UN | Échéance du 22 novembre : Chagos, Bancoult déçu

Le Pr Sands : « The failure to give effect to the [ICJ] ruling and General Assembly decision is lawless and deeply regrettable »

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Londres s’entêtant dans sa position initiale à l’effet que « the United Kingdom has no doubt as to our sovereignty over the British Indian Ocean Territory (BIOT) », aucun changement n’est noté à la date-butoir du 22 novembre. Toutefois, cet affront des Britanniques à l’encontre de l’Assemblée générale des Nations unies et de la Cour internationale de Justice au sujet des Chagos est dénoncé à Maurice aussi bien qu’à l’étranger. De leur côté, les membres du Groupement des Réfugiés des Chagos, menés par le leader, Olivier Bancoult, participent depuis ce matin à une manifestation symbolique devant le siège du Haut-Commissariat britannique à Port-Louis avec le soutien moral et physique de toute une série de personnalités politiques. Toutefois, il a fait part de sa déception devant la réaction des Mauriciens. Il a déploré le manque d’intérêt des Mauriciens pour la cause chagossienne. « Tou dimounn anvi al lor Chagos. Selman ler pou krie zis Olivier Bancoult, Cassam Uteem, Lalit. Si zot sinser anver nou, si zot pretan être défenseur des Droits de l’Homme, kan bizin avek nou, nou pa trouv zot. Ti bizin ena plis Morisien. Fode pa fer sanblan siport Chagos me nou res dan nou salon, » a-til souligné.

Outre la prise de position du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’Assemblée nationale, le Pr Philippe Sands, QC, Lead Legal Counsel pour Maurice, n’y est pas allé de main-forte face à la GrandeBretagne. Le Guardian de ce matin rapporte la déclaration du Pr Sands : « the failure to give effect to the [ICJ] ruling and General Assembly decision is lawless and deeply regrettable, a reflection of a continuing colonial mindset. It undermines the UK’s supposed commitment to the rule of law. It will serve merely to enhance that sense of international isolation, no different from South Africa in relation to Namibia in the 1970s ».

La manifestation pacifique organisée par le Groupe Réfugiés Chagos (GRC) a démarré devant le bâtiment abritant les bureaux du haut-commissariat britannique à Port-Louis vendredi à 10h. Dès 9h30, Olivier Bancoult et ses collaborateurs étaient à l’œuvre pour organiser la manifestation qui coïncide avec la fin du délai fixé par l’Assemblée générale des Nations unies pour que la Grande-Bretagne mette fin à son occupation illégale des Chagos.

Parmi les premières personnes à arriver sur le lieu de la manifestation à côté du building qui abritera bientôt la Cour suprême, se trouvaient les membres de Lalit dont Lindsey Collen et Arianne Navarre-Marie, un des leaders adjoints du MMM dont les parents sont originaires des Chagos.

Pour sa part, Olivier Bancoult, leader du GRC, a affirmé que les Britanniques « devraient avoir honte de violer la charte des Droits de l’homme ». Selon lui, la manifestation pacifique de ce matin vise à montrer le mécontentement des Chagossiens et des Mauriciens face au refus de la Grande-Bretagne de respecter la résolution des Nations Unies adoptée le 22 mai dernier et lui donnant six mois pour mettre fin à l’occupation illégale des Chagos. « Jusqu’ici, les Anglais n’ont montré aucun intérêt à la demande des Nations Unies et ont fait comprendre qu’ils n’avaient pas l’intention de partir. La Grande-Bretagne devrait avoir honte de violer la charte des Nations Unies et des Droits de l’homme dont ce pays est signataire. » Et de lancer : « Avec le gouvernement mauricien, nous leur demandons de “lev pake ale” ! »

Jean-Michel de Senneville est, pour sa part, arrivé avec toute une collection de drapeaux représentant des pays africains et européens. « J’ai apporté les drapeaux de tous les pays qui ont voté en faveur de Maurice aux Nations unies », a-t-il déclaré en brandissant lui-même un drapeau des Nations unies.

À partir de 10h30, les manifestants ont commencé à affluer pour revendiquer leur droit de retour sur l’archipel.

Pour Lindsey Collen, ce vendredi est un « jour historique » et marque la fin du délai de six mois accordé aux Britanniques pour quitter les Chagos. « L’État mauricien doit maintenant exiger d’exercer sa souveraineté sur les Chagos. Ce qui lui permettra de gérer les droits de pêche, la météo et tous les autres aspects administratifs. Au niveau de Lalit, nous sommes contre la base militaire américaine et nous demandons sa fermeture. Mais nous pensons toutefois que le gouvernement mauricien peut fixer un délai d’une durée appropriée pour que les ÉtatsUnis quittent la base de Diego Garcia », a dit Lindsey Collen.

De son côté, Arianne Navarre-Marie a exprimé sa solidarité avec la communauté chagossienne dont elle fait partie. « Je suis là pour les soutenir dans leur revendication en vue de la mise en application de la décision de la Cour internationale de justice et la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies. Il n’est pas normal qu’un pays comme la GrandeBretagne – qui se présente comme un grand défenseur des droits de l’homme – viole lui-même les résolutions des Nations unies et les jugements de la Cour internationale de justice. Il faut que Maurice puisse exercer sa souveraineté sur les Chagos et que les Chagossiens qui le souhaitent puissent retourner dans leurs îles natales ». Cassam Uteem, ancien président de la République, s’est lui aussi joint aux manifestants vers 10h45.

« Ma présence ici n’est pas anormale. Ce n’est pas la première fois que je me trouve à côté des Chagossiens qui réclament leur droit de retour. Cette manifestation constitue un message lancé à la Grande Bretagne pour qu’elle respecte la décision de la Cour internationale de justice qui a exigé leur départ des Chagos et complète ainsi la décolonisation complète du territoire mauricien », a-t-il affirmé ce matin.

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