Arvin Boolell : « L’heure est aux élections générales anticipées »

Navin Ramgoolam : « Pravind Jugnauth ti bizin ena kouraz donn eleksion zeneral antisipe »

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Après la victoire sans appel d’Arvin Boolell à l’élection partielle dans la circonscription N° 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes, le Parti travailliste a réclamé hier la tenue d’élections générales anticipées. « Les jours du gouvernement sont comptés. Nous avons besoins d’élections générales anticipées », a lancé Arvin Boolell dans son premier discours prononcé après la proclamation des résultats. Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a estimé que cette victoire est une sanction contre Pravind Jugnauth et le MSM. « Pravind Jugnauth ti bizin ena kouraz donn eleksion zeneral antisipe », a-t-il affirmé.

L’annonce qu’Arvin Boolell a recueilli 7 990 voix a été accueillie par des acclamations et des explosions de pétards. Le candidat travailliste a distancé de loin son principal adversaire, Nita Juddoo, qui a obtenu 3 261 voix. Roshi Bhadain et Jack Bizlall arrivent en troisième et quatrième positions avec respectivement 2 913 voix et 2 611 voix. Ils sont suivis de Dhanesh Maraye (2 177 voix), Tania Diolle (1 516 voix) et Kugan Parapen (932 voix), qui perdent toutefois leur caution, n’ayant pas obtenu 10 % des suffrages comme c’est le cas pour les 33 autres candidats. Sur les 42 052 électeurs inscrits, 23 112 électeurs se sont rendus aux urnes.

C’est dans la liesse populaire que les résultats ont été proclamés à 15 heures hier par le Returning Officer à la Sodnac SSS devant une foule de partisans rouges. Navin Ramgoolam s’est aussitôt saisi du micro pour affirmer qu’« en 2014, on avait annoncé la mort du PTr. En 2015, après mon arrestation, on avait parlé de l’enterrement du PTr. Se zot ki pe rentre dans la poubelle de l’histoire. Le PTr est plus vivant que jamais malgré tout « dominer » fait à la population pendant ces trois dernières années, après les menaces et les intimidations, ainsi que les menaces contre Arvin et moi et les calomnies. Le PTr a remporté une grande victoire. C’est une victoire qui changera le destin de Maurice. C’est également une grande défaite de Pravind Jugnauth et du MSM. C’est une sanction contre le gouvernement, sa trahison, le deal papa piti et tous les scandales, les politiques de vengeance. La population a, à la première occasion, sanctionné le deal papa piti. Pravind Jugnauth ti bizin ena courage donne élection générale ».

Le leader du PTr a profité de l’occasion pour nier tout désaccord entre Arvin Boolell et lui. « Le PTr est une famille dans l’unité. C’est moi qui ai proposé qu’Arvin Boolell soit le candidat du PTr dans la circonscription N° 18. Je le félicite pour sa campagne sobre dans le respect des adversaires. C’est une grande victoire pour le PTr ». Navin Ramgoolam a terminé son intervention en soulignant que le candidat du PTr est sorti en tête dans les treize écoles de la circonscription, ce qui démontre que c’est une victoire pour l’unité de la nation. « SSR avait raison de dire qu’il y a un dieu pour le Parti travailliste », a conclu le leader du PTr.

Pour Arvin Boolell, l’électorat de Belle-Rose/Quatre-Bornes a donné un soutien massif au Parti travailliste et à sa candidature. « C’est une victoire impressionnante et sans appel, un message clair au gouvernement. Les jours du gouvernement sont comptés et nous avons besoin d’élections générales anticipées », a-t-il lancé. « Avec cette victoire nous traçons l’avenir non pas pour le PTr, pas pour moi, pas pour un individu, pas pour le leader du PTr mais pour toute l’île Maurice d’autant plus que la circonscription Belle-Rose/Quatre-Bornes est considérée comme la vitrine de Maurice ». Le nouveau député du N° 18 a dit sa volonté de construire une passerelle « entre ceux qui ont de l’expérience et la jeunesse du PTr ». Il a insisté sur l’approche participative avec les femmes et les jeunes. « L’électorat a fait un choix utile, intelligent et pour l’avenir. Nous avons des obligations mais également des droits. C’est pourquoi je demande que nos institutions puissent fonctionner dans l’indépendance qu’elles méritent, sans angoisse ».

Arvin Boolell a lui aussi présenté le PTr comme une famille dans l’adversité. « Il ne faut jamais sous-estimer le PTr. C’est un parti qui appartient au peuple, pas à un individu », a-t-il insisté. Maintenant que l’élection est terminée, il a lancé un appel à tout un chacun afin de procéder au nettoyage de Quatre-Bornes et Belle-Rose et d’enlever les banderoles et affiches afin de redonner à la Ville des Fleurs son statut et sa fierté.

La journée d’hier a été plus longue que prévue. Le commissaire électoral Irfan Rahman, qui était au four et au moulin dimanche et lundi, avait au départ pensé que les résultats seraient annoncés avant midi. C’était sans compter le nombre de boîtes à dépouiller et les procédures administratives et légales qui ont fait que le décompte des voix dans les trente salles prévues a commencé seulement vers 10 h 30.

Comme c’est le cas pour chaque élection, l’ouverture des boîtes et la mise en ordre des bulletins ont été pour toutes les parties prenantes le moment crucial de la journée. Alors que pour la Commission électorale cet exercice permet de bien préparer les bulletins qui seront répartis dans toutes les salles, pour les dirigeants politiques et les candidats, c’est une opportunité pour jeter un œil sur les bulletins de vote dans les différents centres de vote. Anil Bachoo pour le PTr et Ajay Gunness pour le MMM, deux vieux routiers de la politique et rompus à ce genre d’exercice, étaient à l’œuvre. Dès leur sortie de la salle, l’issue de l’élection leur était connue. Anil Bachoo ne cachait pas sa satisfaction. « Bon, très bon », a-t-il lancé au Mauricien. Ajay Gunness est immédiatement allé à la rencontre des autres dirigeants présents dans le centre de dépouillement. « Les autres partis de gauche ont beaucoup de voix », constate-t-il. Il avait compris que le MMM avait très peu de chance de remporter cette élection, à moins d’un miracle de dernière heure. Le décompte des voix dans les salles devait confirmer ce constat. Arvin Boolell avait une longue avance. Rama Sithanen, passionné de probabilité statistique, observait que pour chaque 10 votes de Nita Juddoo, Arvin Boolell obtenait 23 votes. Il était par conséquent impossible à cette dernière de rattraper l’avance du candidat rouge. Roshi Bhadain devait lui aussi se rendre à l’évidence. Il avait très peu de chance de remporter l’élection. Les membres et les candidats du PMSD se faisaient discrets.

Entre-temps, des journalistes de médias électroniques s’étonnaient que seule la MBC soit autorisée à prendre les images de ce qui se déroulait dans les salles. Le DCP Anil Kumar Dip et le surintendant Daniel Monvoisin assuraient de main de maître la sécurité dans l’enceinte de l’école. Rajesh Jeetah, qui était en conversation sur le balcon, a été prié de continuer sa tournée dans les salles, alors que Rajesh Bhagwan, Ajay Gunness et d’autres dirigeants mauves ont été priés de se rendre dans la cour, ce qu’ils ont accepté de faire. La seule perturbation observée a été lorsque des partisans du PTr se trouvant à l’arrière de l’école s’en sont pris à Roshi Bhadain, l’accusant de « payer le péché de la BAI ». Ce dernier a gardé son calme. Toutefois, en raison de cette hostilité, c’est sous l’escorte de la police qu’il a quitté les lieux.

À la publication du premier pointage, Ajay Gunness et Nita Juddoo ont concédé la défaite en estimant qu’il était difficile de rattraper Arvin Boolell et lui ont présenté leurs félicitations. Les autres représentants de partis présents, dont Alan Ganoo, Tania Diolle , Aurore Perraud et Dhanesh Maraye, devaient peu après faire la même démarche avant de quitter les lieux.

Entre-temps, la foule de partisans rouge devant la porte de l’école ne cessait de grandir. Au son des vuvuzelas et des trompettes, ils manifestaient leur joie, qui a atteint son comble à l’arrivée de Navin Ramgoolam et d’Arvin Boolell vers 13 h 30. La proclamation des résultats a été accueillie par une explosion de joie.

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