AFFAIRE NANDANEE SOORNACK: SAJ commente les dessous de la résidence à Rs 30 M

Le leader du Remake 2000, sir Anerood Jugnauth, a commenté les circonstances dans lesquelles la femme d’affaires et activiste travailliste, Nandanee Soornack, a fait l’acquisition d’une nouvelle propriété immobilière à Floréal pour une valeur déclarée de Rs 30 millions. Cette résidence sur une superficie d’un arpent et neuf perches a été rachetée de Didier Maingard en 2011. L’ancien président de la république a établi un parallèle entre cette transaction immobilière dans une des régions les plus prisées résidentiellement de Maurice et les démarches de l’ancien propriétaire, Didier Maingard, en vue d’obtenir une reclassification des terres lui appartenant à Rivière-Noire pour la réalisation d’un High Class Residential Project. Après 12 ans de démarches, le conseil des ministres avait approuvé la demande de permis de Didier Maingard le 19 septembre 2011, selon sir Anerood. Sur la base d’informations en sa possession, dont deux actes notariés pour la même transaction immobilière, il réclame une enquête policière en vue de faire la lumière sur les dessous et les zones d’ombre de cette propriété immobilière qu’il évalue à Rs 80 millions. Entouré des dirigeants et des membres du Remake 2000, hier après-midi, lors d’un point de presse, sir Anerood Jugnauth a fait l’historique des démarches engagées par Didier Maingard depuis 1999 en vue d’obtenir la reconversion de 291 arpents de terre situés dans la région de Tamarin pour ouvrir la voie à un important projet de développement résidentiel haut de gamme.
D’abord, sir Anerood Jugnauth a indiqué que Didier Maingard voulait développer d’importantes superficies de terre lui appartenant à La Mivoie, à Tamarin, pour en faire un High Class Residential Project. Mais ces terres étaient situées « outside the limits of permitted development ». « Le promoteur a lutté pendant des années pour faire inclure ses terres dans le Black River Outline Scheme afin de pouvoir les développer », a dit le leader du Remake 2000. Dates à l’appui, il a indiqué que Didier Maingard a fait une première demande en 1999 mais le gouvernement travailliste de l’époque l’avait rejetée.
La deuxième demande a été formulée en 2004 lorsque le gouvernement était dirigé par l’alliance MSM-MMM. Le Premier ministre d’alors, Paul Bérenger, avait rejeté sa demande pour la même raison. Didier Maingard est revenu à la charge en 2009 avec une nouvelle demande au gouvernement travailliste qui n’avait pas été entretenue par le Premier ministre Navin Ramgoolam.
« Navin Ramgoolam était contre ce projet. Il résistait à cette demande », s’est appesanti sir Anerood Jugnauth. Didier Maingard a présenté sa quatrième demande en mars 2011. Le ministère des Terres et du Logement a, alors, écrit à celui des Finances pour lui demander son avis concernant l’aspect socio-économique de ce projet de développement. Le 2 juin 2011, le ministère des Finances a répondu à celui du Logement que cette affaire concernait le Town and Country Planning Board.
Selon SAJ, le ministre du Logement a présenté un mémorandum au conseil des ministres le 15 juillet 2011 disant que le ministère des Finances avait établi que « the proposed development can be considered ». Il s’interroge sur la validité et l’authenticité de la teneur de ce mémorandum présenté au conseil des ministres en utilisant des termes extrêmement sévères.
Reconversion
L’ancien président de la République n’a pas manqué de faire état de son étonnement devant le changement de position adopté par le Premier ministre se déclarant en faveur de la reconversion proposée « Enn minis dir li be ou ti kont sa proze la, kouma enn kou ou finn sanz lide. PM repon : « fer seki mo pe dir twa, mo va koz ar twa apre, et le conseil des ministres a approuvé la demande le 19 septembre 2011 », a déclaré le leader du Remake 2000. Il a ajouté que le Black River Outline Scheme a ainsi été amendé pour inclure les terres de Didier Maingard et ce dernier a pu démarrer son projet de développement.
Poursuivant sa chronologie des événements, sir Anerood a révélé que Didier Maingard et Nandanee Soornack se sont présentés, en deux occasions, devant le notaire Maigrot et cette dernière a acheté la résidence du premier nommé situé à Floréal contre un prix de Rs 30 M. Il s’est interrogé sur les circonstances de cette vente immobilière vu l’existence de deux actes notariés en un laps de temps très court.
Dans le premier acte notarié dûment enregistré, dont sir Anerood indique que n’importe qui peut consulter au Registrar, mention est faite formellement que le paiement de Rs 30 millions a été effectué à l’insu (hors de la vue) du notaire. Mais cette version des faits est modifiée dans le second acte notarié qui stipule, cette fois-ci, que le paiement de cette importante somme a été fait « à la vue du notaire ».
« Tousala ine fer sepou esey aret sa bann koze ki ti pe dir ki li finn gayn sa lakaz ki vo Rs 80 M kuma ène kado », a commenté sir Anerood, qui brandit les documents en question. Le premier document porte le numéro d’enregistrement TV 8026/24 et le second TV 8068/37. Il a soutenu qu’en toute logique l’un des deux documents notariés représente un faux en demandant au Central CID d’initier une enquête d’élucider les zones d’ombre.
Le leader du Remake 2000 maintient que la valeur de la propriété immobilière appartenant à Nandanee Soornack est de Rs 80 millions et que le projet de développement foncier envisagé par Didier Maingard à La Mi-Voie pourrait générer un chiffre d’affaires de Rs 4 milliards.
À une question de la presse, sir Anerood Jugnauth a dit qu’il ne compte pas faire de déposition à ce sujet à la police. « J’ai tout dit en public. J’ai donné les numéros d’enregistrement des documents en question. À la police de faire son travail maintenant », a-t-il répondu.

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