La Mauritius Ports Authority (MPA) et la Cargo Handling Corporation (CHCL) multiplient actuellement leurs efforts en vue de relancer les activités dans le port franc. Ce secteur avait été mis en veilleuse durant le couvre-feu sanitaire et la période de confinement en raison des précautions sanitaires strictes imposées dans le secteur portuaire, opérant avec une main-d’œuvre réduirte. Par conséquent, toutes les grandes compagnies maritimes desservant Port-Louis avaient opté pour le port de Colombo, au Sri Lanka, et celui de Salalah, à Oman, comme ports de transbordement.
Avec la reprise complète des activités portuaires depuis une quinzaine de jours, marquée par la reprise du travail par la totalité du personnel, la MPA et la CHCL sont passées à l’offensive depuis la semaine dernière pour relancer le port franc et les activités de transbordement. Une première rencontre s’est déroulée la semaine dernière avec les responsables des agences représentant les principales compagnies maritimes. « Nous invitons les compagnies maritimes à reprendre leurs activités de transbordement normalement dans le port », a déclaré au Mauricien le président de la CHCL, Presley Paul, avant d’expliquer que les trois “shifts” quotidiens fonctionnent normalement et que les 1 400 travailleurs du port sont mobilisés.
De son côté, le président de la MPA, Ramalingum Maistry, a félicité les travailleurs du port, qui ne se sont épargné aucune peine durant la période de confinement pour alimenter la chaîne de distribution à Maurice. Selon lui, avec le ralentissement des activités portuaires durant le confinement, les compagnies maritimes avaient opté pour les ports de Salalah et de Colombo. « Nous mettons désormais l’accent sur la reprise des activités du port franc, devant nous permettre de compenser la chute du trafic général en raison d’une réduction des exportations. Il nous faut mettre toutes nos chances de notre côté au niveau de la CHCL pour assurer notre efficience et une bonne gestion des équipements, pour changer de “mindset” et assurer un service rapide sans commettre d’erreurs », a-t-il dit.
La MPA a publié hier un bilan intérimaire des activités du secteur portuaire pour la période du 20 mars, qui marque le début du confinement, au 24 mai, soit durant 64 jours d’opération pour un total de 60 418 conteneurs manutentionnés. De ce chiffre, 13 180 sont liés aux produits importés, 14 564 sont destinés à l’exportation et les 32 674 conteneurs restants concernent l’activité de transbordement. Ces activités de conteneurisation représentent 70% du flux total par rapport au temps normal. « Nous attendons bien évidemment une amélioration progressive du trafic avec la reprise des activités manufacturières dans les prochains jours », a estimé Ramalingum Maistry.
La CHCL opère déjà avec tous ces dispositifs mécaniques et son personnel. Le parc à conteneurs était hier matin à 34% de son taux de remplissage optimal. Ce qui indique que la chaîne logistique et de distribution a retrouvé plus ou moins son rythme habituel.
En ce qui concerne le débarquement des cargaisons arrivant en vrac, comme le gaz ménager, le ciment, le charbon, le bétail, le fer, les métaux et le bitume, le service portuaire opère normalement. Durant ces deux derniers mois, le port a assuré un service non interrompu de déchargement de pas moins de 501 316 tonnes métriques. Pas moins de 32 vraquiers (navires transportant les marchandises en vrac) et 66 navires à conteneurs ont accosté à Port-Louis. Si les transporteurs de ciment, de gaz ménager, de charbon et de bitume qui ont desservi Port-Louis avec une livraison optimale de leurs cargaisons, toutefois, tel n’est pas le cas pour les pétroliers, qui ont dû ralentir leurs fréquences de déchargements, particulièrement en Jet A 1 et gasoil, en raison du “lockdown” de l’activité économique, de l’absence d’activités aériennes, de la fermeture des industries manufacturières, et de la réduction du nombre de véhicules sur nos routes.
Un comité de haute instance a été mis sur pied à la MPA pour voir comment améliorer davantage les dispositifs de sécurité sanitaire sur l’espace portuaire en tenant en considération la reprise des activités des navires de croisières dans les prochains mois. Par ailleurs, les facilités concernant les “demurrage charges”, qui avaient mises en place par les lignes maritimes, ont pris fin avec la fin du couvre-feu. De même, les facilités offertes par la MPA aux navires sont maintenant arrivées à terme.