Ambiance électrique à Camp-de-Masque

Près de deux heures après l’arrivée de la police sur les lieux du drame, les proches des victimes sont encore dans le flou. Qu’en est-il de Reshma Ragobin, la grand-mère de la jeune fille ?? Face au manque de réponse, Suresh Ragobin, son époux, contient difficilement sa colère. Aucune indication n’a encore été communiquée. Reshma Ragobin se trouve à l’intérieur de sa maison, interdite d’accès par les forces de l’ordre. Vishal Dusoye, le neveu de la quinquagénaire, réclame également sans cesse des explications à la police. Vu l’insistance des proches, les forces de l’ordre éprouvent alors de plus en plus de difficulté à cacher ce double drame à la famille Ragobin…
Accablé devant les révélations, Vishal Dusoye confie au Mauricien : « Sa bann kriminel-la bizin paye. Depi mo tipti linn (Reshma Ragobin, Ndlr) get mwa, li ti koumadir enn mama pou mwa. » Son père, Nanlall Dusoye, également le frère de la victime, ajoute que « zot touy dimounn, me zot rest vivan dan prizon ».
La foule hostile est difficilement contrôlée par les officiers de la brigade criminelle de l’Eastern Division. La nouvelle du double meurtre s’est répandue comme une traînée de poudre dans le village de Montagne-Goyave. Plusieurs centaines de badauds se sont réunis, révoltés en ayant appris les circonstances atroces dans lesquelles l’adolescente a perdu la vie.
Nanlall Dusoye raconte qu’il était prévu que les deux enfants déposent leurs valises définitivement en Australie depuis l’année dernière. Mais « akoz enn mariaz dan fami en mai, nou ti prefer atann zot paran vini pou apre zot tou al ansam ».
La situation s’est envenimée lorsque les policiers ont sorti le suspect du lieu du drame. Ils ont été contraints de le recouvrir d’un sac en plastique afin qu’il ne soit pas lynché par les proches des victimes. Niven Ausman, retrouvé semi-inconscient et grièvement blessé suite aux coups de couteau qu’il s’était lui-même infligé, est alors placé dans un véhicule de police pour être transporté d’urgence à l’hôpital de Flacq. Une opération qui a fortement déplu aux badauds.
Pendant ce temps, certains proches de la famille Ragobin sont devenus presque incontrôlables lorsqu’ils ont appris que l’agresseur de Reshma et Yeshma Ragobin est toujours en vie. À un certain moment, les enquêteurs envisagent même d’avoir recours aux éléments de la Special Support Unit (SSU) pour s’assurer que l’exercice se déroule dans l’ordre. L’opération d’évacuation du suspect du lieu du drame jusqu’à l’hôpital a dû se faire très rapidement. Plusieurs proches des deux victimes et des habitants de la localité sont même grimpés à bord d’un 4×4 pour suivre le véhicule de police.
D’autre part, Ampita Bissessur, la grand-mère maternelle de l’adolescente mortellement agressée, avait du mal à contenir ses larmes lorsqu’elle s’est confiée au Mauricien. « Se mo tifi kinn sonne mwa depi Lostrali pou annons mwa nouvel-la », déclare-t-elle. Le dernier voyage de sa fille à Maurice remonte à l’an dernier, suite au décès de son père.
Après avoir examiné le lieu du crime durant plus de deux heures, toujours en présence de plusieurs centaines de badauds, le personnel de la Scene Of Crime Office (SOCO) a finalement extrait la dépouille des deux victimes du lieu du crime aux alentours de 19 h sous les cris et les larmes de leurs proches. À l’heure où nous mettions sous presse, l’autopsie de Yeshma Ragobin et de sa grand-mère n’avait pas encore démarré.

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