Psychotropes : « 9 pharmacies sur 10 ont de bonnes pratiques »

  • Le Pharmacy Board critiqué pour ses « rares inspections » dans les pharmacies

Après les pharmaciens, ce sont les responsables des “retail pharmacies” qui montent au créneau font part de leur désaccord contre les nouveaux règlements concernant l’achat et la livraison des “dangerous drugs” (psychotropes). « Nous ne sommes pas des hors-la-loi comme veulent faire croire certaines personnes au ministère ! » disent avec colère les dirigeants de la Pharmacy Owners of Mauritius. « 90% des pharmacies opèrent correctement. S’il y a des brebis galeuses dans le secteur, c’est à cause du manque d’inspections du Pharmacy Board qui est passif », constate cette association.

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Il y a environ 360 pharmacies privées (excluant les pharmacies se trouvant dans les cliniques) dans le pays. La Pharmacy Owners of Mauritius regroupant des propriétaires de pharmacie, qui ne sont pas pharmaciens, affirme que ses membres sont conscients de leurs responsabilités envers la société dans la vente des médicaments. Et elle affirme que « 90% des pharmacies respectent les lois du pays et ont de bonnes pratiques ». Elle fait ressortir que les psychotropes sont déjà des médicaments contrôlés d’après les dispositions de la Dangerous Drugs Act et que de ce fait, les responsables de pharmacie sont tenus de suivre les procédures établies dans la loi relative aux commandes passées auprès des grossistes en ce qui concerne cette catégorie de médicaments. D’où l’incompréhension, disent-ils, devant l’introduction de ces nouveaux règlements.

Ils se demandent comment il se fait alors que le ministère fasse état d’“alleged fraudulent practices” pour expliquer l’introduction de ces nouvelles mesures. « Le ministère est à blâmer en premier s’il y a des pratiques frauduleuses », répliquent les dirigeants de la Pharmacy Owners of Mauritius. Et cette association de pointer du doigt le Pharmacy Board pour le manque d’inspections dans les pharmacies.

Il est à souligner que c’est cette instance du ministère de la Santé qui octroie les permis d’opération aux pharmacies et qui a aussi la responsabilité de veiller au respect de la loi par les officines en faisant des inspections régulières. « Les visites des inspecteurs du ministère sont très rares et tout le monde dans le secteur pharmaceutique vous dira la même chose », disent nos interlocuteurs. Ils soutiennent qu’il n’y aurait pas eu d’abus s’il y avait des visites systématiques de la part des inspecteurs de la Santé. « Ce n’est pas à cause de deux ou trois brebis galeuses qu’il faut pénaliser l’ensemble des opérateurs de ce secteur de l’économie par des mesures arbitraires », maintient la Pharmacy Owners of Mauritius. Les nouveaux règlements entrent en vigueur dans dix jours et depuis le week-end écoulé, des propriétaires de pharmacie se concertent entre eux par rapport à la marche à suivre pour « faire entendre raison au ministère ».

Au lieu de seulement quatre livraisons de commandes de psychotropes par mois aux pharmacies comme le stipulent les nouveaux règlements, la Pharmacy Owners of Mauritius propose deux livraisons par semaine en raison de la gestion de leur “cash flow”, explique-t-elle. Si les propriétaires en question ont certaines réserves au sujet de la réception des commandes à l’avenir strictement par les pharmaciens, c’est à cause, expliquent-ils, de l’heure tardive à laquelle certains grossistes livrent les articles dans les officines. Selon la Pharmacy Owners of Mauritius, les pharmaciens sont de service généralement de 8h à 17h, mais il y a des fournisseurs qui livrent leurs commandes après 18h. « S’il y a une demande urgente pour un médicament que vous n’avez plus en stock, le fournisseur accepte de vous livrer votre commande le même jour même si c’est à une heure tardive. Nous ne pouvons imposer les horaires de livraisons aux pharmaciens », disent des propriétaires de pharmacie.

Par rapport à la présence obligatoire de pharmaciens pendant les heures d’ouverture de pharmacie, la Pharmacy Owners of Mauritius voudrait savoir si les pharmacies dans les cliniques privées se conforment aux règlements. « Y a-t-il aussi une présence de pharmaciens dans les dispensaires se trouvant sur les propriétés sucrières et dans des grands hôtels ? » se demande la Pharmacy Owners of Mauritius.

Celle-ci n’est pas convaincue que les nouveaux règlements mettront un terme aux « pratiques abusives » que dénonce le ministère. Toutefois la Pharmacy Owners of Mauritius n’est pas contre un renforcement des contrôles, et elle souhaite une réunion au plus vite entre les parties suivantes, à savoir le ministère, les représentants des pharmaciens, les représentants des grossistes et elle-même pour « arriver à un accord » sur un nouveau dispositif de contrôle qui ne mettrait pas le personnel des pharmacies sous pression. « Nous avons été pris au dépourvu par ces nouvelles mesures qui entraîneront beaucoup de problèmes d’ordre pratique dans le déroulement des activités de la pharmacie », affirment les propriétaires. Et d’ajouter que les pharmaciens ont abondé eux aussi dans le même sens. Ils déplorent le fait que le ministère les ait ignorés dans les discussions pour l’élaboration des nouvelles mesures alors qu’ils sont, disent-ils, « des partenaires dans le processus de traitement des malades ».

Les dirigeants de la Pharmacy Owners of Mauritius réitèrent leurs requêtes : « Nous souhaitons que le ministère entende notre demande pour une rencontre et discute de solutions pour empêcher d’éventuelles déviations par rapport à l’utilisation de psychotropes.

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