Affligeant !

Le 1er mai tant attendu est donc venu. Le peuple a vu. Quand et qui gagnera, il faudra encore attendre, la fameuse date des prochaines élections étant toujours jalousement tue par Pravind Jugnauth. Ce qu’il attend pour la communiquer ? Question pour un champion. Entre-temps, la frénésie habituelle des campagnes électorale a, elle, évidemment déjà gagné villes et villages.

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Quelques postures du gouvernement et des agences sous la férule de Pravind Jugnauth se révèlent affligeantes. Comme cette décision, subite et “out of the blue”, le 30 avril, que le métro ne roulerait pas le 1er mai, du moins pas avant 14h. Soit quand les meetings et rencontres politiques dans différentes régions se seront terminés. La parade est tellement grossière qu’elle n’a dupé personne. Les grands chefs de Lakwizinn pensaient probablement qu’une grande majorité des Mauriciens est frappée d’amnésie partielle ou qu’elle a, comme eux, une mémoire sélective… Car nombreux sont ces Mauriciens qui se souviennent que, l’an dernier, le MSM avait bien organisé son meeting dans son fief vacoassien sans aucune interdiction de MEL relative à la circulation de ses trams. L’estrade donnait le dos aux rails et les hommes en bleu du CP Dip faisaient le nécessaire pour éviter que le citoyen passe sous les trams…

Ce rappel a d’ailleurs été remis au goût du jour sur le site Web du Mauricien, histoire de rafraîchir les mémoires… Affligeant, n’est-ce pas, comme manœuvre de découragement ? Ou ne devrait-on pas y voir un soupçon de… panique ?

Quoi qu’il en soit, cette présente campagne ne devrait pas être le terrain des disputes basses, vulgaires et gratuites. C’est ce à quoi aspire et s’attend le citoyen moyen. Assez de ces campagnes où les coups bas grossiers et lamentables n’ont d’autre effet que de ridiculiser et faire honte. Place à des batailles d’idées et de projets, qui visent un avenir solide et sécurisant pour nos enfants. Pas des peccadilles du genre « pa mwa sa, li sa ». Car les défis et les dangers qui nous guettent – dérèglement climatique, conflits mondiaux, émergences de nouvelles maladies… – sont importants.

Reste toutefois le spectre du communalisme, réflexe vieux comme le monde, et qui plane toujours dangereusement, accentué davantage en cette période électorale. Prions que les leaders maîtrisent les pyromanes avides de telles situations ! La démocratie et la liberté doivent primer.

Et en parlant de liberté, comment occulter la deuxième marche du collectif citoyen Pa Tous Nou Sim Card, prévu ce 5 mai ? Même si la date butoir de réenregistrement de nos cartes Sim a été repoussée, les zones d’ombre autour de cette “regulation” demeurent. Raison pour tout citoyen responsable et épris des valeurs républicaines de descendre à Rose-Hill demain pour soutenir cette démarche !

Aussi affligeant, le spectacle des autorités américaines intimant aux étudiants de l’université de Columbia de lever le camp au nom de… l’antisémitisme. L’objectif de cette manifestation de jeunes était d’attirer l’attention sur le massacre inédit des Palestiniens de la bande de Gaza. Il fut un temps où de telles prises de positions des jeunes étaient perçues comme porteuses d’espoirs. Ces jeunes de l’université de Columbia n’ont d’autre objectif que de sensibiliser leurs compatriotes sur les atrocités perpétrées sur des Palestiniens acculés et prisonniers sur leurs propres terres.

Mais l’État Américain, allié inconditionnel d’Israël, préfère y voir de l’antisémitisme ! Quelle ironie. Quand l’Iran brandissait ses menaces contre Israël, il y a quelques semaines, Benyamin Netanyahou et son gouvernement avaient eu le temps de protéger les leurs dans leurs bunkers et autres abris. En revanche, les femmes, enfants et personnes âgées de Gaza ont-ils ce luxe quand bombes et grenades des Israel Defence Forces pleuvent sur eux ? Après tout, le ministre de la Défense israélienne, Yoan Gallant, n’a-t-il pas donné le ton le 9 octobre, quand il déclarait : « We are fighting “human animals” and we will act accordingly » ?

Le plus affligeant dans tout cela, c’est de voir à quel point le manque d’humanité des uns est imposé aux autres. La démarche des étudiants de l’université de Columbia a inévitablement gagné d’autres universités du pays de l’Oncle Sam, et a même franchi les frontières. Parallèlement, des efforts sont conjugués, à divers niveaux, pour qu’un cessez-le-feu, espérons-le permanent, aboutisse.

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