AFFAIRE BAI | PTr : Arvin Boolell, « Le gouvernement Jugnauth a orchestré une crise »

Le Parti travailliste (PTr), à travers son porte-parole Arvin Boolell, monte au créneau dans le cadre de l’affaire British American Insurance (BAI) qui domine l’actualité, affirmant que le gouvernement de sir Anerood Jugnauth a orchestré une « crise qui est devenue ingérable ». Arvin Boolell se demande si ce n’est pas en fin de compte « une vendetta politique et économique contre la BAI ».
Pour le porte-parole du PTr, « dans un moment pareil, un Premier ministre qui fait son travail à plein-temps et non pas à temps partiel » aurait dû avoir organisé une réunion d’urgence de toutes les parties concernées pour bien situer le rôle du régulateur et les laisser ensuite faire leur travail. « Il aurait dû demander à la Banque de Maurice (BoM) de proposer un « recovery plan » pour sauvegarder la Bramer Bank », déclare Arvin Boolell. Par ailleurs, suite à la déclaration de Me Yousuf Mohamed concernant les circonstances dans lesquelles Dawood Rawat aurait consenti à vendre toutes ses actions pour un montant d’une roupie symbolique, il s’est interrogé sur le rôle du ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, dans toute cette affaire.
Tout en reconnaissant que la British American Insurance a peut-être été « over generous » en ce qui concerne la vente de ses produits, Arvin Boolell a souligné qu’aussi bien le regular premium que le single premium ont été approuvés par la Financial Services Commission (FSC). D’ailleurs, a-t-il observé, le National Mutual Fund (NMF) accorde le même traitement à ses clients. « Ce n’est pas « madam kaba » qui proposait de tels avantages sans avoir des garanties. Nous parlons ici d’une compagnie qui dispose d’une « asset base » et dont les produits sont approuvés par la FSC et qui payait ses intérêts », a-t-il soutenu.
Arvin Boolell a accusé le gouvernement de traiter une affaire aussi importante à la légère. « Quand vous voyez un Premier ministre faire une déclaration à la légère pour dire que lorsque les déposants ont investi des millions, ils ne l’avaient pas contacté et que celui qui a souscrit à la police d’assurance doit payer les frais, il insulte les travailleurs », a-t-il insisté. Et de faire ressortir que de nombreux travailleurs ont contribué à l’assurance proposée par la BAI et utilisé le profit pour apporter un complément à leurs pensions. Le porte-parole du PTr estime qu’au vu de la façon dont les choses se sont déroulées, « on peut penser qu’il y a eu une vendetta politique et économique ». Pour lui, il n’y a aucun doute que le gouvernement s’est engagé dans une stratégie pour donner un coup mortel à la banque Bramer et, se faisant, mettre à genoux les related companies.
Par ailleurs, le porte-parole des rouges a déploré l’indifférence de la BoM et du Stock Exchange of Mauritius (SEM) alors que des rumeurs circulaient sur la Bramer après que les institutions gouvernementales avaient choisi de retirer leurs placements de cette banque. Il a aussi observé que contrairement à ce qu’avait dit le Premier ministre lors de sa conférence de presse, personne n’a été en mesure de démontrer que la BAI s’était engagée dans un Ponzi Scheme.
Pour Shakeel Mohamed, le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo n’a pas été en mesure de démontrer qu’il y a eu une arnaque, un crime ou un Ponzi Scheme. Il a, de plus, accusé le ministre des Finances d’avoir gardé sous silence le contenu de la lettre de Dawood Rawat dans laquelle celui-ci accepte de vendre ses actions pour une roupie symbolique. Il a soutenu que Dawood Rawat avait signé cette lettre alors qu’on menaçait d’arrêter ses deux enfants. « À qui profite le crime ? », s’est-il demandé. Pour le chef de file du PTr au Parlement, « c’est un « hostile take-over » de la part de certains membres du gouvernement d’une compagnie qui opérait avec certaines difficultés et qui a pu violer certaines règles ». Et d’ajouter : « Lorsqu’on regarde la sentence prononcée non pas par certaines institutions, mais par certains ministres pour la faute commise, c’est exagéré ». Il s’est demandé si c’est le gouvernement qui décidera dorénavant « qui peut faire des affaires et qui ne le peut pas dans ce pays ».

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