À L’HÔPITAL VICTORIA – Au nom de Patrice et de tant d’autres

J. ROLAND PIERRUS

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Quatre-Bornes abrite un des plus anciens et des plus fréquentés des hôpitaux du pays, l’hôpital Victoria, dont le fonctionnement laisse hélas beaucoup à désirer. Si vous n’avez pas de choix et que les circonstances vous condamnent à vous y rendre que ce soit pour visiter un ami ou un proche ou pis encore pour vous y faire admettre, vous êtes vraiment à plaindre. En plus d’être mal situé, car au cœur d’une circulation des plus denses, les emplacements de stationnement sont à tel point limités que pouvoir garer une voiture aux heures de grande fréquentation relève de l’exploit. J’en ai récemment fait la plus que triste expérience.

J.ROLAND PIERRUS

Une fois la voiture garée, le pire était cependant à venir. Il était environ dix heures. Je me réjouissais d’avoir trouvé un fauteuil roulant pour accommoder mon ami Patrice que j’accompagnais et qui se tordait de douleur, souffrant d’un sérieux problème des os, quand survint un vrai coup de théâtre. Un des surveillants postés à l’entrée des urgences, où nous nous trouvions, s’approcha et nous demanda de vouloir bien libérer le fauteuil au profit d’une patiente qui se trouvait là également, toute souriante et portant un bandage au pied. Comme le surveillant ne voulait rien entendre de nos protestations, prétextant s’en tenir à des directives reçues, mon ami, les larmes aux yeux, n’eut d’autre choix que d’obtempérer et de s’asseoir sur une chaise fixe adossée au mur. Peu de temps après, la patiente quitta le fauteuil et s’en alla, marchant sans grande difficulté à l’aide d’une canne.

Mon ami, ne pouvant plus supporter la douleur, avait entre-temps accepté d’être placé sur une civière dans l’attente d’une éventuelle admission en salle vers la fin de l’après-midi. Son séjour au PMOC ne fut toutefois que de courte durée. Dès le lendemain matin, il choisit de plier bagage et de rentrer chez lui par ses propres moyens afin d’oublier cette triste expérience plus que traumatisante. Il dira néanmoins du bien de quelques dévoués médecins et rares infirmiers qui, à l’inverse, lui avaient porté de l’attention.

Il est aussi étonnant que malheureux de constater qu’aucun des partis et autres candidats à l’investiture pour la ville de Quatre-Bornes n’aurait jugé bon d’aborder, dans des réunions et congrès et dans leurs manifestes, les problèmes touchant l’hôpital Victoria, notamment le manque de parkings, d’hygiène, de chambres, de lits, de fauteuils roulants et de civières, de médecins, d’infirmiers et d’infirmières qualifiés, de personnel entraîné pour l’entretien et le service d’ordre. S’occupera-t-on enfin du manque de médicaments qui perdure dans nos hôpitaux et dispensaires et de tout ce qui fait cruellement défaut, machineries et autres, pour nous assurer d’un service hospitalier moderne où l’humain est traité comme il se doit et avec dignité. Augmenter certaines allocations pour nous permettre de nous faire soigner à l’étranger est certainement chose positive, mais améliorer les soins dispensés localement aux malades est plus qu’une absolue nécessité.

Les deux démarches sont complémentaires. L’amélioration du service de santé devrait figurer à la première place des divers manifestes électoraux, non pour faire de la surenchère ou comme bribe pour s’acheter des votes, mais comme un engagement pris sur l’honneur – si toutefois il en reste à nos politiciens. Servir ses propres intérêts est une chose, servir ceux de ses mandants en est une autre. Beaucoup de candidats  (on en trouve dans tous les partis) ont viré de bord étant donné qu’ils sont las d’attendre dans l’ombre, effaçant dans la démarche des années de combat pour une cause. Parlez-moi encore d’idéologie !

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