ACCIDENT MORTEL À BOIS-MARCHAND : La démission Henry si une charge est retenue, a déclaré SAJ

L’accident mortel qui s’est produit à Bois-Marchand samedi et dans lequel sont impliqués le PPS Thierry Henry et son épouse a donné lieu à de vifs échanges entre le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, et le leader de l’opposition, Paul Bérenger, au Parlement ce matin. Ce dernier avait par le biais d’une Private Notice Question interpellé le Premier ministre sur les accidents et avait demandé pourquoi le député du PMSD n’avait pas encore été révoqué de ses fonctions de PPS en attendant la fin de l’enquête policière. « Je demanderai la démission de Thierry Henry s’il y a une charge contre lui à la fin de l’enquête », a dit le PM. Pour sa part, Paul Bérenger s’est élevé contre le fait qu’une accusation de « Conspiracy to pervert the course of justice » n’ait pas été portée contre Thierry Henry et son épouse. À quoi, sir Anerood Jugnauth a rétorqué qu’il n’y a aucune preuve que Thierry Henry et son épouse ont commis un complot. De son côté, Alan Ganoo s’est étonné que Thierry Henry soit en liberté alors que jusqu’ici la politique de la police était de maintenir le suspect en prison en attendant la fin de l’enquête. Il a révélé qu’une femme ayant commis un accident similaire sans être sous l’effet de l’alcool a été incarcérée pendant dix jours. Ni Thierry Henry, ni Vishnu Lutchmeenaraidoo n’étaient au Parlement ce matin.
C’est dans une ambiance tendue que s’est déroulée la séance de Private Notice Question ce matin. À un certain moment, l’opposition devait lancer « Shame » en direction du Premier ministre. On a également entendu le Premier ministre dire au leader de l’opposition qu’il aurait dû être chef juge. « Je ne suis pas enquêteur », a lancé SAJ à un certain moment pour le plaisir des membres de la majorité.
Dans sa PNQ, le leader de l’opposition avait demandé au Premier ministre si au regard de l’accident qui s’est produit samedi et qui a coûté la vie à une personne, il peut obtenir du commissaire de police des informations concernant l’heure à laquelle l’accident a été rapporté à la police, le nom des policiers impliqués dans l’enquête, l’heure à laquelle l’épouse de Thierry Henry a été arrêtée, l’heure à laquelle elle a confessé qu’elle conduisait la voiture, l’heure à laquelle elle a été transférée à la clinique. Il a aussi demandé la raison pour laquelle Thierry Henry n’a pas été arrêté en indiquant s’il a refusé de subir un alcotest et s’il y a eu une interférence politique dans l’enquête en cours, et finalement, si Thierry Henry a démissionné comme PPS.
Bérenger : Quel officier de police est en charge de l’enquête ?
SAJ (après avoir cherché la réponse dans ses documents) : Je n’ai pas cette réponse.
Bérenger : Savez-vous combien de temps s’est écoulé entre le moment où la police a reçu un appel téléphonique et son arrivée sur les lieux de l’accident ?
SAJ : Aussitôt après avoir reçu l’appel la police s’est rendue sur les lieux.
Le Premier ministre devait affirmer qu’il ne connaissait pas l’heure exacte à laquelle la police est arrivée sur les lieux. Le leader de l’Opposition a alors demandé pourquoi Thierry Henry n’a pas été arrêté par l’officier de police qui se trouvait sur place après qu’il eut refusé de subir un alcootest. Le leader de l’opposition devait ajouter que « peut-être l’officier de police a donné la possibilité à Thierry Henry d’aller cuver son vin… »
SAJ : Le leader de l’opposition se trompe sur ce qui s’est vraiment passé. Aussitôt que la police est arrivée sur les lieux de l’accident, l’épouse de Thierry Henry a affirmé que c’est elle qui était au volant de la voiture au moment de l’accident.
Bérenger : Vous avez dit vous-même que la police suspectait Thierry Henry d’avoir menti pour ne pas subir un alcootest. De plus, comment expliquer que son épouse ait été autorisée à conduire une voiture du gouvernement placée sous la responsabilité du PPS ?
SAJ : Les suspicions n’étaient pas suffisantes pour procéder à son arrestation.
Paul Bérenger dénonce à ce stade l’attitude du Premier ministre qui demande à Raj Dayal de démissionner mais ne fait rien contre Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors qu’à trois reprises la Cour suprême s’est prononcée contre lui. « Qui a pris la déposition de Thierry Henry lorsqu’il est venu affirmer que c’est lui qui conduisait la voiture ? » Le Premier ministre répond que c’est probablement le constable Mootiah.
Bérenger : Est-ce qu’il a essayé de l’arrêter ?
SAJ : Pourquoi devait-il le faire alors qu’il n’avait pas de preuve que c’est lui qui était au volant.
Bérenger : Entre le moment où l’épouse de Thierry Henry a avoué qu’elle n’était pas au volant et le moment où le PPS est arrivé au poste de police pour dire que c’est lui qui était au volant, qu’est-ce qui s’est passé ?
SAJ estime qu’il n’y avait rien à savoir. Paul Bérenger demande au Premier ministre s’il est au courant qu’un VVIP a téléphoné à Thierry Henry. « I am not an inquirer », répond sir Anerood Jugnauth alors que l’opposition lance « Shame, shame ». « Je ne fais que transmettre ce que me dit le commissaire de police », poursuit le Premier ministre.
Bérenger : Comment expliquer que des ministres étaient présents en Cour pour exprimer leur solidarité avec Thierry Henry ?
SAJ : Je n’étais pas là-bas. Je ne sais pas qui était là-bas non plus.
Bérenger : La police a fait des accusations mineures contre Thierry Henry alors qu’en vérité il a « conspire to pervert the course of justice ». Pourquoi est-ce qu’une charge de conspiracy n’a pas été portée contre Thierry Henry et son épouse ?
SAJ : Le leader de l’opposition pense qu’il est le Chef juge de la Cour suprême. Il ne sait pas qu’on doit avoir des preuves qu’il y a eu complot entre deux personnes. Where are the proof of conspiracy ?
Bérenger : Le Premier ministre a-t-il essayé de savoir si Thierry Henry a déjà été condamné auparavant ?
SAJ : Pourquoi devrais-je le faire ?
Paul Bérenger affirme que le PPS Thierry Henry aurait dû avoir soumis sa démission pour avoir menti à la police et pour avoir endommagé une propriété du gouvernement en attendant que l’enquête soit complétée.
À une question du député Sorefan, le Premier ministre a répondu qu’il y avait deux autres personnes dans la voiture et que l’enquête policière se poursuit.
Reza Uteem, pour sa part, devait parler de politique de deux poids deux mesures en faisant une comparaison avec l’ancien Premier ministre.
Suite à une autre question, SAJ devait donner les noms de ceux qui étaient dans la voiture accidentée. Alan Ganoo devait intervenir pour affirmer que la politique de la police jusqu’ici a été de maintenir le conducteur incriminé en cellule policière jusqu’à la fin de l’enquête. Et de citer le cas d’une femme qui avait été incarcérée pendant dix jours. À quoi, le Premier ministre a affirmé que ce n’était pas son problème, d’autant que c’est la Cour qui a libéré Thierry Henry sous caution.
Paul Bérenger se lève pour poser sa dernière question en faisant remarquer que la police n’a pas objecté à sa libération sous caution. Pour lui, il est clair que le PPS Henry a menti, a refusé de subir un alcootest, qu’il a endommagé un bien public, en l’occurrence une voiture appartenant au gouvernement. « Il est en liberté sous caution. Même si des accusations mineures ont été portées contre lui, il aurait dû step down en attendant la fin de l’enquête », a-t-il soutenu.
SAJ : Cela n’est pas suffisant pour le maintenir en cellule policière. En ce qui me concerne je ne vois pas la raison pour laquelle je dois lui demander de step down. Une enquête est en cours et s’il y a une charge retenue contre lui, je lui demanderai de démissionner de ses fonctions. Pour le moment, la police soutient que la victime a traversé la rue négligemment.
Après la PNQ, la Speaker, Maya Hanoomanjee, s’est retirée pour céder la place au Speaker adjoint Adrien Duval avant le début des questions adressées au Premier ministre.
Avant la séance parlementaire, Rajesh Bhagwan, qui était entré dans l’hémicycle en plaisantant sur les parlementaires en liberté sous caution, a protesté vivement contre la présence d’un membre du public dans la galerie publique qui lui aurait fait une remarque. Le leader de l’opposition est venu le soutenir. La personne en question a été invitée à quitter la galerie publique par la police.
Par ailleurs, un jeune officier de police rodriguais qui agit comme Sergent At Arms à Rodrigues, Stellio Constant Perrine, se trouvait dans l’hémicycle pour suivre les travaux parlementaires dans le cadre d’un stage de formation.

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