Parlement : l’Immigration (Amendment) Bill adopté tôt ce matin

  • Pravind Jugnauth : « La protection du pays et de la population est ma principale priorité »
  • Le PM a annoncé que des amendements seront apportés à la Citizenship Act, à la Deportation Act et à la Civil Status Act
  • Paul Bérenger : « Le MMM vote contre ce projet de loi, faute d’avoir obtenu des raisons suffisantes pour justifier sa présentation »
  • Ivan Collendavelloo : « Le Premier ministre utilisera ses pouvoirs de bonne foi »

L‘Immigration (Amendment) Bill a été adopté à 3 heures 30 ce matin après 10 heures de débats à l’Assemblée nationale. « My priority is to protect my country and the population first and foremost », a déclaré le Premier ministre pour conclure les débats auxquels ont participé une quinzaine de parlementaires. Il a, par la même occasion, annoncé que des amendements seront apportés à plusieurs autres lois afin de compléter ceux adoptés ce matin. Ils concerneront notamment la Citizenship Act, la Deportation Act et la Civil Status Act.

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Le coup d’envoi des débats avait été donné par Adrien Duval, qui a considéré que le texte de loi était « un recul pour la démocratie ». Ce sont essentiellement les légistes des deux côtés de la Chambre qui sont intervenus mardi. Si ceux de la majorité ont défendu le texte de loi, l’opposition dans son ensemble s’y est opposée. Paul Bérenger qui figurait parmi les premiers parlementaires à intervenir a indiqué que le MMM « votera contre le texte de loi faute d’avoir obtenu les raisons suffisantes pour justifier la présentation de ces amendements assortis d’un certificat d’urgence ». Et il a considéré que l’Immigration Act accordait suffisamment de pouvoirs au Premier ministre pour traiter les questions liées à l’immigration. Ivan Collendavelloo qui est intervenu après lui a soutenu que le Premier ministre « utilisera ses pouvoirs de bonne foi et que tout abus peut faire l’objet d’une contestation en cour ».

Pour Pravind Jugnauth, chaque Premier ministre « doit assumer ses responsabilités ». En ce qui le concerne, il a souligné qu’il était de son devoir de protéger le pays parce « because there is a need for that ». Il a cité le cas d’une personne condamnée pour trafic de drogue qui avait réussi à entrer dans le pays après avoir épousé une Mauricienne. « Lorsqu’on a essayé de le déporter, il y a eu une longue procédure car il a contesté la démarche des autorités devant la Cour. En attendant, savez-vous combien de fracas a pu commettre ce marchand de la mort ? Combien de personnes ont pu entrer dans le pays par ce moyen ? », a-t-il dit.

Le Premier ministre a qualifié de “non sense” l’idée que le pays doit ouvrir ses portes à tout le monde parce que la population de ce pays est constituée de descendants d’immigrants. « Imaginez un instant que le tueur de Christchurch avait épousé une Mauricienne. Est-ce qu’on aurait pu l’empêcher d’entrer dans le pays ? » Il a estimé que Paul Bérenger qui a déjà occupé les fonctions de Premier ministre aurait dû mieux comprendre la situation. « Il peut arriver qu’une personne vienne à Maurice régulièrement pour faire des affaires et qu’on apprend par la suite qu’il a financé des actions relevant du terrorisme. Il est de mon devoir de protéger la population », a-t-il lancé. Il a également cité le cas d’un médecin qui avait été condamné en Grande-Bretagne et qui avait obtenu un permis de travail de l’ancien Premier ministre. « Savez-vous les problèmes que nous cause cette personne pour sa déportation ? C’est la raison pour laquelle on fait appel à votre compréhension ».

Répliquant à Alan Ganoo qui avait soutenu que si une personne ne pouvait se marier à Maurice, elle le ferait à l’étranger, le Premier ministre a expliqué que c’est la raison pour laquelle « l’Immigration Act est amendée ». Il a expliqué qu’un trafiquant qui a obtenu un statut de résident n’allait pas se plier facilement à son expulsion. « Il paiera les meilleurs conseillers légaux et ira en cour ». Il a soutenu que des mesures doivent être prises pour empêcher que les terroristes, les trafiquants de drogue ou autres délinquants ne puissent obtenir un statut de résident. « Contrairement à ce qu’affirme Adrien Duval, nous n’avons pas obtenu des informations des mendiants, mais de sources institutionnelles crédibles à Maurice et dans des pays étrangers », a-t-il déclaré. Et de citer plusieurs pays où de telles dispositions légales existent : Singapour, Malaisie, Trinidad et Tobago, Kenya, Ghana et Nouvelle-Zélande, entre autres. Il a conclu en affirmant qu’il avait été informé que les dispositions contenues dans l’amendement « ne sont pas anticonstitutionnelles ».

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