AMBIANCE PARLEMENTAIRE: Les ministres Choonee et Seetaram acculés

Le ministre des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee, et celui du Business, des Entreprises et des Coopératives, Jim Seetaram, ont passé littéralement un mauvais quart d’heure entre les mains de l’opposition lors de la tranche du Question Time d’hier après-midi. Et avec en toile de fond, les commentaires dans la presse du Private Parliamentary Secretary (PPS), Reza Issack, au sujet de la performance de certains ministres du gouvernement. Des députés de l’opposition, dont Steve Obeegadoo et Rajesh Bhagwan, n’ont pas manqué de relever les manquements dans les réponses de ces deux ministres et de demander au PPS Issack de les noter dans le cadre de son évaluation.
Le ministre Seetaram n’est pas sorti indemne d’une simple interpellation parlementaire de Showkutally Soodhun au sujet du nombre de fermetures et des pertes d’emploi dans le secteur des petites et moyennes entreprises (PME). Il a tout simplement fait comprendre qu’il n’est pas en mesure de fournir les informations réclamées par le député du MSM dans la mesure où ces détails ne sont pas compilés de manière spécifique.
Le ministre des PME a ajouté que ce n’est que tout récemment qu’une Statistical Unit a été constituée au sein de son ministère à cet effet. Devant la pression exercée par l’opposition sur cette lacune majeure sur un secteur économique aussi important que les PME, il devait faire preuve d’impatience en lançant à l’adresse du député Nando Bodha : « He was a minister in government. Why did he not do it ? »
Cette dernière remarque était en rapport à l’absence de cette unité pour compiler les informations nécessaires sur l’évolution du nombre d’unités opérationnelles et sur les emplois créés. L’on notera le soutien apporté par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, au ministre Seetaram en répétant à plusieurs reprises que les PME n’ont nulle obligation de se soumettre à cet exercice.
Néanmoins, deux interpellations supplémentaires du Whip de l’opposition, Rajesh Bhagwan, devaient  faire tilt. Ainsi, à un certain moment, le député de l’opposition, avec tout le sérieux du monde, s’est mis debout pour interpeller le ministre Seetaram. « Peut-il révéler à la Chambre le nombre de petites et moyennes entreprises engagées dans la construction de panneaux solaires pour la production d’énergie électrique ? », a-t-il demandé.
Cette interpellation parlementaire devait provoquer l’hilarité dans les rangs de l’opposition vu que la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Alan Ganoo, était axée sur le projet de ferme photovoltaïque de Sarako, dont des membres de la famille du ministre en sont les principaux promoteurs.
En fin de partie sur cette même PQ, Rajesh Bhagwan devait remettre çà. « Le ministre peut-il révéler le nombre de PME fabriquant des cabines pour téléphériques ? » Nouvelle situation quelque peu embarrassante, pour dire le moins, pour le ministre. Encore une fois, des membres de la famille Seetaram sont liés à la réalisation d’un projet de téléphérique aux Sept-Cascades.
De son côté, le ministre Choonee, qui n’a pas eu la partie facile face aux députés du MMM, Jozique Radegonde et Steve Obeegadoo , au sujet du nouveau Copyright Bill et du White Paper sur les arts et la culture, deux documents promis à l’Assemblée depuis plus d’une année, a eu à faire face à une véritable course contre-la-montre au sujet des pèlerinages du Hadj.
D’entrée de jeu, le ministre devait rassurer que l’organisation du Hadj ne comporte pas de problèmes sauf que « the main problem is through unscrupulous Hadj organisers ». Il accuse ces organisateurs de faire le difficile pour effectuer le remboursement de ceux qui ne peuvent accomplir ce le pèlerinage faute de visas.
Mais le véritable match devait se dérouler au sujet du rapport du comité sur le Hadj, coprésidé par le PPS Reza Issack et le Chairman de l’Islamic Cultural Centre. Répondant à une interpellation supplémentaire du député Adil Ameer Meea, le ministre n’a pas hésité à lancer une pierre dans le jardin du PPS, qui a assisté impassible aux échanges.
« The report was no signed by the co-chairman, the chairman of the ICC. The report is not official yet. He has sent a notice of 200 questions following the report of Reza Issack. Maintenant, c’est au tour de celui-ci d’apporter des éclaircissements à ces questions », fait ressortir le ministre.
Et au député Pravind Jugnauth d’embarrasser le ministre Choonee vers la fin des supplémentaires. « Il y a une déposition du PPS Reza Issack à l’ICAC dans cette affaire. Cela n’interpelle-t-il pas le ministre ? N’est-il pas de son devoir de s’enquérir de ce qu’a pu dire le PPS Reza Issack ? »
« ICAC is a responsible organization. It is not for me to do that. Après tout, la présomption d’innocence est de mise », répondra le ministre avec un ouf de soulagement vu que ce sera la fin des échanges en ce qui concerne le ministère des Arts et de la Culture.

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