Alliance PTr-MMM-PMSD  : « Les élections générales arriveront plus vite que prévu »

Ramgoolam : les allocations de pension de vieillesse seront maintenues et le pouvoir d’achat rétabli

Les dirigeants de l’alliance PTr-MMM-PMSD – Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval – ont affirmé samedi que les élections générales arriveront « plus vite que prévu ». Concernant la révision à la hausse de la pension de vieillesse de quelque Rs 2 500, ils rappellent que celle-ci arrive « près de cinq ans après l’avoir promise », soit en octobre 2019, et ce, alors que la roupie a enregistré un taux de dépréciation de 49,2% depuis 2014, « dont 26% en une seule année », et que l’inflation cumulative est de 28%. Quant à la piste d’atterrissage d’Agalega, ils disent la nécessité « d’être vigilants » au sujet de son utilisation.

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Premier à intervenir, Navin Ramgoolam a noté qu’à la lumière des différentes décisions prises par le gouvernement, les élections générales ne sont pas loin. Il ajoute : « Maintenant que le 12 mars est derrière nous, nous accélérerons notre mobilisation pour le 1er mai, devant la municipalité de Port-Louis. »

Il s’est appesanti sur les dernières augmentations des allocations de la pension de vieillesse. « Pravind Jugnauth avait promis depuis octobre 2019 que la pension de vieillesse passerait à Rs 13 500. Il a par la suite fait le contraire en abolissant la compensation salariale pour les bénéficiaires de la pension, tout en continuant à puiser dans les poches des Mauriciens », dit-il. Ainsi, selon lui, en réalité, « cette somme de Rs 13 500 équivaut aujourd’hui à Rs 10 500 depuis la promesse de Pravind Jugnauth. Il s’agit d’un mirage financier ! »

Le leader du PTr poursuit : « Les Mauriciens ont souffert durant ses cinq dernières années. Ils ont eu à tirer le diable par la queue pour survivre. La roupie a perdu 49,2% de sa valeur face au dollar depuis 2014. Il est de plus démontré que 92% de notre inflation est provoquée par la dépréciation de la roupie. En un an, elle a été dépréciée de 26%, alors que l’inflation cumulative est estimée à 28%. »

Il est ensuite revenu sur le prix des carburants. Ainsi, alors que le prix de l’essence a baissé partout à travers le monde, affirme-t-il, à Maurice, « il est resté inchangé jusqu’à récemment, à la veille des élections ». Ainsi estime-t-il que le gouvernement a réalisé des profits de Rs 8 milliards sur l’essence. Sur un autre sujet, Navin Ramgoolam dénonce l’opacité autour de l’épisode de la révocation de l’ancien ministre Vikram Hurdoyal en trouvant qu’il y a encore « beaucoup de points d’interrogations » sur cette question.

De son côté, Xavier-Luc Duval rejoint l’analyse de Navin Ramgoolam concernant la hausse de la pension. « Nous sommes extrêmement heureux pour tous ceux qui ont contribué au progrès du pays dans des conditions extrêmement difficiles après l’indépendance. Cependant, il faut reconnaître que l’argent que la population obtient aujourd’hui est une illusion monétaire », dit-il.

Il s’est dit d’avis que grâce aux revenus fiscaux obtenus à partir des taxes sur l’essence, «  le gouvernement  a construit un War Chest, qui est utilisé dans le but de donner l’impression à la population que les poches sont remplies à court terme ». Il ajoute que  « le gouvernement a accumulé dans des Special Funds plus de Rs 30 milliards » pour assurer le financement de la campagne de “labous dou” en période électorale.

Le leader des Bleus a par ailleurs remis le dossier Agalega sur le tapis en annonçant avoir écrit au Cabinet Secretary, avec copie au Premier ministre, pour demander que des arrangements soient effectués afin qu’il puisse se rendre dans l’archipel en compagnie d’autres membres de l’opposition et constater la situation réelle. « On a construit une piste de 3 km de long et une Deep Water Jetty. Mais il faut qu’il y ait des vols pour y aller. Ce sont des infrastructures qui ont coûté des milliards de roupies », lance-t-il.

Le leader de l’opposition a également donné une liste de nominations constitutionnelles sur lesquelles il aurait dû être consulté, mais qui ont été effectuées par le Premier ministre.  « Lorsque je réponds oui, c’est oui. Lorsque je réponds non, c’est oui aussi. Et toutes mes demandes en vue de rencontrer certaines personnes dont les noms sont recommandés sont ignorées. Comme cela a été le cas pour la nomination de la directrice de la FIU », fait-il comprendre.

Il précise qu’en ce qui concerne la Financial Crimes Commission, « qui met en péril les pouvoirs du DPP », il objecte formellement à la nomination de Navin Beekarry comme CEO de la commission anticorruption. Il a ensuite annoncé qu’il se rendra en début de semaine à Rodrigues à l’invitation de Mgr Moura en vue d’assister à son installation comme évêque de l’île par le cardinal Maurice E . Piat, demain. Il en profitera pour passer en revue la situation au niveau de la Rodrigues Regional Authority.

Pour sa part, Paul Bérenger est d’avis que l’alliance de l’opposition est arrivée à la conclusion, et de manière unanime, que les élections générales sont derrière la porte. Quant aux augmentations de la pension de vieillesse, il rappelle que le 27 décembre dernier, l’alliance Ptr/MMM/PMSD avait pris l’engagement de prendre cinq mesures prioritaires, dont une concernant le rétablissement du pouvoir d’achat et de « rendre justice aux veuves et aux orphelins ».

En ce qui concerne l’ancien ministre Hurdoyal, il rappellera que les raisons de sa révocation ne sont toujours pas connues. Or, « la population doit connaître la vérité », rétorque-t-il.

Il est en outre revenu sur le dossier de Corexsolar et de l’Utility Regulatory Authority  (URA) pour dénoncer l’octroi d’un contrat de Rs 6 milliards à cette compagnie, alors qu’elle n’était pas qualifiée, vu qu’elle ne disposait pas de terrain. De plus, il doute que l’amende de Rs 360 000 par jour imposée à la compagnie, qui ne respecte pas les délais fixés, soit acquittée.

Au chapitre de l’URA, le leader du MMM soutient qu’un spécialiste sud-africain nommé par le gouvernement en 2022 pour trois ans a été suspendu et qu’un comité disciplinaire a été institué à son sujet. Il se demande ainsi si le comité a déjà siégé et qui sont ceux qui en font partie. « Les gens avaient placé beaucoup d’espoir dans l’URA. Mais cet organisme est mort-né. C’est un Bad Joke politisé à outrance grâce au ministre des Utilités publiques et au CEB », dit-il.

Au chapitre d’Agalega, Paul Bérenger explique qu’il y a eu dans l’archipel une visite officielle avec des parlementaires du gouvernement et de l’opposition. « As at now, il n’y a pas de présence militaire », a-t-il reconnu. Toutefois, il se dit d’accord avec Xavier-Luc Duval quant à l’absence de pertinence quant à l’installation d’une piste d’atterrissage de 3 km pour une population de 330 habitants. En outre, la question du personnel posté à Agalega n’a toujours pas été réglée, dit-il.

Paul Bérenger explique que, le 17 octobre de l’année dernière, lors d’une PNQ du leader de l’opposition, le Premier ministre avait affirmé qu’une réponse serait donnée quelques semaines plus tard, mais « il n’en a rien été jusqu’ici ». Aussi faut-il selon lui « rester vigilant » en ce qui concerne une éventuelle présence militaire dans l’archipel. Il considère de fait que Xavier-Luc Duval a raison de demander à se rendre sur place et d’y effectuer des visites régulières.

À des questions de la presse, Xavier-Luc Duval dira que la question d’Agalega n’a pas été évoquée avec la présidente de la République de l’Inde. Cette dernière a cependant, dans son discours, parlé de « surveillance maritime conjointe entre Maurice et l’Inde ». Il a ajouté ne pas s’opposer à l’utilisation de l’archipel pour la surveillance maritime de la zone économique, pourvu que ce soit sous le contrôle de Maurice, et sans remettre en question la souveraineté du pays. « Cependant, l’opposition veillera au grain le staffing à Agalega » affirmera-t-il.

Il s’est par ailleurs dit étonné qu’aucun détail n’ait été donné quant à un mini-hôpital construit dans l’archipel. Et les trois leaders de réclamer que l’accord conclu entre l’Inde et Maurice concernant Agalega soit rendu public.

À d’autres questions de la presse, Navin Ramgoolam a affirmé qu’un gouvernement Ptr-MMM-PMSD ne réduirait pas la pension de vieillesse, mais que l’alliance veillerait au rétablissement du pouvoir d’achat.

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