AGRESSION MORTELLE D’UN SDF : Laval Josian L’Espérance suspendu au verdict du jury

Le procès intenté à Laval Josian L’Espérance pour l’homicide involontaire d’un SDF, Cliff Gigambur, a pris fin hier devant les Assises. Ce maçon de 51 ans originaire de Mahébourg a plaidé la légitime défense alors que la Poursuite menée par Me Asha Egan-Ramano a tenté de démonter lors de son réquisitoire que l’accusé avait agi par vengeance.
Le jury sera appelé à trancher après le summing du juge Benjamin Marie Joseph aujourd’hui. Après les délibérations, Laval Josian L’Espérance qui est en liberté conditionnelle sera fixé sur son sort. Laval Josian L’Espérance l’avait assommé d’une bouteille de rhum après que ce dernier lui eut lancé une pierre à la tête.
Lors du procès qui a débuté depuis lundi, une quinzaine de témoins ont été entendus. Mercredi, lors de son réquisitoire, l’avocate de la poursuite a soutenu que « The man (NDLR : l’accusé) was motivated by the spirit of revenge. The man, in anger, decided to take the law in his own hands ». Elle a évoqué la violence de l’agression, le fait que la victime portait de profondes lacérations au visage et au cou, et qu’il saignait abondamment. L’avocate a également rappelé que Josian L’Espérance avait admis avoir tué la victime dans ses dépositions, ce qui est « the best element of proof ». Remettant en question la thèse de la légitime défense étant donné que Josian L’Espérance avait déclaré « avek laraz mon rey so figir », la poursuite a fait ressortir qu’il n’y avait aucune preuve que l’accusé était en danger puisque la victime ne l’avait pas agressé. « Why would a reasonable person follow such a person at such a place ? » devait-elle conclure, faisant allusion au fait que la victime avait des troubles mentaux et que l’accusé l’avait suivie dans un bâtiment abandonné dans lequel le SDF avait élu domicile.
Me Dinesh Appa-Jala, qui défend Josian L’Espérance, a pour sa part soutenu que l’accusé s’était fait agresser à coup de pierres. Il a argué que la poursuite n’avait pu prouver la culpabilité du prévenu sous la charge de « manslaughter », rappelant aux jurés que son client n’avait aucune arme en sa possession au moment de suivre le SDF dans le bâtiment abandonné.
Les faits remontent au 6 août 2011. Cliff Gigambur, un SDF âgé de 41 ans, avait l’habitude de trouver refuge dans un endroit appelé Lakaz Ros à Pointe-Régates, Mahébourg. Laval Josian L’Espérance, maçon habitant la même région, décide un jour de mettre de l’ordre chez lui en se débarrassant des ordures qui se trouvaient dans sa cour. Il ira les jeter un peu plus loin de sa maison. En retournant de son trajet, il reçoit une pierre à la tête. En se retournant, il s’aperçoit que c’est Cliff Gigambur qui lui avait lancé la pierre. Il se rend alors au poste de police de sa localité pour consigner une déposition avant de se rendre à l’hôpital pour se faire soigner car il saigne abondamment. De retour chez lui, il croise de nouveau le SDF qui cette fois-ci tient une barre de fer à la main, voulant l’agresser de nouveau. Laval Josian L’Espérance serait par la suite revenu voir Cliff Gigambur pour lui demander des explications sur son comportement. Le SDF, qui souffrait de handicap mental, se serait alors mis en colère et a tenté d’agresser l’accusé. Ce dernier aurait alors saisi une bouteille et lui aurait donné un coup à la tête avant de déserter l’endroit. La police a retrouvé Cliff Gigambur plus tard là où il avait l’habitude de dormir à Lakaz Ros et ce dernier, avant de décéder, devait balancer le nom de Laval Josian L’Espérance comme celui qui l’avait laissé dans un tel état.

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