AGRICULTURE : Le PM concède la difficulté d’atteindre l’autosuffisance

  • Le ministre Sawmynaden joue à cache-cache avec la presse au sujet des dessous du meurtre de l’agent MSM du No 8, Soopramanien Kistnen

L’autosuffisance alimentaire revient sur toutes les lèvres dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Pour autant, même si des actions sont initiées, cela semble plus facile à dire qu’à faire. C’est en tout cas ce qu’a concédé hier le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lors du lancement d’“Entreprendre pour l’autosuffisance” au Baguant Hall, à Quartier-Militaire.

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« Mo bizin fran ek zot. Pou ateinn lotosufizans alimanter, li pa fasil ditou. Li extra difisil ! » déclare le Premier ministre. « À un moment où on ne trouvait plus facilement de quoi manger, on a réalisé l’importance de planter chez soi », dit-il. À ce titre, « tout reste à accomplir » pour aller dans cette direction. D’où son appel à la population pour que les Mauriciens « jouent leur rôle dans la réalisation de cet objectif ».
Relevant des manquements, Pravind Jugnauth déplore « le manque de fruits locaux » alors que le pays a la capacité d’en produire en quantité suffisante. Il cite en exemples l’avocatier, le “zanbalak” et le “zanbourzwa”, qui peuvent être cultivés, dit-il. « Il est important de pouvoir subvenir à nos propres besoins. Des besoins de base pour qu’on puisse se nourrir ! »

Et de rappeler que l’on peut très bien se passer d’autres utilités pendant un certain temps, mais qu’il est « impossible de sacrifier la nourriture ». Il poursuit : « La nourriture est essentielle, mais elle a été prise pour acquise. Nous avons perdu nos habitudes d’antan, car les gens sont occupés à travailler et n’ont pas le temps de planter, même s’ils ont de l’espace. (…) Nous partons acheter à la boutique et nous dépensons notre argent. Or, certains produits sont frais, alors que d’autres ne le sont pas ! » L’autosuffisance alimentaire, selon lui, pèse également lourd dans la balance économique. « Lorsque nous consommons localement, l’argent reste dans le pays, contrairement aux produits étrangers, où l’argent quitte le pays. Cela nous fait réfléchir pour ne pas perdre nos devises et pour augmenter nos activités économiques. »

Yogida Sawmynaden était également présent pour l’occasion. Tout en prônant les avantages de cultiver la terre, il s’est dit d’avis que « la COVID-19 a poussé les gens à réfléchir sur leurs actions ». Après son intervention, le ministre s’est toutefois précipité vers sa voiture, évitant ainsi de répondre aux questions de la presse relatives à son silence dans l’affaire Soopramanien Kistnen, qui défraie la chronique depuis deux moius déjà.

Présente également, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation Leela Devi Dookun a évoqué l’importance de cultiver des légumes, de même que de mettre en place un système de partage. Elle n’a pas non plus manqué de parler du rôle des femmes dans l’autosuffisance alimentaire, appelant notamment celles-ci à prendre avantage des plans de la Banque de Développement. Un grand nombre de femmes, venues principalement des villages de la circonscription No 8, avaient d’ailleurs assisté à l’événement. À noter enfin qu’un concours se tiendra suite à ce lancement.

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