AFFAIRE HARTE : Me Teeluckdharry s’appesantitsur « les faiblesses de l’enquête »

Après le réquisitoire de Me Mehdi Manrakhan vendredi dernier pour le compte de la poursuite dans l’affaire de l’assassinat de l’Irlandaise Michaela Harte au Legends, c’est au tour, aujourd’hui, des avocats de la défense de s’adresser au jury aux Assises. Me Sanjeev Teeluckdharry, avocat de l’accusé N°1, Avinash Treebhoowoon, a lors de son intervention mis l’accent sur les faiblesses de l’enquête menée par la MCIT dans cette affaire. Il soutient qu’il n’y a eu aucun « material independent witness », ainsi qu’aucune preuve scientifique pouvant soutenir l’accusation.
L’avocat a débuté sa plaidoirie vers 10 h ce matin. À 11 h 30, lorsque le juge Prithiviraj Fekna a annoncé un break de quelques minutes, il lui a demandé pendant combien de temps encore il comptait s’adresser au jury. Me Teeluckdharry lui a répondu qu’il en avait pour encore 90 minutes.
L’avocat d’Avinash Treebhoowoon a débuté son intervention en établissant un parallèle entre un légume frais mis en vente au marché et le dossier que présente la poursuite, pour dire que le produit paraissant frais à l’extérieur peut être pourri à l’intérieur.
Pour lui, l’accusation s’appuie sur deux piliers : les confessions de son client et la version de Raj Theekoy. Mais, se demande-t-il, « est-ce qu’il faut que le chef de la MCIT, Yousouf Soopun, soit félicité parce que l’enquête a été bouclée en un temps record ? Cela, même si les résidents des chambres voisines à la 1025 n’ont pas été interrogés ? Si les enquêteurs n’ont pas vérifié les mouvements des personnes qui sont venues à l’hôtel ou l’ont quitté après le crime ? Même si l’on n’a pas vérifié l’alibi donné par mon client ? »
L’homme de loi déplore également le fait les enquêteurs n’aient pas pensé à soumettre plusieurs pièces à conviction pour des analyses scientifiques au laboratoire britannique. Ce qui, indique-t-il, a fait qu’Akiza Moradun du FSL a affirmé qu’il n’y a pas de preuve scientifique impliquant les accusés dans le meurtre de Michaela Harte. « Il n’y a aucune trace de leur ADN ni leurs empreintes digitales sur les lieux du crime. L’on nous a dit que le corps de la victime a été transporté et placé dans la baignoire en faisant couler l’eau pour qu’aucune trace ne soit trouvée. Pourtant, celles d’autres personnes ont été trouvées », note-t-il.
Me Teeluckdharry trouve que « comme par enchantement » Raj Theekoy a vu l’accusation provisoire de complicité être rayée après 77 jours de détention. Il devait par la suite bénéficier de l’immunité du DPP. « Pourquoi sommes-nous ici ? » se demande l’avocat de l’accusé N° 1. Et d’ajouter : « On ne peut condamner deux personnes à 60 ans de prison ainsi. On ne peut ternir l’image de notre pays de la sorte. »

- Publicité -
EN CONTINU ↻

l'édition du jour

- Publicité -