12 Mars : Présence distinguée du président malgache pour la cérémonie protocolaire

La célébration du 51e anniversaire de l’indépendance et du 27e anniversaire de l’accession de Maurice au statut de République a été marquée par la traditionnelle cérémonie de lever du drapeau au Champ de Mars.  Cette année la célébration a été rehaussée par la présence du président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, qui effectuait sa première sortie officielle à l’étranger depuis son élection à la présidence de son pays. Le président de la République par intérim, Barlen Vyapoory assistait, pour sa part, pour la première fois à cette cérémonie à Maurice en sa qualité de président suppléant de la République.

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Comme à l’accoutumée, les membres du gouvernement ainsi que ceux de la majorité parlementaire, dont Kalyan Tarolah, étaient présents en force au Champ de Mars. Le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo, actuellement hospitalisé, ainsi que le leader de l’Opposition, Xavier-Luc Duval, à l’étranger, étaient, de leur côté, absents au Champ de Mars hier.

La cérémonie a débuté avec le traditionnel défilé d’un escadron d’hélicoptères dont le premier portait le drapeau mauricien. On ne comprend pas toutefois la raison pour laquelle en cette occasion solennelle et nationale, le drapeau de la République de l’Inde était brandi par un hélicoptère indien. D’autant plus que lors du défilé qui marque la fin de la partie protocolaire, tous les détachements militaires étrangers présents dont ceux de la France, de Madagascar et de l’Inde, avaient la possibilité de brandir leurs drapeaux de manière tout à fait régulière.

Les membres de la force policière étaient très présents et ont donné libre cours à leurs talents avec la présentation de plusieurs numéros y compris à motocyclettes. Ces numéros qui parfois illustraient différentes figures ne pouvaient être appréciés à sa juste valeur que sur le grand écran qui projetait une vue aérienne des différentes scènes. Le numéro de callisthénie utilisant les couleurs du drapeau mauricien a été très apprécié, surtout que les participants sont parvenus à illustrer le thème de la célébration du 51e anniversaire de l’Indépendance: « Dan linite nou avanse ». La présence des policières non seulement comme chef d’orchestre mais également comme participantes était en vue de même que la participation des majorettes du Queen Elizabeth College qui ont ainsi démontré que les études ne constituent pas un obstacle au développement des autres talents.

Absence de ferveur populaire

Concernant la participation du public à cette cérémonie, ce n’était pas la grande foule populaire qui s’était déplacée au Champ de Mars. Contrairement à l’année dernière pour la célébration du jubilé de l’Indépendance ni le ministère des Arts et de la Culture ni la mairie de Port-Louis n’avaient organisé des manifestations dans les rues de la capitale pour mieux inciter les Mauriciens, en particulier les Port-louisiens, à se déplacer. Ce qui explique probablement l’ambiance en demi-teinte dans la capitale avant le début de la cérémonie protocolaire prenant en compte la faible présence du public. La police avait placé des barrages à la rue SSR (ex-Desforges) pour permettre une fluidité au niveau de la circulation. Or, il n’y a pas eu de congestion routière à déplorer, les rues étant quasi-désertes. Seuls quelques motards de la police étaient visibles.

« Pena bel travay azordi. Pa kouma lane dernyer kot ti ena bokou dimounn », confie l’un d’eux. C’est en entrant à la rue Pope Hennessy que quelques groupes de personnes ont été aperçus se dirigeant vers le Champ de Mars. Un marchand ambulant tente de vendre une trompette à une cliente près de la New Court House, mais cette dernière hésite car elle ne voit personne d’autre avec cet instrument dans la rue. Il faudra repasser « pou met enn ti lanbians azordi.

Dimoun pa pe aste », dit-il. Une fois dans la plaine, seul un marchand de pain fourré travaille cette année et une petite foule était devant sa table. Ce sont des boissons glacées qui se vendent le plus en cette période de chaleur. Même des policiers qui doivent participer à la parade commencent à s’impatienter. « Depi boner apremidi nou la. Nou pe gagn swaf ek pena manze », se plaignent-ils. Mais à une quinzaine de minutes avant le début de la cérémonie, personne ne prend le risque de quitter leur rang. Quelques « chanceux » dont des proches ont fait le déplacement pour les voir ont pu grignoter un aliment vite fait.

À  l’arrivée du Premier ministre, c’était le calme plat. Aucune clameur n’est entendue dans la foule. C’est dans l’indifférence que les personnes évoquaient plutôt le spectacle à venir ou à trouver une place bien en vue pour ne rien rater. Certains Mauriciens ont préféré se rendre à La Citadelle pour avoir une meilleure vue de la fête. Des écrans géants placés à une hauteur respectable ont permis au public d’apprécier ce qui se déroulait en direct, sans compter qu’ils pouvaient même voir de leurs yeux les VVIP car l’accès n’était bloqué par aucune structure. En plus, les organisateurs ont prévu l’installation d’un chapiteau pour le grand public. Mais, celui-ci est resté à moitié rempli tout au long de la soirée.  Les 21  coups de canon ont quelque peu réveillé le public qui a applaudi surtout au dernier coup quand un mélange de fumée des couleurs de notre quadricolore a jailli.

Après un rapide survol des hélicoptères de la police et des avions Dornier, beaucoup étaient déçus. « Nous nous attendions à un ballet aérien, mais il n’y a rien eu de grandiose cette année », avance un habitant de la capitale. D’ailleurs, après le survol des appareils, des personnes ont été aperçues quittant le Champ de Mars. « Zot koumans tro tar » ou encore, « nou bizin ale akoz transpor », étaient quelques raisons qui expliquent le départ d’une partie de l’assistance.

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