AFFAIRE VEERANAH : Le Dr Gujjalu évoque la thèse de l’empoisonnement

Le contre-interrogatoire du Dr Amacharya Gujjalu s’est poursuivi hier après-midi en Cour d’assises dans le cadre du procès intenté à Yesudas Veeranah pour l’assassinat de son épouse Nisha Veeranah. Cet ancien médecin légiste avait soutenu mercredi que selon ses analyses, le décès de la victime ne pouvait être dû à une compression of the neck. À une question des jurés hier sur ce qui aurait pu avoir causé la mort de Nisha Veeranah, le Dr Gujjalu a indiqué que la victime pourrait être morte empoisonnée. Il a ainsi élaboré sur ses analyses.
Lors du contre-interrogatoire du Dr Gujjalu, Me Johan Moutou-Leckning est revenu sur ses qualifications professionnelles. Il ressort que l’ancien médecin légiste a fait ses études en France avant de se spécialiser en forensic medicine en Angleterre. Il a pris sa retraite en septembre 2005.
À une question de la poursuite sur les parties du corps qui seront affectées en premier si une personne ingurgite du poison, le témoin devait répondre que le poison se répand d’abord dans le sang et l’urine puis touche les organes. À cet effet, le Dr Gujjalu a indiqué que le médecin légiste, en effectuant l’autopsie, n’avait pas envoyé au laboratoire le sang de la victime ainsi qu’une brownish substance prélevée de son estomac en vue de déterminer la présence de poison. Le Dr Gujjalu a soutenu que selon le rapport d’autopsie, des échantillons de l’estomac, de la bouche et des autres parties du corps avaient été envoyés pour des analyses biologiques et non toxicologiques.
Revenant sur le fait que le Dr Khalick Mohungoo n’avait pas fait de X-ray du cadavre avant de l’autopsier afin déterminer s’il y avait des fractures, la poursuite a confronté le témoin à un extrait d’un livre sur la forensic science selon lequel, la meilleure façon de détecter des fractures dans un corps en état de décomposition est de procéder à sa dissection. Le Dr Gujjalu a indiqué que les fractures ne sont pas visibles à l’oeil nu. « Dans le cadre de l’autopsie, il arrive que souvent ce sont les médecins eux-mêmes qui causent des fractures, d’où l’importance de faire un full x-ray avant de commencer afin d’exclure les fractures post mortem », a-t-il précisé.
Confronté au fait que les pinkish teeth relevées sur la victime lors de l’autopsie serait un phénomène commun sur un cadavre en état de décomposition avancée, dû à la coagulation de l’hémoglobine, le Dr Gujjalu a souligné que cela peut concerner une ou deux dents et non toutes les dents. Il a ainsi élaboré sur la différence entre la décoloration des gum line et celle des dents. L’ancien légiste a maintenu que dans ce cas, le médecin qui a pratiqué l’autopsie aurait dû envoyer des échantillons de dents afin de justement déterminer la présence d’une quelconque substance toxique. Le témoin a une fois de plus soutenu que le rapport d’autopsie comportait plusieurs manquements et que des analyses importantes n’avaient pas été effectuées. Le Dr Gujjalu a par la suite élaboré sur des blessures qui sont causées ante mortem et post mortem. Il a souligné que selon lui, certaines blessures avaient été causées lors de l’exhumation du cadavre car dans son rapport, le Dr Mohungoo n’avait pas fait mention de darkened bruises comme cela doit être le cas pour des blessures qui sont ante mortem.
À une question des jurés sur ce qui aurait pu avoir causé la mort de Nisha Veeranah, l’ancien médecin légiste a répondu que « la victime est morte empoisonnée ». Les jurés se sont également intéressés au temps que cela prendrai à une personne de succomber après avoir ingurgité du poison. Le Dr Gujjalu devait répondre que cela dépend du poison et de la quantité ingérée. Dans certains cas, dit-il, cela peut être instantané alors que dans d’autres cela peut prendre des heures. La consommation d’alcool, dit-il, peut aussi avoir un effet.
La poursuite et la défense devait présenter leur réquisitoire cet après-midi. Le juge Joseph Benjamin fera quant à lui son summing up demain matin après quoi les jurés seront appelés à se retirer pour délibérer. Le procès de Yesudas Veeranah prend fin demain.

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