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Athlètes : Sur la ligne de départ des JIOI

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Athlètes : Sur la ligne de départ des JIOI

À deux mois des Jeux des Îles de l’Océan Indien, les sportifs mauriciens qui représenteront le pays intensifient leur préparation. Les entraînements sont plus réguliers. Il faut également faire attention à son alimentation et éviter les blessures. Nous avons sollicité quelques sportifs qui seront présents au grand rendez-vous pour nous indiquer comment se déroule leur préparation.
Participer aux Jeux des Îles de l’Océan Indien (JIOI) dans son propre pays est un honneur et une motivation pour tous les sportifs. Ils en sont bien conscients et rêvent tous de remporter la médaille d’or pour leur pays. Pour atteindre cet objectif, une bonne préparation physique et mentale est primordiale.

Intensité.

Nos interlocuteurs n’ont tous qu’un seul mot en tête : l’intensité. C’est actuellement le moment de repousser leurs limites à l’entraînement, avant de se ménager au cours des quelques semaines précédant la compétition. “Comme la compétition est pour bientôt, l’entraînement est plus intense et structuré. Nous faisons l’arraché et l’épaulé-jeté en compétition. Pour arriver à augmenter la charge, nous travaillons beaucoup la force. Squats et tirages à l’arraché et à l’épaulé-jeté aident à l’augmenter. L’haltérophilie est un sport très physique. Tout le corps doit être fort”, confie Shalinee Valaydon, championne de Maurice et vice-championne d’Afrique en titre et triple médaillée d’or lors des derniers Jeux des Îles.

Pour certains sportifs, une bonne préparation pour un événement comme les JIOI implique davantage d’heures passées à l’entraînement. “Je m’entraîne six fois la semaine et deux fois par jour le dimanche : le matin et l’après-midi. Pour une compétition qui ne dure que quarante-cinq minutes à une heure, il faut travailler tous les jours. Les entraînements ont aussi comme objectif de nous permettre à nous adapter à différentes conditions climatiques : soleil, pluie, vent…”, souligne Gilbert Alfred, qui participera au beach-volley et qui a participé à quatre Jeux des Îles en volley-ball.

Entraînement commando.

Pour Alexandre Bongoût, médaillé d’or en simple hommes aux Jeux d’Afrique de la Jeunesse à Alger, l’entraînement est quotidien. “Trois heures le matin et trois heures l’après-midi. On se prépare aussi plus mentalement que physiquement.” Même chose pour Nathalie Letendrie, beach-volleyeuse de 30 ans, qui confie que “participer à une telle compétition demande plus d’entraînements et d’organisation. Mes journées sont interminables car je dois jongler entre mes entraînements et mon boulot.”
En tennis de table, les sportifs travaillent avec acharnement. “Les entraînements sont difficiles mais pas impossibles. Je m’entraîne du lundi au vendredi, de 17h à 19h30 après mes cours”, confie Ruqayyah Kinoo. Pour avoir les résultats escomptés dans cette discipline, l’équipe s’adonne à ce qui est connu comme un entraînement commando, pour se préparer physiquement, techniquement et mentalement. “C’est un entraînement qui consiste à frapper le plus de balles possible et de faire des press-up et des abdos.” Même chose chez les nageurs où “les entraînements sont assidus. Je nage un peu plus que d’habitude. J’ai neuf séances de natation par jour et deux séances de musculation par semaine”, précise le nageur Bradley Vincent, 27 ans, qui a remporté trois médailles d’or aux Jeux des Îles de l’Océan Indien à La Réunion en 2015.

Force et endurance.

À deux mois des Jeux, l’intensité est à son maximum chez les judokas. Sarah Sylva, championne de Maurice et médaillée d’or aux Jeux des Îles de 2011 chez les moins de 57 kilos, explique : “On s’entraînait déjà cinq fois par semaine, mais on a augmenté l’intensité. Désormais, nous nous entraînons tous les jours. Nous nous concentrons sur le côté cardio mais faisons aussi beaucoup de musculation et d’entraînement technique. Nous travaillons aussi individuellement avec le coach pour corriger nos erreurs et nous améliorer.”
Pour le sprinteur Jonathan Bardottier, la préparation a été quelque peu perturbée en raison d’une blessure contractée en février. Il a repris l’entraînement il y a trois semaines et fait le maximum pour être prêt le Jour J. L’athlète s’alignera aux 200 m et 400 m, alors qu’il disputait avant le 100 m et le 200 m. “Le 400 m demande une préparation plus intense. C’est très dur pour le moment”, dit-il. Il se livre à des entraînements différents, comme des parcours sur les collines afin de renforcer ses jambes. “Je travaille la force et l’endurance en ce moment. Il en sera ainsi jusqu’à quinze jours avant les Jeux. Je diminuerai alors l’intensité des entraînements pour ne pas être fatigué lorsqu’arrivera la compétition.”
Outre les muscles, on travaille aussi la technique, selon ce qu’exige la discipline. “L’accent est mis aussi bien sur la technique que sur la force. On se concentre sur la technique pour corriger les défauts. Les faiblesses sont ciblées et nous travaillons dessus à l’entraînement”, confie Shalinee Valaydon. “Nous faisons des entraînements plus techniques dans la matinée, comme le service, le positionnement de défense, la passe, le bloc, la réception, et on s’exerce avec différents coéquipiers”, indique pour sa part Gilbert Alfred.

Garder le momentum.

Certains sportifs conservent le même rythme d’entraînement, histoire de garder le momentum. C’est le cas de la coureuse en fauteuil roulant Noemi Alphonse, qui en sera à ses premiers Jeux. “Je m’entraîne six jours sur sept, et parfois tous les jours certaines semaines. Je vais à la gym deux à trois fois par semaine. Je roule sur les routes une fois par semaine. J’effectue le trajet d’Ébène à St-Pierre ou de La Marie à Grand-Bassin, accompagné de mon entraîneur, qui me suit en voiture. Je vais également à la Montagne des Signaux, à quelque 500 à 1,000 mètres d’altitude. Je le fais pour avoir plus d’endurance et pour démarrer plus rapidement pendant les épreuves.”
Pour les kitesurfeurs, la préparation est quelque peu différente. Il faut savoir qu’il n’y a pas de compétition officielle à Maurice dans cette discipline. Ils ne doivent compter que sur les entraînements et quelques compétitions sur le circuit international pour demeurer à un bon niveau. “Je vais à l’eau dès que je peux. Je préfère cela à la gym. Mais je mets plus d’intensité dans ce que je fais lors des entraînements”, dit Jean de Falbaire, kitesurfeur de 21 ans. Sa vraie préparation se fera aux championnats d’Afrique, qui se tiendront fin juin. “On ne peut pas avoir mieux comme entraînement”, confie-t-il.

Très important également en ce moment pour tous les sportifs : éviter les blessures qui pourraient compromettre une participation aux Jeux des Îles. “On se montre plus prudent pendant les entraînements. Nous évitons de nous entraîner entre personnes de différentes catégories. Mais nous sommes très peu de femmes à s’être qualifiées, et le manque de sparring-partners se fait sentir. Nous devons parfois nous entraîner avec les garçons et cela peut provoquer des blessures”, confie Sarah Sylva.

Stages de préparation

Avant les Jeux, beaucoup de sportifs sont ou iront en stage de préparation à l’étranger. D’autres seront en action dans des compétitions précédant les JIOI. Les athlètes participeront au championnat de Maurice d’athlétisme, prévu fin juin, pour peaufiner leur préparation. Noemi Alphonse se rendra en Suisse et en Italie prochainement, où elle s’alignera dans trois compétitions. “Ce sera un bon test avant les Jeux”, confie-t-elle.
Les badistes, dont Alexandre Bongoût, se sont envolés pour un camp d’entraînement en Chine. Ils seront de retour au pays avant les Internationaux de Maurice, prévus du 13 au 16 juin. L’équipe de basket est en stage en Serbie depuis peu. L’haltérophile Shalinee Valaydon s’envole dans deux semaines pour un stage d’une durée de deux mois, qui complétera les deux mois de stage intensif en Roumanie cette année.

L’aide de la vidéo

Certains athlètes font usage de la vidéo pour se préparer à ce grand événement sportif régional. À l’instar de Jean de Falbaire, qui y voit une façon de s’améliorer. “Je m’analyse moi-même et je corrige les erreurs que j’ai pu commettre.”
Les judokates en font de même. Elles ont terminé à la cinquième place par équipe aux championnats d’Afrique tenus tout récemment et utilisent les images de cette compétition pour s’améliorer. “Nous avons filmé les combats pour pouvoir analyser nos performances. Cela nous aide à corriger les erreurs”, confie Sarah Sylva.

Nutrition

À quelques semaines de la compétition, certains athlètes s’imposent un régime alimentaire plus sérieux. “Je dois respecter les limites de poids. Je concours en moins de 57 kilos. Je dois faire très attention à mon alimentation et ne pas mettre ma compétition en péril. IL faut donc éviter les fast-foods autant que possible en cette période. Je ne mange plus de riz après les entraînements. J’évite de grignoter entre les repas et je reste loin de tout ce qui est sucré. Actuellement, mon régime alimentaire est composé de beaucoup de salades”, confie Sarah Sylva.

Thierry Julie, 38 ans et membre de l’équipe mauricienne de basket, confie :“Nous nous entraînons tous les jours de 20h à 22h. Il n’est pas possible de prendre un repas une heure avant les entraînements; cela doit se faire au minimum trois heures avant. Les joueurs arrivent aux entraînements la faim au ventre et ils ont un peu de mal à se donner à fond. Il faut vraiment un programme adapté en termes d’alimentation pour suivre le rythme.”