À Kewal Nagar où le Parti travailliste a mobilisé ses partisans pour célébrer le 122e anniversaire de la naissance du Père de la Nation, sir Seewoosagur Ramgoolam, le leader du parti Travailliste, Navin Ramgoolam a affirmé que le rapport de la commission d’enquête sur l’ex-présidente Ameenah Gurib-Fakim a relancé l’affaire Sobrinho. Il a aussi estimé que le Parti travailliste est en marche vers la victoire aux prochaines élections. Il a recadré des membres de son parti qui ont démissionné sur la base des intérêts personnels affirmant que la priorité de l’heure est de faire partir le gouvernement.
Le rassemblement d’hier a commencé par une minute de silence à la demande du président du Labour, Patrick Assirvaden, en hommage à la reine Elizabeth II d’Angleterre dont les funérailles d’Etat se déroulent aujourd’hui. De son côté, Navin Ramgoolam a entamé son intervention en félicitant Richarno Colin qui est devenu samedi soir champion d’Afrique de boxe dans sa catégorie au Mozambique.
Abordant la publication du rapport de la Commission d’enquête présidée par l’ex-juge Asraf Caunhye axée sur l’ex-présidente Ameenah Gurib Fakim, Navin Ramgoolam maintient que ce rapport a remis sur le tapis l’affaire Alvaro Sobrinho. Ce dernier fait actuellement l’objet de poursuites au criminel en Angola.
Pour lui, la question qui se pose et qui demande à être élucidée est de savoir si d’autres parties ont bénéficié des fonds d’Alvaro Sobrinho. Il a rappelé les circonstances dans lesquelles ce dernier a obtenu une licence en vue de la création d’une banque d’investissements. Sa demande avait été initialement rejetée par le gouverneur de la Banque de Maurice, Ramesh Basant Roi, qui exigeait un exercice de Due Diligence et qui avait des soupçons sur la source des fonds d’Alvaro Sobrinho.
Devant ce refus, un amendement a été apporté à la Banking Act lors dans le cadre de la présentation après le budget du Finance Bill afin que ce soit la FSC qui accorde la licence à une banque d’Investissements et non plus la banque centrale.
Toutefois lorsque le dossier de Sobrinho a été inscrit à l’agenda du conseil d’administration de la FSC quatre membres dont le Solicitor General avaient soumis leur démission. Cela n’a pas arrêté le gouvernement qui a procédé à la nomination de Yandraduth Googoolye au sein du conseil d’administration et le projet de création de Banque d’investissement a été approuvé inhabituellement lors d’une réunion un samedi.
« Pour quelle raison Pravind Jugnauth a-t-il insisté à donner à tout prix cette licence de banque d’investissements », s’est demandé Navin Ramgoolam. Ce qui l’a amené à s’interroger sur les nominations au sein des institutions dont le Parlement. « Tout le monde condamne la façon de faire du Speaker à l’Assemblée nationale », poursuit-il en revenant sur le rôle joué que l’actuel speaker dans la circonscription de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10), où le leader du Labour était candidat aux dernières élections.Concernant l’élection du nouvel exécutif et du nouveau bureau politique du Ptr, Navin Ramgoolam a fait ressortir à plusieurs reprises la nécessité d’avoir un mélange équilibré entre jeunes et anciens. Il a fait mention des commentaires à l’effet qu’en cas de victoire il compte rester au pouvoir au cours des cinq ans.
L’intervenant a affirmé que ce ne sera pas le cas en rappelant que le Ptr a eu plusieurs leaders, notamment Maurice Curé, Emmanuel Anquetil, Guy Rozemont, Seewoosagur Ramgoolam, Satcam Boolell et lui-même. Il a dans un premier temps affirmé que la relève était assurée avec Arvin Boolell avant d’ajouter Patrick Assirvaden et Shakeel Mohamed.
« Ma mission consiste à passer le flambeau comme Satcam Boolell l’a fait pour lui et Rozemont pour son père », déclare-t-il. À ceux qui critiquent la présence d’Arvin Boolell à ses côtés, il a rappelé qu’il est le chef de file du parti au Parlement au Parlement. Il a succédé à Shakeel Mohamed. Tous les deux seront pris en considération au sein du Ptr.
Le leader du Parti travailliste a rendu hommage à feu sir Seewoosagur Ramgoolam qui a non seulement mené ce pays à l’indépendance mais « a pétri ce pays de ses mains. » Il a expliqué que SSR et son équipe ont réussi à transformer le pays.
« C’est le PTr qui a donné le droit de vote, le Protocole Sucre sans lequel il n’y aurait pas eu de prospérité, de touristes, des infrastructures routières, de pension, de santé gratuite, d’éducation gratuite. C’est le PTr, qui a construit les bases de ce pays. Notre destin et celui du pays sont liés. Nous avons accompli le progrès dans l’unité alors que Pravind Jugnauth divise le pays. Tout ce qu’on a entrepris durant 54 ans est détruit en 7 ans par une famille », dénonce-t-il.
Passant en revue la situation économique, Navin Ramgoolam a dénoncé la hausse des prix, la dépréciation de la roupie et le refus de baisser le prix de l’essence. Les prélèvements sur le prix de l’essence sont utilisés pour investir dans les éléphants blancs, a-t-il déploré.
Le leader du parti Travailliste estime que le pays est assis sur un volcan. Il a aussi invité les électeurs à participer à l’exercice de vérification des noms qui se déroule actuellement. À propos des élections, Navin Ramgoolam, il a déclaré qu’il n’acceptera pas que les bulletins de vote soient transportés dans des camions. Il s’est prononcé contre la présence d’ordinateurs dans les bureaux de vote et a demandé que le dépouillement des bulletins de vote soit organisé le même jour du scrutin. Il a lancé une mise en garde au sujet du déroulement de ces prochaines élections générales.
Ritesh Ramful est intervenu pour la première fois en tant que secrétaire général du parti. Il a critiqué le système d’éducation qui laisse 25 à 30% de jeunes sur le pavé et a aussi critiqué la manière de faire de la police et la dégradation des institutions avec même la présidence est trainée dans la boue.
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SAMADHI DE SSR | Ramgoolam au dépôt de gerbes : « Olie sey efas nom SSR partou, ti bizin met li an or ek diaman »
Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, entouré du président du parti Patrick Assirvaden, du nouveau secrétaire général Ritesh Ramful ainsi que le chef de file du PTr au Parlement Arvin Boolell et d’autres dirigeants, s’est recueilli au Samadhi de feu sir Seewoosagur Ramgoolam.
Qualifiant le Père de la Nation de « grand visionnaire » Navin Ramgoolam estime que Maurice a eu de la chance de l’avoir comme chef de gouvernement. Cependant, de nombreux Mauriciens ne connaissent pas l’histoire, regrette le leader du PTr, affirmant que « si zot ti konn listwar, zot ti pou konn so valer ».
Il affirme que « le nom de SSR doit être inscrit en or ek diaman au lieu esey efas li partou. »
Il a également commenté le vent de frustration chez certains membres du PTr depuis le renouvellement de l’exécutif, et plus particulièrement du bureau politique des rouges. « Kan ou fer renouvelman tou letan ou gagn problem », concède Navin Ramgoolam, expliquant que « kan sannla trouve li pann rantre, lot la trouve sann la inn sot so latet … Tou sala ou gagne. Li fer parti lavi politik. »
À ce propos il devait aussi faire état de la démission d’Ezra Jhuboo, expliquant qu’il avait eu une conversation avec ce dernier, qui lui a exprimé son sentiment d’humiliation.
Si ce départ est regretté parmi les rouges, Navin Ramgoolam confie que le nom d’Ezra Jhuboo a été appelé lundi dernier lors du bureau exécutif mais que ce dernier n’était pas là. « Il y a une procédure. Bizin kone kouma sistem la travay », a-t-il rappelé.
Navin Ramgoolam a aussi commenté la publication du rapport Caunhye entourant l’ancienne présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim. Il qualifie ce rapport de « damning pou MSM limem » tout en faisant comprendre que « sekinn arive la se metod MSM servi. C’est le tip of the iceberg ».
Il s’interroge cependant : pourquoi d’autres rapports comme celui sur les patients dialysés décédés en temps de Covid ou encore celui des victimes du naufrage du remorqueur Sir Gaëtan ne sont pas rendus publics?
Citant en exemple la veuve du capitaine Bheenick, qui avait fait le déplacement au Jardin de Pamplemousses ce samedi, Navin Ramgoolam regrette que la famille n’ait toujours pas pu faire son deuil et reste dans le flou quant aux circonstances du drame du Sir Gaëtan. « Telman inkonpetan finn avoy dimounn kot pa ti bizin dan sa ler la », dit-il, ironisant que « sa pena Damning Report… ».