Une coalition entre le MSM et le MMM après les élections générales est « probable ». C’est ce qu’a répété le leader de L’Alliance Nationale, Navin Ramgoolam. Pour lui, il n’y a « aucune question de faire la même chose », avant de donner la garantie que « cela ne se réalisera pas ». Selon lui, une vague en faveur du Parti Travailliste se lève dans le pays. Toutefois, il demande à être « vigilant » car une élection « n’est jamais gagnée d’avance ».
« Mo pa pou vann ou konfians », a déclaré Navin Ramgoolam mercredi soir lors d’un congrès au Collège Universal, à Rivière-du-Rempart. Selon l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth « fera tout » pour qu’il ne soit pas élu avant de dire croire que ce dernier « se joindra au MMM pour former le prochain gouvernement ».
À ce sujet, il laisse entendre que les attaques de Pravind Jugnauth et de Paul Bérenger sont concentrées sur sa personne. « Sa bannla anvi res o pouvwar a ninport ki pri. Nou servi nou lespri », a-t-il dit, estimant que « de l’argent sera distribué » pour « aste konsians ». Selon lui, ces élections générales seront les mêmes qu’en 1976. N’épargnant pas le leader du MMM, Paul Bérenger, il avance que ce dernier « porte un masque », derrière lequel « il se cache ».
Après avoir répété son constat d’un « regain de confiance » envers le PTr, il a demandé à l’assistance de « voter comme il le faut, sans tenir compte de l’appartenance ethnique » des candidats. « Ena dimounn zoue lor kast e lamem ki ena danze ! » dit-il. Revenant ensuite sur sa défaite de 2014, alors que les leaders du MSM, du MMM et du Muvman Liberater ont été élus, il demande : « Explik mwa kimanier lider PTr pa finn eli ? »
Il fait ressortir que ces élections générales sont « trop importantes » pour « koupe-transe », se disant en effet certain que Pravind Jugnauth « fera tout » pour qu’il ne revienne pas au pouvoir. D’où sa demande aux partisans de rouges de « faire preuve de vigilance jusqu’à la dernière minute », rappelant que les élections « ne sont jamais gagnées d’avance ». Pour lui, la question que les électeurs doivent se poser est : « Eski nou le kontinie ek Jugnauth ou nou anvi enn vre sanzman ? »
Navin Ramgoolam n’a pas non plus ménagé sir Anerood Jugnauth et Pravind Jugnauth, affirmant qu’il faut « sanctionner ce gouvernement », la population ayant voté en 2014 pour avoir sir Anerood Jugnauth comme Premier ministre, « et non Pravind ». Il soutient aussi qu’il n’y a « jamais eu autant de népotisme » que dans le gouvernement sortant, ajoutant : « Tou bann bel job pou zot ! ». Selon lui encore, Lalians Lepep a fait « exactement le contraire » de ce qu’elle avait promis, prenant ainsi exemple sur les maisons de jeux, « qui ont ouvert leurs portes un peu partout » dans le pays, allant jusqu’à avancer que « Michel Lee Shim contrôle le Premier ministre »…
La candidate du PTr Anjanee Bhowon s’est également montrée très critique envers le gouvernement sortant qui, pour elle, « a mis en premier les membres de leur famille », lesquels « obtiennent tout ce qu’ils veulent ». Et de rappeler les « multiples scandales » pendant le mandat de Lalians Lepep. Au sujet du No 7, Anjanee Bhowon a mis l’accent sur le problème du chômage, « qui fait rage », et les infrastructures, « qui n’ont pas connu d’amélioration », citant notamment « le projet de technopole, qui n’a jamais vu le jour à Rivière-du-Rempart, ni le projet hôtelier annoncé à Pointe-des-Lascars ». Par ailleurs, les jeunes de la circonscription « sont laissés à eux-mêmes », dit-elle, fustigeant sir Anerood Jugnauth, Vishnu Lutchmeenaraidoo et Ravi Rutnah, « qui ont délaissé la circonscription ».
Sanjeev Chengappa-Naidu, autre candidat de L’Alliance Nationale, a estimé que « le gouvernement sortant a délaissé les habitants » de la circonscription. Et d’affirmer que les trois candidats de l’Alliance Morisien – à savoir Maneesh Gobin, Kalpana Koonjoo-Shah et Ravi Dhaliah – « sont des proches de la famille Jugnauth et complices des trois anciens députés ». Ces derniers ont par ailleurs aussi été la cible de Satish Faugoo, également candidat dans la circonscription. « Seki in ariv No 7 se du jamais-vu », dit-il.
S’attaquant à Ravi Yerrigadoo et Prakash Maunthrooa, il affirme que « le jugement dans le “case” » de ce dernier « sera rendu ce mois-ci ». Satish Faugoo estime également que sir Anerood Jugnauth « a délaissé la circonscription », n’y venant « que pour célébrer son anniversaire ». Quant à Maneesh Gobin, candidat de l’Alliance Morisien, il estime qu’il « faut se demander la vraie raison pour laquelle il a quitté le No 13 pour venir poser sa candidature au No 7 ».
Face à l’électorat de Pamplemousses/Triolet (No 5,) Navin Ramgoolam a joué sur le registre émotionnel pour justifier son départ vers le No 10. « Vous m’avez plébiscité en cinq occasions et offert la victoire à mon père en 1967. La famille Ramgoolam vous sera à jamais reconnaissant. Zot ena enn plas spesial dan mo leker », a-t-il lancé, avant de demander à l’assistance de « voter pour les trois candidats » de l’Alliance Nationale, « en qui j’ai pleinement confiance et qui vont me remplacer ».
Prenant la parole lors du congrès à Goodlands (No 6), le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, a souligné que « la victoire est à la porte de l’Alliance Nationale ». Il a annoncé que le Central Wholesale Market sera mis au frigo pour laisser la place à divers centres régionaux. Il a aussi fait état de diverses mesures du manifeste électorat de l’Alliance Nationale, dont « l’allocation en cas de mauvais temps pour les pêcheurs à Rs 500, une allocation financière pour les jeunes à la recherche d’un travail et la bonbonne de gaz ménager à Rs 150 ».