2021… l’année de la remise en question ?

NATACHA BELCOURT-VIRASSAMY

Alors que l’année 2020 a tiré sa révérence tant attendue, nous ne pouvons que souhaiter de bien meilleures expériences pour la nouvelle année 2021.

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Il serait utopique de s’attendre à une remontée économique alors que tant de secteurs, employeurs, et employés ont souffert des retombées de la Covid-19 et de manière fatale pour certains.

Aussi, en prenant un peu de recul, le constat est plus qu’accablant. Notre Ile Maurice a souffert de bien plus encore que de la pandémie en elle-même. Nous avons fait face à bien des difficultés, des drames même, qui selon mon analyse personnelle découlent malheureusement d’une mauvaise maîtrise de nos institutions, ou alors d’une « maîtrise » ayant une autre définition, plus proche du totalitarisme, complètement aveugle et dénuée d’empathie envers le peuple.

Il me vient à l’esprit certains exemples qui me font toujours grimacer :

• Notre Parlement qui ressemble plus à un cirque qu’à un lieu d’échanges d’idées et prises de décisions stratégiques pour le pays ;

• Le nombre de pertes de vies ou même de traumatismes liés à la drogue ;

• Le dédain envers le secteur privé qui a tant œuvré pour le développement de notre île ;

La liste est loin d’être exhaustive et je préfère maintenant me concentrer sur ce que je pense qui devrait être nos résolutions 2021 pour une Ile Maurice meilleure.

Premièrement, si le citoyen mauricien souhaite un changement au niveau des institutions, il devrait lui-même ne pas tomber dans le piège d’échange de faveurs à la veille des élections – « mo fer vot twa, to donn mo tifi/garson enn travay dan gouvernman ». Laissons la place à des personnes méritantes et qualifiées à ces postes pour ainsi assurer des services de qualité.

La nature nous a démontré à quel point elle peut tout reprendre quand elle est négligée; alors ne devrions-nous pas œuvrer à la préserver en prenant des mesures concrètes ? Il y a beaucoup d’exemples mais je ne vais qu’en citer certains. Trop de fois, j’ai été témoin de camions transportant des détritus mais qui ne sont même pas munis de bâches de protection et qui donc laissent sur leur passage des trainées de sac en plastique et autres produits polluant sur nos routes. Est-il si difficile de revoir nos procédures afin de nous assurer une finalité dans les normes ? Aussi à quand un vrai système de tri de nos déchets aux fins de recyclage ? Cela nous ramène à la nécessité d’avoir des personnes qualifiées au sein de nos institutions, de vraies têtes pensantes. Sans un minimum de connaissance, et bien entendu, de bonne volonté, nous ne faisons que reproduire les erreurs du passé.

Nous savons tous qu’aujourd’hui, il y a un froid entre le gouvernement et le secteur privé. Il ne faut pas oublier que ce dernier (pour la plupart) a beaucoup apporté en termes de développement, surtout à travers son engouement à se réinventer et toujours innover grâce à des procédés soutenables et efficients. C’est à travers eux que beaucoup d’étudiants brillants de l’université de Maurice ont pu mettre en oeuvre leur savoir-faire mais cela ne suffit pas ; beaucoup sont au chômage ou alors doivent se reconvertir dans les domaines qui ne les passionnent pas. Du gâchis !

Ayant moi-même été étudiante de la faculté d’agriculture, il me peine de voir à quel point ce secteur est peu développé malgré tous les bons éléments qui ont été formés à l’université de Maurice. Pourquoi ne pas donner l’opportunité à ces étudiants d’entreprendre des recherches et pouvoir tourner la page sur la culture cannière, qui aujourd’hui est devenue presque stérile et ainsi aller vers d’autres productions plus rentables ? Par le biais des recherches scientifiques, nous pourrions trouver des types de plantations plus adaptées à nos conditions environnementales tout en contribuant à une meilleure autosuffisance ?

Autre point regrettable, notre île est entourée d’eau mais chaque année nous faisons face à des sécheresses, et des familles se retrouvent sans eau certaines fois pendant des jours. Ne serait-il pas intéressant de considérer l’option de dessalement d’eau de mer ? Cela aura un coût oui, mais nous savons que des milliards ont été injectés dans d’autres projets moins vitaux.

Je m’arrête sur ces quelques points de réflexion qui, j’espère un jour, seront considérés parmi d’autres, avec le souhait que cette nouvelle année soit marquée de changements…à tous les niveaux…

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