PNQ – 5 cas de Alleged Offences contre le ministre Sesungkur

  • Le PM: « Dans les circonstances, avec l’enquête policière en cours dans quatre des cas, il serait prématuré de prendre des actions »
  • XLD: « Le PM n’est-il pas surpris devant le fait qu’un cas d’Embezzlement contre le ministre des Services financiers en mars 2015 n’a pas encore été bouclé à ce jour ? »
  • Le Chief Whip du GM, Bobby Hurreeram, élu à bulletin secret, soit 39 votes contre 21 au député soutenu par l’opposition, Ritesh Ramful

La Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a constitué un procès contre le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, absent de l’hémicycle. Il a dénoncé la nonchalance du Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans ses réponses aux interpellations supplémentaires. Ce ministre fait face à cinq cas d’Alleged Offences contre le ministre, l’un deux ayant été bouclé sans conséquence aucune. « I think that you should look around you when you talked about nonchalance », devait répondre le Premier ministre, citant le cas de l’ex-Private Parliamentary Secretary, Thierry Henry, impliqué dans un accident mortel et avec une version erronée donnée à la police dans un premier temps. Cette allusion devait provoquer des échanges houleux entre l’opposition et le gouvernement, le leader de l’opposition répliquant même que le PPS avait soumis sa démission au Premier ministre d’alors, avec le Minister Mentor, sir Anerood Jugnauth, appelé par la Speaker de l’Assemblée nationale, à se rétracter pour avoir accusé le leader de l’opposition de « liar ». La séance de ce matin a démarré avec un retard d’une heure pour permettre à l’Assemblée nationale de prendre un vote sur le choix du Deputy Speaker après la démission de Sanjeev Teeluckdharry. L’ex-Chief Whip, Bobby Hurreeram, a été élu avec 39 votes en sa faveur contre 21 pour le candidat proposé par l’opposition, Ritesh Ramful. Bobby Hurreeram a déjà fait ses débuts avec la Prime Minister’s Question vu que la première PQ – pour éviter un problème de conflit d’intérêts compte tenu du fait que la fille de la Speaker, Maya Hanoomanjee, est concernée – se rapporte à une interpellation au nom de Rajesh Bhagwan au sujet du poste de Chief Executive Officer de Landscope Mauritius Limited.

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Répondant à la PNQ, le Premier ministre a tenu à déclarer que « I do not condone the undecorum and unbecoming behaviour of holders of public office ». Dans le même souffle, il devait révéler que le ministre des Services financiers, fait face à cinq cas d’Alleged Offences, avec une enquête bouclée. Il a ajouté que les enquêtes policières sont en cours, soutenant par là même qu’il serait prématuré de prendre des actions. Il a aussi fait état de la présomption d’innocence sous la Constitution et que la décision de loger des affaires criminelles en Cour revient au Directeur des Poursuites publiques (DPP).
La réponse liminaire du Premier ministre devait soulever des protestations de la part du leader de l’opposition, qui a demandé au Leader of the House s’il n’est pas surpris que des allégations d’Embezzlement pèsent sur Sudhir Sesungkur depuis mars 2015 et que trois ans après l’enquête policière n’est toujours pas bouclée. Il devait également faire état de sa surprise que malgré ces affaires, Sudhir Sesungkur avait été nommé ministre, et ce tout en accusant Pravind Jugnauth de faire preuve de nonchalance dans ses réponses.
Ce commentaire sur la nonchalance de Pravind Jugnath venant de Xavier-Luc Duval, qui a maintenu que Sudhir Sesungkur ne serait pas une « Fit and Proper Person » pour occuper des responsabilités ministérielles, devait provoquer une vive réaction de la part du Premier ministre. « I think that you should look around you when you talked about nonchalance », devait-il déclarer en citant le cas de l’ex-PPS Thierry Henry, qui avait gardé son poste au sein du gouvernement même s’il était impliqué dans un accident fatal après avoir donné une version erronée à la police.

Xavier-Luc Duval devait protester énergiquement en affirmant que l’ex-PPS avait soumis sa démission au Premier ministre d’alors, sir Anerood Jugnauth. Ce dernier devait réagir en traitant le leader de l’opposition de « Liar ». La situation devait s’envenimer, sir Anerood ayant été rappelé à l’ordre par la Speaker à l’effet que « the word liar is unparliamentary ». Après le « rise-pouse » d’usage, le Minister Mentor devait se rétracter de même que le leader de l’opposition, qui avait riposté avec le même mot.
À la reprise, le leader de l’opposition devait trouver que dans les enquêtes contre Sudhir Sesungkur, l’Independent Commission Against Corruption et la police semblent atteintes de paralysie vu la durée des enquêtes. « How long is the patience of the government? » s’est-il demandé. De son côté, Pravind Jugnauth a maintenu sa position selon laquelle « ce sont des allégations et que des enquêtes policières sont en cours ».

Cette réponse du Premier ministre a poussé le chef de file du Parti travailliste, Shakeel Mohamed, à se demander « pourquoi dans des cas d’allégations contre Roubina Jadoo-Jaunbocus, Showkutally Soodhun et même Raj Dayal, ils ont démissionné alors que pour Sudhir Sesungkur tel n’est pas le cas? »…

Pour sa part, le député Rajesh Bhagwan, qui a qualifié Sudhir Sesungkur de « serious defaulter », a réclamé des garanties qu’il n’y aurait pas d’ingérence politique dans ces enquêtes policières. En conclusion, Pravind Jugnauth a rejeté les allégations « qu’il ne peut rien faire contre Sudhir Sesungkur car celui-ci marcherait avec sa lettre de démission comme parlementaire dans sa poche, avec la menace d’une élection partielle au N°10 ».

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