AFFAIRE MCB/ICAC—PRODUCTION DU RAPPORT: La MCB n’objecte pas

Le procès intenté à la MCB dans l’affaire de détournement de Rs 881,6 millions, aux dépens du National Pension Fund (NPF), a repris ce matin en Cour intermédiaire devant les magistrats Renuka Dabee et Vijay Appadoo. Lors du contre-interrogatoire du représentant de la banque, Clifford Allet, la dernière fois, la poursuite, menée par Me Rashid Ahmine, avait demandé que le rapport de l’audit du département de dépôt fixe soit communiqué. L’avocat de la MCB, Me Éric Ribot, a fait savoir ce matin qu’il n’y avait aucune objection. Il a demandé du temps additionnel pour que ces documents soient « retrieved » et pour que le nécessaire soit fait pour la communication. Le procès reprend le 3 mars.
Lors de la dernière audience, dans un contre-interrogatoire qui avait duré presque trois heures, le Fraud and Risk Manager de la banque, Clifford Allet, avait avancé que « Robert Lesage avait commis plusieurs irrégularités » de 1989 à 2002, et « avait octroyé Rs 75 M de prêts non autorisés ». Par ailleurs, il avait indiqué que de 1992 à 2003, la MCB avait essuyé quelque 17 cas de fraude, qui n’ont pas été rapportés à la Banque de Maurice. Autre aspect abordé : le fait que Robert Lesage soit resté au sein de la compagnie alors qu’il aurait dû prendre sa retraite. Questionné, Clifford Allet avait répondu que c’est le Top Management, soit Pierre Guy Noël, General Manager de la MCB, et Philippe Forget, ex-Assistant General Manager, qui avait autorisé Robert Lesage à rester à la MCB après sa retraite. Dès lors, Robert Lesage avait certains dossiers sous sa responsabilité jusqu’en janvier 2003.
Le Fraud and Risk Manager de la MCB a soutenu que depuis 1989, Robert Lesage avait commencé à octroyer des prêts non autorisés à certaines personnes. Il était alors General Manager d’une ancienne entité, la MCB Finance Corporation. Les prêts non autorisés octroyés s’élèvent à Rs 75 M, selon Clifford Allet. « Depuis que Robert Lesage est entré à la banque en 1961, il a occupé plusieurs postes et avait une influence considérable à la banque. Il connaissait ses rouages et a abusé de la confiance du personnel qui le prenait pour un employé modèle à l’époque », a-t-il déclaré. Il ajoute qu’il aurait été difficile pour le système de contrôle interne de détecter ce cas de fraude s’il y a eu connivence entre un employé et un client. Interrogé sur d’autres cas de fraude perpétrés au sein de la MCB, Clifford Allet avait relaté que « 16 ou 17 cas ont été enregistrés entre 1992 et 2003 ».
La MCB, pour rappel, est poursuivie sous les articles 3 et 8 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, couplés à l’article 44 (2) de la Interpretation and General Clauses Act. Me Maxime Sauzier et Éric Ribot défendent les intérêts de la MCB, alors que la poursuite est représentée par Me Rashid Ahmine, assisté de Me Prashant Bissoon et Yogesh Bookhun.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -