ALLÉGATION | Brutalité policière – Une enquête judiciaire réclamée sur la mort de Kaleel Anarath

Il aurait confié à son frère quelques jours avant sa mort qu’il était en danger. Lui, c’est Kaleel Anarath, décédé vendredi dernier après son admission à l’hôpital Jeetoo. Il avait été arrêté le 12 novembre dernier dans une affaire d’agression. Kaleel Anarath faisait en effet le va-et-vient entre sa cellule, à Alcatraz, et l’hôpital.

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Ses parents qualifient sa mort de « suspecte » et réclament ainsi une enquête indépendante sur cette affaire. Son frère, Zakir, qui a rencontré la presse jeudi à Pamplemousses en présence de Mes Sanjeev Teeluckdharry, Anoup Goodary et Adrien Duval, tous défendeurs des droits humains, a allégué que son frère portait des « traces de blessures » aux bras et à l’œil gauche avant son décès. Selon lui, son frère lui avait dit qu’il s’agissait d’un cas de brutalité policière. Il ajoute que la victime lui aurait dit avoir eu des « renseignements » selon lesquels une famille aurait signifié son intention d’investir « une grosse somme d’argent pour l’éliminer ».

Me Sanjeev Teeluckdharry a formulé une demande en Cour intermédiaire hier pour l’ouverture d’une enquête judiciaire sur cette affaire. « Ce matin (hier, Ndlr), la cour a voulu savoir pourquoi Kaleel Anarath n’était pas présent. J’ai informé le magistrat de la situation et j’ai demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire à ce sujet. On m’a fait savoir qu’il fera connaître sa décision le 16 janvier prochain », a lancé l’avocat en présence de Salim Muthy et Jameel Peerally, deux autres défenseurs des droits humains.

Selon lui, c’est à la requête de la famille qu’il a décidé de donner une conférence de presse. « Cela fait presque une semaine depuis que la victime est décédée dans des circonstances douteuses et tristes. Nous n’avons pas de gain politique et médiatique à en tirer. Nous avons un devoir de mémoire pour ceux qui ont quitté ce bas monde dans ce genre de circonstances. On ne peut continuer à arrêter des gens sur la base d’allégations et les détenir pendant des semaines et des semaines », a-t-il affirmé. « Ce qui est révoltant dans cette affaire, c’est qu’il a des traces de blessures sur le corps du défunt. Nous avons en notre possession des photos à ce sujet. Par respect pour la famille, on ne peut pas les remettre aux médias. Mais ce sera chose faite lors d’une enquête judiciaire », a-t-il lancé.

Autre question que se pose Me Sanjeev Teeluckdharry : « Comment se fait-il que son arcade sourcilière était ouverte, comme s’il avait été blessé à l’aide d’une arme tranchante. Quelle violence il a dû subir pour que ce soit ainsi… Nous avons aussi constaté des bleus sur le corps. Je me demande si les autorités policières sont en train de respecter les droits fondamentaux de l’individu. » Ajoutant qu’il y a eu dans le passé « des “cover-up” dans ce genre d’affaire », il affirme : « En tant qu’avocat, je peux vous dire que Kaleel Anarath a été arrêté sur la base de fausses allégations ».

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