ACCIDENT DE BEAUX-SONGES : Funérailles déchirantes des victimes

L’accident survenu hier matin entre un autobus de la CNT et un 4×4 sur la Beaux-Songes Link Road, et qui a fait six morts, a choqué tout le pays. Les funérailles des jeunes de 18 à 24 ans ayant péri dans ce drame se sont déroulées dans une déchirante atmosphère.
Dévastés par le brusque départ de Navnish Ramchurn, 18 ans, et de son cousin Parvesh Ramchurn, 19 ans, leurs proches sont difficilement parvenus à leur faire leurs adieux hier après-midi. Les deux jeunes ont trouvé la mort dans le terrible accident de la route entre un 4×4 et un autobus de la CNT à 5h du matin, le même jour, sur la Beaux-Songes Link Road. À leurs funérailles hier, bon nombre de personnes avaient fait le déplacement à leur domicile, à la rue Nicholson, à Vacoas.
La nouvelle du drame s’étant répandue comme une traînée de poudre avant que les deux convois mortuaires ne quittent les lieux pour se rendre au crématoire d’Allée Brillant, proches et amis des deux jeunes, ainsi que de nombreux habitants de la localité, ont apporté leur soutien aux familles endeuillées, et certains récitaient des prières en la circonstance. L’un des rescapés de cette collision mortelle, Rohan Ramchurn, 16 ans, le jeune frère de Navnish, a également assisté à la cérémonie, bien qu’il porte toujours de multiples séquelles physiques et psychologiques de ce drame. « Li ankor afekte par sakinn arive. Sa aksidan-la inn tromatiz li », a confié son oncle au Mauricien. L’adolescent, qui avait également fait la fête avec les deux victimes la veille, à Flic-en-Flac, avait été projeté sur l’herbe suite à la violente collision. Transporté à l’hôpital de Candos après l’accident, Rohan Ramchurn devait demander sa décharge contre avis médical.
« Li ti kontan badinn avek mwa sak fwa. Azordi li’nn kit mwa li’nn ale », répétait la grand-mère, en se recueillant sur le corps de Navnish. À ses côtés, la mère de ce dernier demeurait inconsolable. Dans l’autre pièce se trouvaient les parents de Parvesh, qui ont perdu leur unique enfant. Sous le choc, ils ne pouvaient prononcer le moindre mot. À cette heure, seules leurs larmes témoignaient de leur ressenti en ce moment de grande douleur. Une atmosphère de recueillement mêlé à cette tristesse familiale avait gagné les environs.
Peu après 16h, hier, les convois mortuaires de Navnish et Parvesh Ramchurn ont quitté le domicile de leurs parents, précédés d’un cheval, sous les cris de douleur des deux mères de famille, complètement dévastées: « Kifer to pe kit mwa to pe ale? ». L’incinération a eu lieu à Allée-Brillant.
D’autre part, à 9h30, ce matin, ont eu lieu les obsèques du conducteur du 4×4 accidenté, Andy Chavrimootoo, 24 ans. Le convoi mortuaire a quitté le domicile de sa mère, Rosemay — complètement abattue depuis ce terrible drame —, à Residence Kennedy, Quatre-Bornes. Le jeune homme a été enterré à Flic-en-Flac. Son cousin, Ivans, accablé, devait déclarer au Mauricien : « Li’nn donn nou labitid vinn get nou tou lezour. Li’nn ale enn kout koumsa. Li pa fasil pou so fami, sirtou pou so mama. »
Les funérailles de son voisin, Cédric Bozelle, 23 ans, également mort sur le coup lors de l’accident, ont eu lieu aujourd’hui, à 15h.
Pour leur part, les proches d’Elodie Ramchurn, 20 ans, et d’Aurelie Charlot, 22 ans, ont tenu à organiser ensemble la cérémonie mortuaire de ces deux amies d’enfance, à 14h, en l’église de la Visitation, Vacoas. Maita, la mère d’Aurélie, se remémore : « Mama Elodie avek mwa ti kamarad depi lontan. Nou bann tifi inn grandi ansam. Depi tipti zot ti touletan ansam”. Le plus dur pour elle, confie-t-elle au Mauricien, est que le jour où sa fille a été tuée dans cet accident de la route, son autre fille a pris l’avion pour se rendre à l’île de la Réunion chez des proches. “Res zis moi avek mo garson”, se lamente-t-elle, ajoutant qu’elle prend aujourd’hui à sa charge l’un des fils d’Aurélie, âgé de 3 ans ; son deuxième fils de 5 ans vivant avec son père, de qui la défunte s’était séparée. Aurélie Charlot a été enterrée au cimetière de Bigara, cet après-midi, tandis qu’Elodie Ramchurn repose désormais à Saint-Jean.

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