AFD | Rémy Rioux, directeur général : « 10% des investissements étrangers vers l’Afrique passent par le centre financier mauricien »

Le directeur général de l’Agence française de Développement (AFD), Rémy Rioux, à Maurice dans le cadre d’une tournée des pays de la région, souligne le rôle de Maurice dans la transmission des investissements étrangers en Afrique. C’est ce qu’il a fait comprendre à la presse suite à une réunion de travail avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lundi.

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L’objectif de sa rencontre avec le chef du gouvernement était de discuter de leur vision et de leurs priorités communes, ainsi que de faire le point sur les efforts de collaboration. « Nos échanges ont tourné autour du centre financier mauricien, qui se concentre de plus en plus sur le financement climatique et le développement durable, qui achemine près de 10% des investissements étrangers vers l’Afrique » , fait-il ressortir.

Rémy Rioux s’est appesanti sur l’importance de cette transformation vers le développement durable, mettant l’accent sur son importance dans les flux d’investissement mondiaux. Par ailleurs, il explique que les discussions ont également porté sur les stratégies de réinvestissement post-Covid dans des secteurs tels que la mise en réseau, en mettant l’accent sur la réduction des pertes et l’amélioration de la distribution des capacités à Rodrigues.

Rémy Rioux avance que le travail technique, y compris les études de cartographie des eaux souterraines de Rodrigues, a été identifié comme étant crucial pour optimiser les investissements au profit de la population locale. En outre, l’éducation et l’emploi se présentent comme d’autres préoccupations majeures, résonnant avec le programme du Premier ministre et démontrant son dévouement à s’attaquer aux problèmes socio-économiques urgents.

Par ailleurs, dans la matinée de lundi, il a participé à l’hôtel Hilton à la cérémonie d’inauguration de la conférence internationale Cap sur la finance durable en Afrique, conjointement organisée par la Banque de Maurice (BoM) et l’Economic Development Board (EDB), avec la participation de l’AFD. Cette dernière a notamment rassemblé de hauts représentants locaux et internationaux de banques centrales, d’institutions en charge de la promotion des investissements, des agences de développement, d’organisations internationales et d’acteurs du secteur financier.

Intervenant à cette occasion, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a déclaré estimer que « la finance durable est non seulement l’avenir des investissements mondiaux, mais aussi et surtout le futur de Maurice ».

Il ajoute que « fort d’une croissance économique robuste et d’un engagement sans faille en faveur de la protection sociale et environnementale, Maurice fait rimer opportunités avec responsabilités sur les marchés. »

Par ailleurs, Rémy Rioux a procédé à la signature de trois accords de coopération avec les autorités locales, dont le premier a pour objectif principal la conduite d’études hydrologiques à Rodrigues afin d’améliorer la gestion des ressources en eau souterraine. Le deuxième accord vise à accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat à Maurice. Quant au troisième, il permettra à la Banque de Maurice de bénéficier de l’expertise de l’AFD afin d’établir un plan d’action et une méthode de travail en matière de verdissement du système financier.

Rémy Rioux fait ressortir que: « depuis des décennies, Maurice a su construire un bel avantage compétitif pour faciliter l’investissement en Afrique, et j’admire la pugnacité de ce pays, ami de longue date de l’AFD. L’accord de coopération que je signe aujourd’hui avec la BoM est une étape mémorable, car il invite la place financière de Maurice à se tourner davantage vers la finance durable tout en maintenant la confiance des investisseurs publics et privés. »

Pour sa part, Harvesh Seegolam, gouverneur de la BoM, affirme que « la question climatique fait aujourd’hui partie intégrante de la stratégie de la Banque -Centrale. C’est la concrétisation de notre engagement croissant. Le Centre du changement climatique de la BoM œuvre depuis octobre 2021 de façon concrète et structurée au verdissement du système bancaire mauricien. »

Au cours des deux journées de conférences, les différents interventions, discours et échanges ont porté sur le rôle fondamental du système bancaire et des investissements pour accélérer la transition vers une économie plus responsable sur le continent africain et financer l’Agenda climat.

Ken Poonoosamy, directeur général de l’EDB, a ainsi estimé qu’en tant qu’agence nationale pour le développement et la promotion économique de Maurice, « l’EDB facilite la mise en œuvre de plusieurs projets sur les énergies renouvelables », totalisant une production de plus de 500 MW dans le domaine du solaire, de l’éolien, du stockage, et de la biomasse. « La concrétisation de ces projets nécessiterait un montant d’investissements de plus de 650 millions d’euros », a-t-il noté.

Dans l’après-midi de lundi, avec le secrétaire général de la COI, il a procédé à la signature d’une convention de financement en faveur d’un nouveau programme de renforcement de la sécurité sanitaire dans le cadre du projet SEGA-One Health.

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