissement de Port-Louis.
A l’issue du recomptage des voix ordonné en juillet 2013 par la Cour suprême et qui s’était déroulé devant la justice, c’est Jenito Seedoo qui avait été proclamé élu, puisque l’exercice lui avait donné, cette fois, trois voix d’avance sur Martine Bistoquet, soit 3, 059 voix contre 3, 506.
Les pétitions électorales à venir seront, à coup sûr, un feuilleton passionnant à suivre.