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AIR MAURITIUS : La compagnie doit opérer en toute autonomie et sans ingérence, selon Arjoon Sudhoo

Il prône une promotion commune Air Mauritius/opérateurs touristiques publics et privés
Le nouveau président du board d’Air Mauritius, Arjoon Sudhoo, a plaidé en faveur d’une plus grande autonomie décisionnelle au niveau de la compagnie d’aviation nationale lors d’un point de presse hier après-midi. Il a également souhaité une coopération accrue entre Air Mauritius et les différents opérateurs engagés dans l’industrie touristique pour promouvoir la destination Maurice.
« Donnez-nous plus d’autonomie au niveau du board d’Air Mauritius et nous le transmettrons au management », a déclaré Arjoon Sudhoo, soutenant toutefois que depuis son arrivée à la présidence du board, le 9 mars dernier, il n’y a pas de tentatives d’ingérence de la part du gouvernement. « Les ingérences empêchent le board et le management de prendre des décisions. Je constate que cette culture commence à s’estomper au point où le management peut se permettre de remettre en cause les décisions du board. L’innovation ne passe pas par l’exécution des ordres. Les personnes concernées doivent pouvoir exprimer leurs idées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Le board doit pouvoir assumer la responsabilité de ses décisions et de ses actions ».
D’autre part, Arjoon Sudhoo a fait ressortir que la force d’Air Mauritius est la destination Maurice. « Air Mauritius ne serait rien sans Maurice. La bataille commencera lorsqu’on agira en concertation. C’est déjà le cas pour d’autres compagnies. Par exemple, Emirates vend avant tout la destination Dubaï. Lorsque l’on va négocier des accords aériens internationaux, ce n’est pas seulement Air Mauritius qui le fait, mais l’hôtellerie et le gouvernement. Aussi, pour vendre Maurice, il faut une concertation entre Air Mauritius, la MTPA, l’AHRIM, l’aéroport et toutes les autres parties prenantes. C’est cela, le nouveau « business model » », a-t-il déclaré. Et d’insister que la compagnie nationale n’avait pas peur de la compétition « dans la mesure où elle est équitable ».
Analysant les finances d’Air Mauritius, il a attiré l’attention sur le fait que la compagnie avait enregistré des pertes de l’ordre de 23,7 millions d’euros durant l’année financière 2014-2015 comparé à un profit de 7,3 millions d’euros en 2013-2014. De plus, les fonds propres sont passés de 83,7 millions d’euros au 31 mars 2014 à 42,9 millions au 31 mars 2015, avec pour conséquence que le net assets per share est passé de 0,82 euro (Rs 33,77) à 0,42 euro (Rs 16,48). Le bilan négatif d’Air Mauritius a, selon la direction de la compagnie, été influencé par cinq facteurs principaux, à savoir la chute de l’euro, une très forte concurrence, l’effet négatif du « hedging » sur 40 % des besoins de la compagnie en carburant, un faible taux de remplissage sur les dessertes du marché chinois et des coûts en augmentation dont ceux du personnel qui auraient atteint le même niveau que le coût du carburant.
Interrogé sur les risques de licenciement à Air Mauritius, Arjoon Sudhoo a avancé que « c’est la dernière chose envisagée par la compagnie ». Toutefois, il a recommandé d’attendre l’audit du département des ressources humaines avant de se prononcer. Il a soutenu que le coût du personnel « est relativement élevé », mais a toutefois fait ressortir que cela n’est pas nécessairement dû à un « overstaffing ». « S’il y a des départements qui disposent d’un surplus de personnel, il y a un manque de personnel dans d’autres secteurs », a-t-il dit. Arjoon Sudhoo a fait ressortir que le « hedging » fait l’objet d’un contrôle strict deux fois par jour et a souligné l’importance des « checks and balances » qui ont désormais été introduites. S’agissant de l’achat des Airbus, un audit est en cours, mais il a souligné que la flotte d’Air Mauritius doit être renouvelée.
Quant au partenariat stratégique, il a fait comprendre que les partenariats font partie des activités commerciales. « Air Mauritius est déjà un partenaire d’Air France. Cependant, si un autre partenariat stratégique devait être conclu, Air Mauritius doit être le « leading partner » ». Il a toutefois refusé de parler de « situation de crise à Air Mauritius », estimant que la compagnie est « tout à fait solvable », précisant qu’elle figurait sur la liste des 30 meilleures compagnies aériennes.

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