SANTÉ : L’endométriose, inflammation chronique de l’appareil génital féminin

L’endométriose toucherait une femme sur dix entre 20 et 40 ans. Elle est due à un reflux de sang menstruel hors de l’utérus dans le ventre par les trompes, avec pour conséquence la formation de nodules inflammatoires extrêmement douloureux. Le point sur cette maladie qui peut aussi provoquer une stérilité.
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique de l’appareil génital féminin qui s’explique schématiquement par un reflux du sang des règles de l’intérieur de l’utérus vers l’intérieur du ventre, par l’intermédiaire des trompes. Ce qui entraîne l’apparition de petits nodules d’endomètre (muqueuse qui tapisse l’utérus). Ces nodules, au fur et à mesure des cycles, des mois et des années, vont grossir et entraîner des réactions inflammatoires responsables de douleurs très intenses.
Symptômes.
Les symptômes initiaux de l’endométriose sont les douleurs des règles et les douleurs pendant les rapports sexuels, qui ont la particularité d’être très intenses dès le départ. Ces douleurs de règles très violentes obligent généralement les femmes à rester chez elles, clouées au lit, avec des antalgiques très forts pour les soulager. Pendant les rapports sexuels, les douleurs sont particulièrement très importantes à la pénétration et dans certaines positions, amenant rapidement les femmes à une impossibilité totale d’avoir des rapports.
Il existe d’autres symptômes liés à l’extension de la maladie. Par exemple, lorsque la vessie est touchée, des symptômes similaires à ceux d’une cystite peuvent se manifester, ou encore des saignements pendant les selles si l’endométriose atteint le rectum. De par l’intensité des douleurs, on ne peut pas négliger longtemps une endométriose.
Toutefois, chez certaines jeunes femmes, les symptômes peuvent évoluer pendant plusieurs années car les douleurs pendant les règles et les rapports sont classiquement considérés comme quelque chose de normal ou de psychologique. Cela concerne généralement les femmes jeunes dont les règles sont douloureuses assez rapidement, dès l’âge de 15-20 ans. Le diagnostic est alors tardif, il se fait vers 20-30 ans après quelques années d’évolution globale. Mais ce n’est qu’après l’âge de 30 ans qu’il est parfois trop tard, c’est-à-dire que la chirurgie ne peut plus enlever les lésions et que les médicaments n’empêchent plus une infertilité.
En fait, l’endométriose entraîne d’abord des douleurs chroniques, puis la stérilité. La caractéristique des nodules est qu’ils se mettent à saigner au même moment que les règles et que ces saignements se font à l’intérieur du ventre. Le sang entraîne des accolements des organes entre eux (trompes, ovaires, utérus, vessie, intestins), ce qui provoque une infertilité au bout de plusieurs années d’évolution.
Spécialiste.
Il convient de s’adresser à un gynécologue dès les premiers symptômes. Mais si tous connaissent la maladie, seuls les gynécologues chirurgiens sont des spécialistes de l’endométriose, et pour cause, ce sont eux qui prennent en charge le côté chirurgical. Donc en cas de doute, il ne faut pas hésiter à aller voir un gynécologue spécialisé dans la chirurgie gynécologique de l’endométriose. L’examen gynécologique doit ensuite être complété par une échographie permettant de dépister des kystes sur l’ovaire et parfois une endométriose. Mais l’examen de référence est l’IRM, car il est capable de détecter des nodules de quelques millimètres et donc de porter un diagnostic très spécifique de l’endométriose.
Il n’existe malheureusement pas un traitement spécifique permettant la guérison de l’endométriose. En revanche, on dispose de traitements symptomatiques pour prendre en charge les douleurs de l’endométriose : antalgiques et anti-inflammatoires. Il existe également des traitements hormonaux qui vont entraîner une suppression des règles et donc des douleurs en rapport avec les règles : de type pilule à prendre en continu ou des traitements hormonaux plus puissants. Ces derniers sont administrés par injections mensuelles ou trimestrielles. Ils bloquent complètement l’ovaire et provoquent donc une ménopause artificielle provisoire, ce qui fait disparaître l’inflammation de l’endométriose et permet une réduction de la taille des nodules.
Quant au traitement chirurgical de l’endométriose, il permet d’enlever les nodules inflammatoires. L’intervention se fait le plus souvent par coelioscopie, c’est-à-dire que l’on insère une petite caméra dans le ventre et que l’on opère à l’aide d’instruments miniaturisés.
Le problème de l’endométriose est que c’est une affection chronique qui risque de récidiver. C’est pourquoi, à l’issue du traitement chirurgical, un traitement médicamenteux de type pilule est prescrit en complément.

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