ACCIDENT MORTEL DE SORÈZE: Le rapport médico-légal des 10 victimes présenté en cour

L’enquête judiciaire instituée par le Directeur des poursuites publiques (DPP) pour faire la lumière sur l’accident mortel survenu à Sorèze le 3 mai 2013, qui avait fait 10 morts, a débuté aujourd’hui devant la magistrate Ida Dookhy-Ramburrun. Lors de cette première séance, le certificat de décès et le Medico Legal Report (MLR) des 10 victimes ont été présentés en cour. Par ailleurs, les photographes de la Scene of Crime Officers (SOCO), des Sentry Officers et des membres de la famille des victimes ont été appelés à la barre des témoins.
L’enquête judiciaire présidée par la magistrate Ida Dookhy-Ramburrun a pour but de faire la lumière sur l’accident survenu le 3 mai 2013 à Sorèze, et qui a coûté la vie à dix personnes. Les victimes sont le couple Ujoodha (Sanjay et Priya), un ressortissant chinois, Hu Jiang Chan, Shakuntala Ramdaursingh, Ruth Marie Moutou, Amreen Bibi Lallmamode, Delphine Pokhun, Devesh Cheeneebash, Kamla Devi Soobroydoo et Deepchand Gunness. À l’exception de ce dernier, qui était le chauffeur, tous étaient des passagers de l’autobus Blueline de la Corporation Nationale de Transport (CNT), qui s’est renversé peu avant 9h15 au virage de Sorèze, surnommé depuis « le virage de la mort ». Le chauffeur, Gunness Deepchand, agé de 50 ans, resté coincé dans la cabine de son véhicule, n’avait pas non plus survécu à ses graves blessures. En ce jour fatidique du 3 mai 2013, ces trois hommes et sept femmes ont partagé un cruel destin en empruntant l’autobus Blue Line se dirigeant vers Port-Louis. À la hauteur du virage de Sorèze, quand le chauffeur Gunness Deepchand a lancé un dramatique « Dir bann passaze koste derrier. Frein inn perse ! Pena frein ! », ce chauffeur de la CNT, habitant Platform, Petite-Rivière, pensait pouvoir stopper la course folle de son véhicule avec un minimum de risques pour les passagers. Conscient des ravages que peut causer un bus sans frein sur l’autoroute à cette heure de pointe, il avait alors pris la décision de bifurquer sur la déviation de la Port-Louis Ring Road.
Mais les effets conjugués du virage, trop sec, et de la vitesse accumulée par l’autobus ont joué un rôle déterminant dans le déroulement de la manoeuvre. Le véhicule s’est en effet déporté davantage sur le terre-plein pour finir par heurter violemment un drain d’évacuation d’eau. Le chauffeur a alors perdu le contrôle de son autobus, qui s’est ensuite renversé sur le flanc gauche avant de faire une série de tonneaux, transformant le bus en amas de ferrailles. Le bilan était lourd : dix morts et 40 blessés, à savoir 34 admis aux urgences de l’hôpital Jeetoo, trois au Princess Margaret Orthopaedic Centre (PMOC) et les trois derniers à la clinique Apollo Bramwell. Treize des passagers blessés ont été admis en raison de la gravité de leurs blessures.
C’est la magistrate Ida Dookhy-Ramburrun qui préside cette enquête judiciaire. Lors de ce premier volet, les photographes de la SOCO ont présenté les photographies prises sur les lieux de l’accident, notamment l’autobus sévèrement endommagé. Outre les officiers de la SOCO, les Sentry Officers mandés sur place le jour du drame pour transporter les corps des victimes à l’hôpital Jeetoo ont aussi été appelés à la barre pour confirmer que l’exercice n’avait connu aucun inconvénient et que personne n’avait « interféré avec les corps ». Un panel de quatre médecins légistes, menés par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, avait été constitué pour les examens post-mortem des victimes. Autre fait marquant, l’arrivée en larmes du père d’une des victimes, Ahmed Lallmamode, qui aura eu du mal à contenir son émotion avant de pouvoir répondre aux questions de la Cour. À noter que le ministère public est représenté par Me Madheven Armoogum. Le General Manager de la NTC, ainsi que des ingénieurs et des employés de la compagnie, seront appelés à la barre des témoins dans les jours qui suivent.

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