À PORT-LOUIS HIER | Licenciements des travailleurs : Padayachy et Callichurn s’en prennent aux pressions et lobbies du patronat

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, et son collègue du Travail, Soodesh Callichurn, ont fustigé hier les « pressions » et « lobbies » de certains patrons pour que l’on amende les lois du travail en vue de licencier les travailleurs. Si le Grand argentier a estimé que le pays connaîtra une croissance de 10% l’année prochaine, le ministre du Travail allègue que certains chefs d’entreprises ont incité les travailleurs à manifester en pleine rue, les qualifiant même d’anti-patriotes. Quant à l’échéance du 31 décembre au sujet de l’interdiction même de licencier, il dit les attend au tournant, disant dévoiler ses batteries en temps et lieu.

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Renganaden Padayachy est revenu sur les effets de COVID-19 sur l’emploi à travers le monde et les mesures prises par le gouvernement sous forme de Wage Assistance Scheme et Self-Employed Assistance Scheme en ajoutant que « le secteur touristique est très affecté par la crise mais il a un soutien direct du gouvernement pour maintenir l’emploi. » Il a fait état du  projet emploi-formation, où 22 000 personnes seront enlevées de la liste des chômeurs. « Ces mesures que nous sommes en train de prendre sont validées par le Fonds monétaire international. Cette institution a indiqué dans son dernier rapport qu’avec la crise de COVID-19, il est prévu que Maurice ait un taux de croissance de presque 10 % en 2021 », dit-il. Et de poursuivre : « Après une année bien difficile lors de laquelle nous sommes en train de tout faire pour maintenir l’emploi, voire le créer, et maintenir l’investissement, nous allons avoir une croissance économique positive. Je dois souligner que nous avons eu beaucoup de pressions et lobbies. Des pressions pour ouvrir les frontières. Pa get divan deryer, sanz protokol. Nous avons résisté et le Premier ministre a préféré sauvegarder la santé de la population. » Si l’on cède à cette pression, « il y aura une catastrophe économique » avec un deuxième confinement.

Le ministre a fait état d’un nouveau type de pression : « Certains maintenant demandent au gouvernement de poursuivre avec son programme d’assistance, mais il faut que le gouvernement autorise le licenciement. Ce n’est pas la philosophie du gouvernement. Mo direaster lamem, pa pou ena sa. Pa bizin vinn fer lobby. Nous avons dit dès le départ que le gouvernement s’engage à rémunérer les salariés à condition de ne pas licencier. » Il insiste par ailleurs que « le secteur touristique ne représente que 8 % de notre richesse et 90% de notre activité économique continue. » Et de mettre en exergue : «  C’est cela notre priorité. Grâce à des décisions prises par le gouvernement, cela permet aux activités économiques de reprendre. Avec l’absence de la COVID-19 dans la communauté, l’économie est train de reprendre son rythme. » Dès que les touristes reviendront à Maurice, « nous allons être dans une phase d’expansion très élevée », a-t-il laissé entendre.

De son côté, le ministre du Travail devait faire ressortir qu’en février dernier, le nombre de chômeurs, qui se chiffrait à 23 193, est passé à 31 494 à août dernier. Il est aussi question des travailleurs déjà en poste et qui aspirent à obtenir un meilleur job, le nombre se chiffrant à 23 110. Jusqu’ici, l’État a deboursé Rs 13 milliards pour sauvegarder l’emploi de 476 382 salariés.

Commentant la décision d’introduire le Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF), Soodesh Callichurn note que « les employeurs n’étaient pas du tout contents. Lorsqu’il s’agit de partager la richesse, voire le gâteau national, ils deviennent réfractaires. Zot anvi zis met dan zot pos ek fer profi. En dépit du fait que le gouvernement a déboursé Rs 13 milliards, nous sommes en train de subir des lobbies et des pressions pour revoir certaines dispositions légales. » Il a réitéré la position du gouvernement qu’il n’est pas question de « toucher aux lois du travail » comme le souhaite le secteur privé.

Il élabore : « Des gens sont même allés en Cour suprême déclarer que certaines dispositions des lois du travail seraient anticonstitutionnelles. Pour moi, c’est une aberration. Certains en notre petite île Maurice arc-en-ciel ne veulent pas que les travailleurs gravissent les échelons mais que ceux-ci restent dans leurs coins. Tant que je serai là, les choses ne se passeront pas comme ils le veulent. Nous avons été élus par le peuple pour apporter une justice sociale. Nous allons garder cette philosophie jusqu’à la fin de notre mandat. »

Qui plus est, il devait indiquer détenir des informations selon lesquelles certains employeurs ont incité leurs employés à prendre part à des manifestations de rues « sou pretex ki gouvernman finn amand lalwa travay. Pe dir zot, si pa partisipe pou ena reprezay. Zordi nou finn dekouver zot vre vizaz, bann antipatriot. Mo for dan bann propo. Se inakseptab dan enn lil Moris modern ».

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