AÉROPORT SSR | Saisie de Rs 57 M de drogue – ADSU/MRA : des tensions tuent la livraison contrôlée

Le trafiquant derrière l’importation de la cargaison de 3,8 kilos d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 57 millions, saisie au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport lundi, ne sera peut-être jamais identifié. Pour cause : une dispute entre des éléments de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) et de la Customs Anti Narcotics Section (CANS) de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Une guéguerre qui profite aux barons de la drogue.

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C’est un secret de polichinelle : entre l’ADSU et la CANS, c’est à qui mettra la main en premier sur les colis de drogue qui rentrent au pays. Bien que ces deux organismes disent « travailler en étroite collaboration », la réalité en est tout autre sur le terrain.

En atteste un incident survenu dimanche à l’arrivée du vol cargo MK 852 en provenance d’Afrique du Sud, et dont les paquets ont été envoyés à la Courrier Station  de l’aéroport. Ainsi, des officiers de la CANS ont décidé ce jour-là de passer au scanner des Selected Consignments.

L’un des colis contenait des pièces de rechange pour bateaux. Or, ce dernier avait été signalé comme suspect par la douane sud-africaine, qui soupçonnait que de la drogue y était dissimulée. Aussi la CANS a entrepris de découper les objets contenus dans le paquet, jusqu’à finir par tomber sur une certaine quantité de poudre blanche, soupçonnée être de la drogue.

Un « field test » a d’ailleurs rapidement confirmé qu’il s’agissait d’héroïne.

Les douaniers ont ensuite alerté l’ADSU pour leur remettre le colis et qu’une opération de Controlled Delivery puisse être montée. Ce que les policiers de la brigade antidrogue ont refusé de faire, estimant que la CANS avait pris possession du colis devant des membres de public, et que l’un d’eux pourrait alerter l’expéditeur.

Du côté de la MRA, on avance avoir suivi toutes les procédures. Si les officiers de la douane n’ont pas alerté l’ADSU plus tôt, soit avant de découper les Propeller Shafts, c’est, dit-on, parce qu’il n’y avait alors « aucune confirmation que le paquet contenait de la drogue ». Aussi les officiers trouvent « dommage que l’ADSU n’a même pas essayé de monter une opération de livraison contrôlée en remplaçant le colis original par un factice », ajoutant que les policiers « se sont contentés de supposer que le trafiquant avait des complices à l’aéroport ».

Autre son de cloche au niveau de l’ADSU, qui estime que la MRA « a voulu se la jouer solo sur ce cas », tout en reprochant aux officiers de la douane « leur manque de coordination ». Et de poursuivre : « Il y a un bureau de l’ADSU à l’aéroport. Pourquoi ne pas l’avoir contacté après avoir ciblé certains colis ? » se demande-t-on du côté des Casernes centrales.

Finalement, l’ADSU a pris possession du colis. Officiellement, une enquête est en cours pour tenter de retracer l’importateur de la drogue.

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