- L’évêque de Port-Louis : « C’est lorsqu’une société s’occupe des pauvres comme une source d’énergie, et pas comme un problème, que beaucoup de choses peuvent se passer »
Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le cardinal Maurice Piat se sont rencontrés pendant plus d’une heure et demie hier au Prime Minister’s Office. L’occasion pour le chef du gouvernement de remettre officiellement à l’évêque de Port-Louis l’acte de décès du Bienheureux Père Laval dans le cadre du pèlerinage du 156e anniversaire du décès de l’apôtre de l’île Maurice. Un document précieux qui n’aurait pu être retrouvé, selon Pravind Jugnauth, sans le travail minutieux effectué par le Registrar General de l’état civil.
Pour le Premier ministre, le pèlerinage du Père Laval est « un privilège qui rassemble toute la population » mauricienne. « Ensemble, avec l’Église, j’invite tout le monde à faire ce pèlerinage, sans distinction d’appartenance ethnique, d’âge ou de classe sociale. Des milliers des Mauriciens se rendront à Sainte-Croix pour commémorer l’anniversaire du décès du Bienheureux Père Laval. Je vous souhaite donc à tous un pieux pèlerinage », a-t-il déclaré. Rappelant que le Père Laval est décédé le 9 septembre 1864, il dira de lui : « Il était considéré comme un sauveur et avait été surnommé l’Apôtre des pauvres. De par son dévouement et son accessibilité, il a aidé à maintenir la paix sociale pendant une période difficile. »
Lui emboîtant le pas, le cardinal Piat estime : « C’est lorsqu’une société s’occupe des pauvres non pas comme un problème, mais comme une source d’énergie, que beaucoup de choses peuvent se passer ». Et de rappeler que dans le temps, le pays « avait connu une grande crise sanitaire, avec le choléra, et là encore, le Père Laval a géré cette crise avec les pauvres ».
Le cardinal Piat poursuit : « Le père Laval est pour nous plus qu’un modèle, plus qu’un grand homme, c’était un père, un papa. Lorsqu’il est arrivé à Maurice, le pays se trouvait dans une grande crise sociale, où une grande partie de la population avait été laissée à elle-même, sans aucune aide. Aujourd’hui, nous savons ce qu’est une crise. »
Au sujet de l’action du Père Laval à l’époque, en s’occupant de la population, il explique : « ll n’a pas fait de grands plans quinquennaux. Il a commencé par les écouter. Il a pris une petite bicoque, en bord de rue, pour écouter les gens longuement. Puis il les a encouragés à travailler eux-mêmes. Ils sont devenus les artisans du développement. »
Le vicaire général, Jean-Maurice Labour, et le ministre de l’Énergie, Joe Lesjongard, étaient aussi présents à cette cérémonie. L’occasion pour le premier nommé de souligner que le Père Laval « est mort à la Cathédrale Saint-Louis » et qu’il y a ensuite eu « une longue marche jusqu’à Sainte-Croix » à l’occasion de son enterrement. « Toute sa vie, il a vécu à la Cathédrale St-Louis ! »