AGALEGA : Vilaz Afcons en toute autonomie!

  • La firme de construction indienne autosuffisante en eau, électricité, nourriture, soins de santé et dans d’autres domaines
  • « Zot ena tou ! » disent des habitants et des visiteurs dans l’archipel surpris de la logistique déployée depuis le début de l’année

Cela fait déjà quatre mois que Afcons Infrastructure a installé ses bureaux administratifs et les abris de ses ouvriers au village de La Fourche, dans l’Île du Nord, à Agalega. Le contracteur indien s’intègre graduellement dans la vie de l’archipel. Mais ce qui étonne le plus les habitants, ainsi que de récents visiteurs, c’est l’autonomie qu’affiche Afcons Infrastructure à plusieurs niveaux depuis son arrivée. Contre toute attente, la compagnie est venue à la rescousse de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) en prêtant une grue pour le débarquement de marchandises à bord du MV Trochetia, car l’actuelle jetée est dans un état lamentable depuis l’effondrement d’une partie de la structure.

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« Afcons est indépendante en tout. Zot finn amenn dan Agalega tou seki zot bizin. Ils peuvent se passer des services des Agaléens », témoigne un de ceux, qui ont et l’occasion de faire la différence. Laval Soopramanien, qui a fait partie de la délégation de l’OIDC pour la dernière mission dans l’archipel, du 3 au 13 mars, se dit lui aussi surpris par ses « découvertes » et abonde dans le même sens au sujet de cette autonomie dont témoigne l’entrepreneur indien dans ses activités. « Zot otonom dan tou bann bezwin esansiel kouma dilo, eletrisite, manze, transpor… Zot ena tou ! » a constaté le porte-parole des Amis d’Agalega lors de cette visite.

Les récents visiteurs à Agalega, et qui connaissent tous les contours de l’archipel en raison de leurs fréquents séjours, racontent avoir été aussi stupéfaits par la flotte de gros véhicules en tout genre garés à certains endroits de La Fourche, en attendant l’ouverture des chantiers de construction. Selon les témoignages des habitants et des officiers de l’OIDC (gestionnaire de l’archipel), l’entrepreneur indien a pris toutes les dispositions pour accueillir ses travailleurs dans les meilleures conditions.

Actuellement, 280 travailleurs indiens (cadres administratifs de Afcons compris) sont dans l’archipel pour le compte de cette compagnie. Et tous sont logés au même endroit, au village de La Fourche. L’organisation mise en place par Afcons au quartier résidentiel de ses travailleurs témoigne d’ailleurs de l’autonomie de l’entrepreneur.

Ainsi, dés l’arrivée du premier contingent de travailleurs, au mois de décembre, ces derniers ont creusé un puits à eau, leur permettant ainsi d’avoir une fourniture d’eau régulière, et en abondance. Tandis que l’installation d’une trentaine de générateurs alimente l’ensemble du lieu d’habitation ainsi que les bureaux administratifs d’Afcons en électricité. Les travailleurs indiens disposent également, sur leur lieu de résidence, d’un service de santé. « Kouma dir enn ti vilaz Afcons. Zot ena tou ladan », racontent des habitants au Mauricien.

Ne croyez pas non plus que le contracteur s’approvisionne auprès de la boutique de l’OIDC pour nourrir ses ouvriers. « Toute la nourriture, y compris les bouteilles d’eau, est acheminée régulièrement par bateau », disent des témoins du débarquement de ces provisions de base. En outre, il existerait même un potager sur le site résidentiel, leur permettant d’obtenir des produits frais et bio… Selon nos informations, le contracteur indien irait en outre de l’avant avec la création d’une station de dessalement d’eau pour répondre aux besoins en eau potable.

Afin d’accroître son indépendance dans la gestion de ses opérations dans l’archipel, l’entrepreneur a aussi décidé il y a quelques jours d’assurer lui-même dorénavant le débarquement de ses marchandises arrivant par les bateaux qu’il affrète. En effet, les employés de l’OIDC sont moins impliqués dans ce travail. C’est ainsi que les matériaux de construction et autres articles arrivés par le MV Trochetia mardi dernier ont été déchargés par les travailleurs d’Afcons et une quinzaine d’habitants travaillant pour leur propre compte. « Est-ce pour réduire les dépenses payées à l’OIDC pour le débarquement que Afcons procède ainsi ? » se demandent des employés de cet organisme.

Ainsi, près 280 travailleurs étrangers évoluent quotidiennement dans ce quartier résidentiel d’Afcons à La Fourche, à qui quelques habitants ont donné le surnom de “Vilaz Afcons”. Cela fait déjà quatre mois que ce « village » est en activité. Quant à la gestion des déchets et du traitement des eaux usées, « ils ont mis en place un système d’évacuation d’eaux usées et ils vont envoyer les bouteilles d’eau vides à Maurice pour être recyclées », expliquent des habitants.

Faute de dortoirs en dur, les travailleurs étrangers sont hébergés sous des tentes et dans des containers réaménagés pour l’occasion. Même s’ils sont logés correctement, il y a cependant une certaine inquiétude par rapport aux risques d’intempéries. Certes, les mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu sur l’archipel depuis le début de l’année n’ont pas affecté leurs lieux d’habitation, mais les habitants s’interrogent toutefois sur le sort de ces travailleurs si Agalega était frappé par des pluies torrentielles ou par un cyclone intense.

Par ailleurs, devant ce déploiement d’efforts d’Afcons Infrastructure pour, d’une part, assurer lui-même tous les services en ce qui concerne l’hébergement des travailleurs et, de l’autre, fournir tous les moyens nécessaires (ressources humaines et équipements/matériaux) pour les travaux de construction de la piste d’atterrissage et de la jetée, les dirigeants de l’association Les Amis d’Agalega se demandent si les Agaléens auront la possibilité de participer à la réalisation de ces deux projets ou s’ils ne seront « que des spectateurs ».

Cette association affirme ainsi avoir lancé un appel aux autorités mauriciennes et indiennes à plusieurs occasions pour une contribution des Agaléens résidant à Maurice dans l’exécution de ces projets d’infrastructures importantes. Et de rappeler la rencontre qu’ils ont eue l’an dernier à ce sujet avec l’ancien haut-commissaire indien à Maurice. « À ce jour, nous ne voyons aucune ouverture pour que les Agaléens puissent mettre la main à la pâte. Nous comptons demander une rencontre avec le nouveau haut-commissaire indien et nous lui enverrons une lettre dans les jours qui viennent pour solliciter une rencontre officielle », laisse entendre Laval Soopramanien.

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