Affaires maritimes – Joao Aguiar-Machado : « Convergence des approches entre Maurice et l’UE »

La visite du directeur des Affaires maritimes et de la Pêche de la Commission européenne, Joao Aguiar-Machado, a pris fin hier après une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Dans une déclaration diffusée hier après-midi par la délégation de la Commission européenne, Joao Aguiar-Machado a souligné la convergence d’approches et de position entre Maurice et l’Union européenne.

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« Ma visite fait suite à notre conférence sur les océans, qui s’est tenue à Malte en octobre 2017, et lors de laquelle Maurice avait énoncé ses priorités en matière de gouvernance des océans, la lutte contre la pêche illégale et les futurs engagements pour garantir la bonne santé des océans. J’ai pu voir et écouter nos partenaires mauriciens mais aussi les assurer de la volonté de l’Union européenne de les accompagner dans le futur, y compris dans le cadre de notre politique européenne sur la gouvernance internationale des océans. Ma visite a aussi permis de confirmer la convergence des approches et des positions entre Maurice et l’Union européenne sur un grand nombre de dossiers, tels la pêche durable, l’économie océanique, mais aussi la sécurité maritime et les relations commerciales », a déclaré Joao Aguiar-Machado.

Pour sa part Marjaana Sall, ambassadrice de l’Union européenne à Maurice, a souligné que « le nouveau Protocole 2018-2021, signé entre Maurice et l’Union européenne, contribue à développer les principes d’une pêche durable et responsable dans les eaux mauriciennes en vue d’assurer la conservation des ressources maritimes et leurs écosystèmes ». Elle poursuit : « Ce protocole contribue aussi au développement des activités économiques relevant de la filière de la pêche, notamment dans la transformation des produits de la pêche thonière exportés sans frais de douane dans les pays de l’Union européenne. Ce dynamisme économique a permis de mettre en valeur le savoir-faire mauricien et de développer le secteur de la transformation locale en un “hub” régional jouissant de la réputation d’un pôle d’excellence et de qualité. »

Pendant sa visite de trois jours à Maurice, le DG européen a rencontré le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’Économie océanique, avec qui il a pu aborder les principaux sujets actuels couvrant la gouvernance des océans, la sécurité maritime, l’économie bleue et les relations commerciales avec l’Union européenne, premier partenaire économique de Maurice. Il a de même eu une série de rencontres avec les autorités politiques, le secteur privé et les représentants des petites et moyennes entreprises. Les représentants du secteur privé ainsi que des entrepreneurs individuels ont pu partager leurs positions concernant le climat des affaires dans le secteur mais aussi leurs idées et innovations sur la mise en valeur des produits de la pêche artisanale mauricienne. En dehors de ces thèmes d’ordre général, la délégation ne donne aucun détail sur les teneurs de discussions et ne précise pas si la question de surpêche de thon, qui avait amené l’année dernière les opérateurs mauriciens à rechercher une dérogation pour l’importation de 4 000 thons afin de permettre aux usines de fonctionner, a été abordée.
Par ailleurs, le nouveau protocole d’accord a été paraphé le 26 avril 2017 à la suite des négociations entre la Commission et le gouvernement de la République de Maurice. Ce protocole a été signé le 8 décembre 2017 et a été appliqué à titre provisoire depuis cette date. Il a été approuvé par le Parlement européen le 17 avril dernier. Ce protocole ouvre des possibilités de pêche à 40 thoniers senneurs et 45 palangriers de surface, ainsi qu’à un maximum de 20 navires ravitailleurs appelés à aider les navires de pêche de l’Union dans leurs activités de pêche.

Selon la délégation de la Commission européenne, ce protocole « définit également les actions prioritaires à mettre en place dans le cadre du versement d’une enveloppe financière dédiée au développement du secteur ». Elle ajoute : « Les actions prioritaires concernent le suivi, le contrôle et la surveillance des activités de pêche ainsi que le soutien à la stratégie sur le développement de l’économie bleue. Celui-ci représente une enveloppe globale d’environ Rs 150 millions sur quatre ans composée de la contrepartie financière (Rs 80 millions), et de la contribution des armateurs avec l’achat de licences de pêche (Rs 48 millions). »

La délégation européenne précise d’autre part que lors de la dernière Commission mixte, le gouvernement de Maurice et l’Union européenne ont conjointement élaboré une matrice pluriannuelle qui détaille les actions prioritaires, à savoir la mise aux normes parmi les plus élevées pour un nouveau système de contrôle électronique des activités de pêche, appelé Electronic Reporting System, ainsi que la formation nécessaire aux opérations de contrôle sanitaire au port. De plus, le soutien à la stratégie de la petite pêche hors lagon, mise en place par le ministère, et le développement d’une flotte semi-industrielle seront aussi partiellement financés. Enfin, le soutien à l’économie bleue sera opéré par des actions de recherche-développement pour une aquaculture sans rejet. Des soutiens spécifiques seront apportés pour le développement de technologies nouvelles concernant l’exploitation des ressources marines vivantes des océans. Les différents partenariats de pêche entre l’UE et Maurice ont permis au ministère concerné de développer des capacités techniques permettant un meilleur contrôle sur la ressource, de satisfaire les exigences des normes d’exportations des produits alimentaires et de soutenir la pêche artisanale et semi-industrielle.

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