20 ans d’autonomie, déjà !

20 ans. C’est à cet âge que le jeune prend pleinement ses responsabilités, assume son indépendance, reconnaît le parcours réalisé et entrevoit les perspectives pour son avenir. Ou encore célèbre ceux qui ont contribué de loin ou de près à le façonner.

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Mercredi, Rodrigues fêtera dignement les 20 ans de l’Autonomie. Le nouveau gouvernement régional, dirigé par le tandem Johnson Roussety et Franceau Grandcourt, a mis les grands plats dans les petits pour que chaque Rodriguais se sente concerné par la série de manifestations officielles avec pour thème « 20 Zour pou Rodrig ».

Le programme conçu ne se limite pas qu’à la dimension protocolaire pour marquer cette étape politique majeure avec l’installation d’un gouvernement régional, que ce soit de l’OPR, du MR ou de L’Alliance Libération, chacun très à cheval sur le respect du principe de l’autonomie.

L’une des fiertés de Rodrigues est d’avoir montré la voie au sein de la République de Maurice que ce soit au sujet de l’introduction d’une dose de représentation proportionnelle (PR) dans le système électoral depuis vingt ans déjà ou encore l’interdiction de l’usage de plastique par respect à l’environnement sans compter la Closed Season pour permettre le renouvellement des stocks d’ourites et la stricte réglementation de la pêche à la senne.

Des réalisations indéniables sur le plan des responsabilités allant dans le sens de cet esprit d’autonomie dans le respect de l’autre.

Néanmoins, l’avènement de l’autonomie le 12 octobre 2002 n’est nullement le fruit du hasard.

Certes, la détermination affichée par sir Anerood Jugnauth à la tête du gouvernement MSM/MMM, issu des urnes du 21 septembre 2000, pour accorder le maximum d’autonomie à Rodrigues au sein de la République, avait pesé dans la conclusion du processus politique.

L’Histoire reconnaîtra aussi la contribution intrinsèque d’un autre leader politique pour le respect total de l’intégrité de l’autonomie de Rodrigues. Même avant la date historique du 12 octobre 2002. Paul Bérenger ne s’est nullement permis de porter atteinte à l’intelligence collective de Rodrigues. Sa déférence envers le Rodriguais et sa conviction y relative demeurent sans égal.

Ce n’est nullement un hasard que depuis 1976, année du rétablissement des élections à Maurice, le MMM n’a jamais transgressé le principe de contester les deux sièges à pourvoir au sein de l’Assemblée nationale ou encore moins envisager de s’immiscer dans le quotidien de l’île. Même au nom d’un allié politique, aussi fidèle qu’il aurait pu l’être.

Avec les célébrations du 12 octobre, force est de reconnaître au-delà de tout soupçon que la conscience Autonomie peut être légitimement revendiquée par le leader de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR), Serge Clair. Après avoir été candidat battu aux élections du 20 décembre 1976 face aux élus du PMSD, puis tour à tour ministre de Rodrigues, backbencher même si l’OPR faisait partie du gouvernement central, membre repêché de l’Assemblée régionale de Rodrigues lors du premier scrutin régional de 2002, chef commissaire ou Minority Leader à l’Assemblée régionale, il a préféré se mettre sur la touche lors des élections régionales de février dernier.

L’OPR n’a pas résisté à la vague de changement, qui a déferlé sur Rodrigues. La sagesse de ces plus de 45 ans de combat sur le terrain politique fait que Serge Clair pratique depuis un Low Profile politique, même au sein de son parti. Il préfère laisser à la jeune génération le soin d’établir ses marques en toute autonomie.

Mais pour les manifestations officielles sous le slogan de « 20 Zour pou Rodrig », celui qui a fait de l’autonomie une façon de vivre, une façon de s’affirmer ou encore une façon de se faire reconnaître, ne mérite-t-il pas sa part de visibilité ? Il peut être perçu comme un adversaire politique irréductible.

La contribution de Serge Clair et même celle des autres ayant contribué en première ligne à cette étape d’émancipation politique ne méritent-elles pas d’être consignées de manière tranchée?

Dans la vie de la Cité, il y a des occasions, aussi rares soient-elles, que One Must Arise Above Party Politics. L’exemple des six Living British Prime Ministers, assis côte à côte en la Westminster Abbey pour les funérailles de la reine Elizabeth II est encore frais dans la mémoire collective et personnelle pour pousser les dirigeants de l’ARR à réaliser que ce qu’ils récoltent aujourd’hui sont les fruits de ceux qui ont bravé leur temps pour semer en toute autonomie.

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