Anguille sous roche…

« A chaque fois qu’il y aura atteinte sur une femme hindoue on va réagir. » Telle était en substance la menace proférée par une organisation se proclamant socioculturelle, suite au bras de fer survenu dans le sillage de l’injonction du 5 février dernier qui sommait deux groupes de presse de s’abstenir à publier des articles d’une certaine nature sur l’activiste travailliste, Nandanee Soornack. Pour preuve de leur motivation, la même association socioculturelle avait même menacé de manifester devant les locaux de ces deux groupes de presse.
C’est une belle initiative qui mérite d’être encouragée car ce serait bien de venir en aide aux femmes en détresse. Le choix et le désir de porter secours aux personnes en détresse vient du coeur et émane de la sensibilité et du volontariat donc, il ne devrait pas y avoir de « triage ». Mais pourquoi donner à ses oeuvres une couleur ? Ou un seul sexe ?
D’ailleurs, les Mauriciens, surtout de la communauté majoritaire, aimeraient savoir où était cette fameuse association défenderesse des femmes hindoues en détresse quand on avait botté Soorya Gayan hors du MGI sans raison apparente ? … Où était-elle quand on avait catapulté Jyoti Jeetun dont les compétences sont pourtant saluées même au-delà de l’île Maurice -, hors de la SIT ? On aurait aimé savoir pourquoi ces mêmes socioculturels n’ont pas réagi quand Sandhya Boygah, pourtant élue démocratiquement à la tête du district de Pamplemousses-Rivière du Rempart a été forcée de laisser sa place à quelqu’un d’autre ?… Et n’ont-ils donc rien entendu ce fameux 1er-Mai où une autre femme, et pas n’importe qui, a eu droit à une injure en direct à la radio ?
Et tiens, on va parler des hommes ! On est forcé de se demander où était cette association quand un Président de la République de Maurice avec tous les pouvoirs que la Constitution lui confère, avait été hué et dénigré par une foule en délire sous les sourires complices des députés fraîchement élus et qui allaient prêter serment devant l’Hôtel du Gouvernement. Et quand le leader d’un grand parti politique, un jour de nouvel an, et en avertissement cyclonique de surcroît, avait été tiré de son intérieur pour être interrogé pendant des heures, pourquoi l’organisation n’a-t-elle pas cru nécessaire de manifester devant les Casernes centrales ; pourquoi n’a-t-elle pas vu là du harcèlement contre un dirigeant hindou ?
Ce qui amène à se poser la question : ce soudain désir de voler au secours d’une femme hindoue, était-il motivé uniquement par le souci de venir en aide à quelqu’un en détresse ou y aurait-il d’autres raisons ? On est tenté d’en douter car, il n’en manque pas des groupes en quête de publicité qui sautent sur la moindre occasion pour se faire remarquer par les seigneurs du jour et leur faire les yeux doux, envoyant ainsi le signal qu’on est toujours avec vous.

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