AFFAIRE MEDPOINT: Soodhun se dit victime de Ramgoolam

L’ancien ministre du Commerce et président du MSM Showkutally Soodhun qui a quitté la clinique Apollo Bramwell, dans la soirée d’hier, s’est présenté en Cour de Port-Louis ce matin pour s’acquitter de sa caution dans le cadre de l’enquête sur le « scandale du siècle » MedPoint. De son côté, l’ancien VPM, ministre des Finances et leader du MSM Pravind Jugnauth mettait la dernière main à des consultations avec ses conseils légaux en vue d’obtenir l’accès aux Minutes of Proceedings de la réunion du conseil des ministres du 18 juin 2010.
Dès l’ouverture des bureaux à la New Court House, ce matin, Showkutally Soodhun s’est présenté pour compléter les formalités de sa remise en liberté conditionnelle suite à son inculpation provisoire par le Central CID pour « conspiracy to fabricate false facts against the Prime Minister » dans le scandale MedPoint. Libéré sur parole par la magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing tard mercredi dernier, il n’a pu effectuer le versement de la caution de Rs 25 000 et signer la reconnaissance de dettes de Rs 200 000.
En présence de Mes Ravi Yerrigadoo et Roubina Jaddoo, Showkutally Soodhun a complété les dernières démarches au tribunal de Port-Louis. S’adressant aux journalistes présents en Cour, il s’est présenté comme une victime du Premier ministre Navin Ramgoolam. « Il y a quelques semaines de cela, j’étais un ministre, aujourd’hui je suis un député. Si une personne comme moi subit un tel traitement, imaginez ce que l’on peut réserver à un simple citoyen », a-t-il déclaré en substance.
« Aujourd’hui, un témoin est devenu une victime. Je suis une victime de Navin Ramgoolam et de Rashid Beebeejaun. Mais, un jour, ils devront le payer devant Dieu », a-t-il affirmé en dressant un parallèle avec ce qui se passe dans certains pays dirigés par des dictateurs.
De son côté, Pravind Jugnauth compte saisir en cette fin de semaine, la Cour suprême d’une motion formelle en vue d’autoriser l’accès au procès-verbal de la réunion du conseil des ministres du vendredi 18 juin où le dossier du National Geriatric Hospital avait été abordé. C’est ce qu’a confirmé, ce matin, l’entourage politique du leader du MSM, des derniers échanges avec les membres du panel d’hommes de loi, assurant la défense de Pravind Jugnauth dans l’enquête menée par l’Independent Commission Against Corruption dans le rachat de la clinique MedPoint au coût de Rs 144,7 millions.
Jusqu’ici, la position du State Law Office est que les dispositions de l’Official Secrets Act ne doivent être nullement dérogées par rapport aux documents du conseil des ministres. Mais il n’est pas à écarter que dans la conjoncture actuelle, les Legal Advisers du gouvernement pourraient adopter une position plus souple à l’appel de cette motion devant un juge de la Cour suprême siégeant en référé.
Pour sa part, le Dr Zouberr Joomaye, nouveau membre du bureau politique du MMM, accusé par le Central CID du délit de « conspiracy to fabricate false facts against the Prime Minister », a consigné, mercredi une déposition par mesure de précaution contre Nuvin Deerpalsing, le frère de la députée et directrice de communication du parti Travailliste, Nita Deerpalsing. Le dénommé Nuvin Deerpalsing aurait téléphoné, mercredi, au Dr Joomaye pour l’inviter à une rencontre après son inculpation par le central CID.
L’intermédiaire entre le leader du MMM Paul Bérenger et l’ancien ministre Soodhun, n’a pas donné suite à cette invitation au téléphone et a averti formellement la police, car la déposition à charge de Nuvin Deerpalsing avait été utilisée contre lui par la police. Il n’a pas voulu laisser la porte ouverte à un éventuel délit de « tampering with witnesses ».

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