Affaire Boskalis : l’enquête de l’ICAC décortiquée par l’avocat de Siddick Chady

Le Chief Investigator de la commission anti-corruption, Robert Seeruthun, a été contre-interrogé par Me Saïd Toorbuth, avocat de Siddick Chady, dans le procès qui lui est intenté de même qu’à Prakash Maunthrooa en Cour intermédiaire pour corruption et entente délictueuse respectivement dans l’affaire de pot-de-vin pour le contrat de dragage du port Anglais, octroyé par Boskalis International BV.

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Le CI Seeruthun a expliqué que Siddick Chady était le premier suspect faisant face à des “prima facie evidences” après les révélations de Gilbert Philippe sur une somme d’argent transférée sur son compte.

Lors de son audition, le CI Seeruthun a expliqué que l’enquête de l’ICAC était divisée en trois parties. En premier lieu, l’ICAC s’intéressait à une somme d’argent créditée sur le compte en banque de Gilbert Philippe à Singapour, à des paiements effectués par Boskalis aux compagnies Yashraj Film et UTV Communications, en Angleterre. À la question de savoir si Boskalis aurait transféré de l’argent sur le compte en banque de Siddick Chady ou de sa compagnie Blockbuster Ltd, le CI Seeruthun a répondu par la négative. Ce dernier devait par la suite expliquer que « c’est après les déclarations de Gilbert Philippe sur une somme de 25 000 euros créditée sur son compte à Singapour que Siddick Chady avait été arrêté, le 5 septembre 2008 ».

Me Toorbuth devait alors demander au Chief Investigator les raisons de « l’empressement de l’ICAC pour loger des charges provisoires contre Siddick Chady » alors qu’il n’avait « pas été confronté à toutes les preuves à charge contre lui, faisant état de pressions de sources politiques et de la presse avec l’article d’un hebdomadaire faisant état d’allégations de corruption ». Le CI Seeruthun lui a répondu qu’il y avait suffisamment de preuves contre Siddick Chady dans cette affaire pour l’inculper.

Le CI Seeruthun devait aussi s’attarder sur l’entraide judiciaire (Mutual Legal Assistance) recherchée par Maurice auprès des autorités néerlandaises et anglaises pour obtenir des documents relatifs à cette affaire. Le témoin a ainsi expliqué que la City of London Police avait remis à l’ICAC des copies certifiées des relevées bancaires, qui démontraient que les compagnies Yashraj Film et UTV Communication, spécialisées dans la distribution de films et partenaires en affaires de Siddick Chady, avaient obtenu des paiements de Boskalis International BV.

Le CI Seeruthun devait aussi revenir sur la perquisition menée par un juge d’instruction en présence de policiers le 25 novembre 2009 dans les locaux de Boskalis, aux Pays-Bas, et où il n’était là « qu’en tant qu’observateur ». Il soutient que, lors de cette fouille, il avait aperçu sur un ordinateur le contenu d’un fac-similé similaire à celui publié par l’hebdomadaire en 2008. Dans cette correspondance figurait le nom de Siddick Chady et d’Angela Kok, cadre de la firme Boskalis.

Dans ce procès, Siddick Chady est accusé d’avoir perçu des pots-de-vin à hauteur de Rs 3 M de la firme hollandaise Boskalis International B.V. après que celle-ci a obtenu le contrat en 2006. Il est représenté par Me Saïd Toorbuth. Prakash Maunthrooa, actuellement Senior Advisor au Prime Minister’s Office et qui était directeur général de la MPA, est, lui, accusé de complicité dans cette affaire.

Il lui est reproché d’avoir organisé une rencontre entre Siddick Chady et un représentant de la firme hollandaise, Pieter Boer, pour l’obtention du contrat par la compagnie, entre le 1er août 2006 et le 12 avril 2007, pour les travaux de dragage dans le port. Il est représenté par Mes Siddharta Hawoldar, Antoine Domingue, Nadeem Aullybocus et Yash Bhadain. La poursuite est représentée par Mes Rashid Ahmine et Jean-Michel Ah Sen.

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