(Infanticide) Allégations de certificate de décès de complaisance – Dr Soobhug : « Monn examinn lekor, me mo pann trouv narnie »

La doctoresse Nesha Soobhug (31 ans) a déclaré à la Major Crime Investigation Team (MCIT) avoir « bien examiné » le corps d’Ayaan Ramdoo, âgé de deux ans, jeudi dernier avant d’émettre un certificat de décès. « Monn examinn lekor, me mo pann trouv narnie (de suspect, Ndlr) », a-t-elle soutenu lors de son interrogatoire hier. Et d’expliquer que c’est le beau-père de la victime, Azhar Sobratee, âgé de 22 ans, qui l’a contacté en soutenant que le petit était décédé après un problème de santé.

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La doctoresse avance qu’elle a demandé au beau-père s’il avait emmené l’enfant à l’hôpital. « Linn dir mwa zot fini al lopital e ki bann medsin inn les zot ale ». Et d’ajouter que le jeune homme lui a dit que les procédures prendraient du temps avant d’obtenir un certificat et qu’il a préféré quitter l’hôpital pour solliciter ses services afin d’accélérer les démarches pour que les funérailles se déroulent rapidement, tout en évoquant la pratique religieuse.
La doctoresse a aussi déclaré à la MCIT que les parents lui ont même montré un formulaire de l’hôpital Nehru daté du jeudi 12 novembre qui ne fait mention d’aucune trace de blessure. « Monn dir zot montre mwa zanfan-la, ki ti dan enn dra », et concède n’avoir « que regardé le cadavre sans un examen approfondi ». Elle poursuit : « À première vue, il n’y avait aucune blessure sur lui. » Et d’ajouter que les parents lui ont dit que « le petit Ayaan avait un problème de santé depuis sa naissance ». Finalement, elle a signé le certificat de décès, en concluant à un « sudden cardio pulmonaire arrest », et avance que les parents paraissaient « genuine ». La doctoresse a dit les avoir crus sur parole.
Concernant les Rs 2 500, la Dr Nesha Soobhug avance qu’il s’agit de ses honoraires et que « ce n’est pas une faveur pour remettre un certificat de complaisance ». Après son interrogatoire hier après-midi, assistée de l’avocat Neelkanth Dulloo, elle a été autorisée à partir. Mais elle est de nouveau attendue aux Casernes centrales ce mardi pour compléter sa déposition. Les enquêteurs n’écartent pas une inculpation en justice dans les prochaines heures.

Outre le rôle du Dr Nesha Soobhug, la MCIT veut savoir ce qui s’est déroulé à l’hôpital de Rose-Belle le 12 novembre. Des enquêteurs ont appris que Azhar Sobratee et sa compagne Nawsheen Beehary, 26 ans, se sont présentés au “Casualty”, où ils ont rencontré un médecin pour examiner Ayaan Ramdoo, qui était inconscient. Le médecin a alors confirmé que le petit avait déjà rendu l’âme et avait inscrit, sur ordonnance, « brought in dead ». Il devait recommander une autopsie. Sauf que le cadavre n’a jamais été emmené à la morgue alors que les parents ont pu prendre possession du corps pour quitter l’hôpital en douce.

Les enquêteurs s’intéressent de même à un policier qui devait accompagner les parents à la morgue. Or, la MCIT se demande comment les suspects ont pu lui fausser compagnie et pour quelle raison la police n’a pas débarqué chez le couple, à Midlands, pour solliciter des explications. Ils comptent ainsi visionner les images des caméras de surveillance sur place pour comprendre comment s’est déroulé ce scénario.

C’est Nooshreen, la tante de la victime, qui a alerté la police de Midlands vendredi, soit une trentaine de minutes après les funérailles. Par ailleurs, le chauffeur de taxi, qui avait accompagné les parents à l’hôpital, sera lui aussi entendu par les enquêteurs. Initialement prévu hier, son interrogatoire a été repoussé, car les enquêteurs étaient pris par les procédures au tribunal de Curepipe pour la comparution des parents d’Ayaan. L’enquête policière se poursuit sous la supervision de l’ASP Seebaruth.
La doctoresse devra également répondre de ses actes professionnels devant le Medical Council, qui a ouvert une enquête sous les dispositions de la Medical Council Act avec la culpabilité de négligence passible d’une peine maximale de dix ans de prison.

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