Squatters : L’angoisse d’une expulsion qui tourmente les familles

L’avocat Neelkanth Dulloo, le député au No 1 Fabrice David et le père Mongelard appellent à une solution à travers la négociation

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L’ordre d’expulsion d’une soixantaine de familles squattant un lopin de terre de l’État à Pointe-aux-Sables semble avoir été mis sur pause après que leurs « cris du cœur » ont été entendus. L’avocat Neelkanth Dulloo, qui représente ces familles, de même que le député de la circonscription No 1 Fabrice David et le père Gérard Mongelard ont rencontré ces squatters hier et s’attendent à des discussions avec les autorités pour obtenir des clarifications sur la situation.

Près de 56 familles vivent sur ce lopin de terre situé rue Jean Blaize, à Pointe-aux-Sables. Or, depuis le 22 mai, elles font face à un ordre d’évacuation et de démolition de leurs maisons en tôle, ayant eu toutes à peine 48 heures pour quitter les lieux, au risque de représailles avec la justice. Hier, leur représentant légal, Me Neelkanth Dulloo, ainsi que le député Fabrice David et le père Gérard Mongelard ont rencontré ces squatters dans la matinée. Leur constat : ces familles vivent toujours dans l’angoisse et la peur que leurs maisons soient démolies en raison de l’ordre d’éviction.

Toutefois, aucune décision formelle n’a encore été prise par le ministère du Logement et de Terres, et les familles attendent toujours de connaître leur sort. « L’expulsion a été gelée pour le moment, mais pour quelle durée ? Il ne s’est rien passé aujourd’hui (lundi 25, Ndlr), mais l’Eviction Order reste en vigueur. Il y a uniquement eu un ‘survey’ effectué sur ces familles, mais rien d’autre. Je lance un appel aux autorités pour des négociations et que nous soyons présents. Il faut des négociations, et non juste décider d’expulser », soutient Fabrice David.  Ce dernier, qui a tenu à faire le déplacement le plus vite possible après avoir entendu que la démolition des habitats aurait lieu ce lundi matin, appelle à des clarifications de la part des autorités concernées et à une approche « plus humaine » en raison de la situation de crise sanitaire actuelle, où le confinement est en vigueur. « Il est vrai que la loi est ce qu’elle est, et ces familles sont considérées comme des hors-la-loi, mais nous vivons dans un contexte exceptionnel qui appelle à prendre des mesures exceptionnelles. Il faut s’adapter au contexte, comme on doit s’adapter à ces 56 lois du Covid-19 Bill qui ont été adoptées à l’Assemblée nationale », avance le député travailliste. Fabrice David demande ainsi que l’on parvienne à une solution pour ces familles à travers la négociation.

Le père Mongelard et l’avocat Neelkanth Dulloo abondent dans le même sens. Ils recherchent ainsi des clarifications de la part des autorités sur la marche à suivre. « Ce n’est pas possible que les autorités restent sourdes. Il faut trouver une solution concrète et pragmatique au plus vite », lance Fabrice David.

Me Neelkanth Dulloo déplore, lui, le fait que « les portefeuilles de l’Intégration sociale et de la Sécurité sociale et de la Solidarité soient attribués à un unique ministère ». Poursuivant : « Ces deux attributions devraient être deux ministères distincts et à part entière. Le ministère du Logement et des Terres ne se serait pas retrouvé dans une telle situation si nous avions deux ministères distincts pour l’Intégration sociale et la Sécurité sociale. Aussi, le pays a assez de ressources pour se concentrer sur une politique de logement juste et sans discrimination. Assez de maison en tôle ! »

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