ANGUS ROAD SAGA | Opération « Caesar’s Wife » : SFO/ICAC : les échanges de novembre 2014 à la surface

– Impatience devant le délai pour la réunion du Parliamentary Committee on ICAC réclamée officiellement par l’opposition depuis le 10 novembre

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– Casse-tête au Réduit Triangle avec le « clou » du plan de situation d’Angus Road du 22 juin 2004, dont la version originale fichée informatiquement au Registrar General il y a 16 ans

En marge de la série de réclamations, avec pour montant standard Rs 25 millions du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à ses détracteurs dans l’Angus Road Saga, la pression s’accentue sur l’ICAC, en vue d’élucider les zones d’ombre. D’abord, cette affaire d’acquisitions immobilières auprès de Bel-Air Sugar Estate par le Premier ministre remonte à au moins 18 ans, avec l’ICAC saisie d’une série d’enquêtes, que ce soit sur le plan local ou international, quasiment en même temps. Pourtant, à ce stade, rares sont les conclusions probantes autour de cette affaire, même si les pistes d’investigations se présentent comme étant multiples. Un des éléments susceptibles de remonter à la surface pour assurer une meilleure visibilité porte sur la Request for Mutual Legal Assistance auprès du Serious Fraud Office, du Royaume-Uni, interrompue le 28 janvier 2015.

Des sources avisées avancent que le Case File ICAC/FIR/1356/13/C devrait contenir des détails au sujet des échanges avec le Serious Fraud Office intervenus en novembre 2014 sur cette affaire. Par contre, depuis le week-end, l’ICAC fait face à un casse-tête avec le « clou » du plan de situation d’Angus Road remontant au 22 juin 2004, la signature du couple Jugnauth sur ce “deal” foncier et la nécessité de réconcilier cette date du 22 juin 2004 avec la chronologie de vendredi dernier de Pravind Jugnauth.

Du côté de l’opposition parlementaire, l’on s’impatiente devant le retard accusé par la présidence du Parliamentary Committee on ICAC, assurée par la majorité gouvernementale, pour convoquer une réunion en vue de passer en revue les étapes de cette High Profile Investigation au cours de ces 18 dernières années. La demande pour cette réunion avait été formulée par voie de correspondance officielle le 10 novembre dernier mais, jusqu’ici, les membres de l’opposition ne sont en présence d’aucune information quant à la date de cette réunion.

« Il n’est pas de notre ressort de nous ingérer dans les enquêtes de l’ICAC, peu importe qui sont ceux impliqués dans ces affaires. Mais notre responsabilité en tant que parlementaires est de savoir si les fonds publics, notamment ceux alloués à l’ICAC, sont utilisés à bon escient. Il serait bon de savoir quelle est l’enveloppe financière allouée aux enquêtes sur les acquisitions immobilières et foncières appartenant à Bel-Air Sugar Estate et si ceux impliqués ont déjà été appelés à fournir leurs explications et quand », fait-on comprendre dans les milieux de l’opposition, s’apprêtant à relancer la demande la semaine prochaine, soit après le délai d’un mois.

Un aspect de l’Angus Road Saga, qui risque de rebondir, demeure les procédures de Request for Legal Mutual Assistance enclenchées par la Central Authority de Maurice, notamment l’Attorney General’s Office, en date du 2 juin 2014, sollicitant l’assistance du Serious Fraud Office anglais pour tirer au clair un versement bancaire de Rs 20 millions opéré par le dénommé Alan Govinden au profit de Patrick Rountree de Bel-Air Sugar Estate à la Coutts Bank. Des recoupements d’informations auprès des milieux concordants indiquent, qu’outre des échanges de correspondances entre le Serious Fraud Office du Royaume-Uni et l’ICAC au sujet de cette affaire, une délégation de limiers britanniques aurait effectué un déplacement en novembre 2014 en vue d’approfondir les pistes.

D’autres sources avancent que l’enquête sur les Sources of Funds pourrait être orientée vers des comptes bancaires ouverts à Hong Kong, avec des transferts à Maurice et en Angleterre. « Aucune atteinte à l’intégrité de l’enquête de l’ICAC ne sera commise si demain, cette institution décide de dresser un Timeline en confirmant l’existence des correspondances et le déplacement de la délégation du Serious Fraud Office de même que le Case File de l’ICAC, qui comprend bel et bien la correspondance du 28 janvier 2015, signée de l’ancien Attorney General, Ravi Yerrigadoo mettant fin à cette Request for Legal Mutual Assistance », poursuit-on dans ces mêmes milieux de l’opposition.

Entre-temps, l’ICAC se retrouve avec du pain sur la planche. Le document consacré au plan de situation d’Angus Road du 22 juin 2004 enregistré au Registrar General par la Société D’hotman De Spéville (SDDS), ne souffre d’aucune contestation. L’ICAC, qui avait envisagé de se rendre dans les locaux de cette société, a dû se raviser vu l’authenticité du numéro de référence TV7028/22, faisant état d’une distraction en faveur du couple Jugnauth des terres de BASE dès cette période.

Dans la conjoncture, l’ICAC devra se pencher sur le volet des procédures notariales. L’acte de vente stipule noir sur blanc que cette vente a été « consentie acceptée pour et moyennant le prix principal de Rs 20 millions, soit Rs 14 123 000, pour le grand terrain et Rs 5 377 000 pour le petit terrain et Rs 500 000 pour la maison que Bel-Air a reçus et touchés des Acquéreurs dès avant ces présentes… ». Le notaire en question précise aussi que ce paiement de Rs 20 millions a été effectué hors de sa « vue ».

Par contre, lors de son point de presse vendredi sur l’Angus Road Saga, Pravind Jugnauth a laissé entendre que le notaire a aussi officialisé le “deal” de remboursement des Rs 20 millions entre Alan Govinden et lui. La version du notaire serait cruciale pour l’ICAC dans la conjoncture.

Affaire à suivre…

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