- Insistance pour la création d’un Agalega Welfare Fund Board afin « d’empower la communauté agaléenne »
L’association Les Amis d’Agalega a envoyé aux dirigeants des trois principaux blocs politiques la semaine dernière une liste des principales demandes au nom des habitants de l’archipel, et que ses dirigeants ont présentée à la presse ce matin. « Ce sont des demandes raisonnables et légitimes pour améliorer le quotidien des habitants », dit Laval Soopramanien, président de cette organisation.
L’association des Amis d’Agalega, qui milite en faveur des droits des Agaléens vivant sur leur archipel natal aussi bien que ceux résidant à Maurice, revient avec sa demande de création d’un Agalega Welfare Fund Board avec pouvoirs exécutifs. Cette association est convaincue que cette structure, moyennant qu’elle soit dotée de ressources financières et humaines nécessaires, pourrait jouer « un rôle crucial » dans “l’empowerment” de la communauté agaléenne pour le développement de leur archipel.
S’agissant toujours des structures de gestion, on relève cette demande pour redéfinir le rôle de l’Outer Islands Development Corporation par rapport aux aspects de l’emploi, l’administration de l’archipel et la production d’huile de coco. Les autres demandes de cette association pour une amélioration de la vie quotidienne des Agaléens sont : le droit de posséder un terrain sur leurs îles; le droit et la possibilité aux femmes de donner naissance à leur enfant « on their native soil »; et la réorganisation du système éducatif afin que les enfants agaléens arrivent à progresser et soient sur un pied d’égalité que les autres enfants de la République de Maurice.
Cette association plaide aussi pour une amélioration du service de santé dans l’archipel de manière à réduire le nombre d’évacuations de malades vers Maurice. Selon Les Amis d’Agalega, ces déplacements vers Maurice « causent beaucoup de tort » aux familles en raison de la séparation de certains membres sur une longue période, et ces séjours à Maurice pour des traitements médicaux ont un coût en raison des dépenses pour l’hébergement.
L’association affirme que ses dirigeants « constituent le principal porte-parole de la communauté agaléenne » depuis plus de 15 ans. « Nou konn zot soufrans, nou konn zot bann bezwin », dit Laval Soopramanien en parlant de la situation des habitants dans les deux îles. C’est ainsi que, dans leur lettre aux partis politiques, l’association dit que l’archipel « a été négligé et abandonné » au sein de la République de Maurice, avec pour conséquence « le manque d’intérêt et de motivation » des jeunes Agaléens à rester sur leurs terres natales. Selon cette association, les jeunes Agaléens préfèrent venir habiter à Maurice parce qu’ils ne voient « aucun avenir là-bas, ni pour eux, ni pour leur famille ».
Les Amis d’Agalega font de même ressortir dans cette liste de revendications « le manque d’informations et de communication » en ce qu’il s’agit des travaux de construction majeurs en cours dans l’archipel pour une nouvelle jetée et une nouvelle piste d’atterrissage, longue de 3km. Selon cette association, les habitants voudraient être informés au sujet du plan d’exécution de ces projets. Le porte-parole des Agaléens espère que les dirigeants politiques et leurs candidats aux prochaines élections prennent en considération ses demandes et, surtout, qu’ils s’engagent à les respecter.
Soulignons que Agalega fait partie de la circonscription de Port-Louis Est/Port-Louis Maritim (No 3) et que, pour l’heure, il y a environ 250 électeurs répartis dans les deux îles. Les membres de Les Amis d’Agalega disent qu’ils ont eu l’occasion de rencontrer ces derniers jours les candidats des principaux blocs lors de l’exercice de porte à porte et qu’ils ont profité de ces contacts pour leur parler de ces demandes des Agaléens. « Zot inn dir nou ki zot pou pran an konsiderasion sa bann revandikasion-la. Nous finn dir zot ki nou pa pou bliye pou revinn ver zot apre eleksion », prévient Laval Soopramanien.