Après la mutation génétique du coronavirus . . . « Vaccinons »l’environnement !

DR DIPLAL MAROAM

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DIPLAL MAROAM

Ceux qui s’attendaient à un certain répit, un apaisement dans l’évolution de la pollution de notre biosphère et du réchauffement climatique durant la pandémie cette année ont vite déchanté. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a même envoyé un pavé en direction des grands pollueurs, particulièrement des pays développés, à l’occasion du 5e anniversaire de la signature de l’accord de Paris, la COP 21, le 12 décembre dernier, affirmant que « les engagements pris ne sont pas respectés et nous risquons de payer très cher les conséquences. » En effet, selon un rapport de l’OMM publié en septembre dernier, après un déclin temporaire dû au confinement et au ralentissement de l’activité économique liés à la  Covid-19, les émissions des gaz à effet de serre sont reparties en direction de leur niveau d’avant la pandémie. Pire, la planète est en train de connaître ses 5 années les plus chaudes jamais enregistrées. Pourtant, 2020 était censée être un tournant important dans la lutte contre le changement climatique mais la crise sanitaire en a décidé autrement.

Par ailleurs, des images satellitaires diffusées récemment, illustrant une diminution de la pollution dans les régions les plus touchées par la pandémie avaient suscité un sentiment d’optimisme chez les écologistes ; cependant, lorsque les confinements ont été partiellement levés, l’activité économique est repartie de plus belle pour tenter de combler le retard accumulé. Et aujourd’hui, face à la 2e voire 3e vague, certains pays européens, mais pas seulement, se reconfinent, d’autres durcissent les conditions de confinement ; la Grande-Bretagne ayant même signalé l’émergence d’une souche plus contagieuse – quoique pas plus virulente – suite à une mutation génétique du virus. Ce qui a suscité un « total lockdown » – particulièrement douloureux en cette période de festivité – à Londres et dans le sud-est du pays.

Personne ne sait de quoi 2021 sera faite. Si reprise il y a – vu qu’une bonne partie de la population globale, particulièrement dans les pays riches, serait vaccinée, le développement industriel pourrait alors reprendre ses droits –, elle pourrait se révéler pire, du point de vue écologique. L’on se souvient d’ailleurs comment une diminution de 1,4% des émissions globales du CO2 issues des combustibles fossiles lors de la crise financière de 2008 avait rebondi pour entraîner une augmentation de 5,9% en 2010 lorsque la situation économique s’était éclaircie après l’injection des centaines de milliards de dollars dans le circuit bancaire pour sauver le système capitaliste de l’effondrement.

Mais cette fois-ci, la reprise pourrait avoir un impact à plus long terme sur la nature avec des dommages bien plus préoccupants sur la santé publique. Nous serions alors entrés dans un cercle vicieux avec au centre en qualité de décideur, l’homme et aux extrémités du diamètre, l’économie et l’environnement. Or, la tête dans le guidon et les yeux rivés sur la roue de la croissance, tout dirigeant politique n’a qu’une priorité obsessionnelle – sauver l’économie et les emplois ; le climat et l’environnement pouvant attendre. Comme attendre la COP 26 qui devrait se tenir en novembre dernier à Glasgow mais qui a été repoussée sine die en raison de la pandémie. Comme quoi, la problématique climatique a soudain, comme par enchantement, perdu son cachet d’urgence.

  Ainsi, pour tenter de se mettre au diapason des exigences du COP 21, cette reprise doit impérativement s’inscrire dans la logique d’une véritable relance verte pour bâtir une société plus juste et équitable, durable et soutenable. Car le risque que le réchauffement non maîtrisé de la planète fasse davantage de victimes que la pandémie de Covid-19 existe bel et bien. D’ailleurs, l’origine même du SARS-CoV-2 n’ayant pu être établie jusqu’ici avec certitude par l’OMS, le rôle du facteur écologique dans son apparition ne peut totalement être écarté.

Finalement, la protection de la nature constitue un enjeu majeur dans tout processus de développement. Après la mutation génétique du nouveau coronavirus, il va sans dire que les mesures restrictives au niveau global seront renforcées davantage. Mais, à la fin du jour, c’est l’environnement qui risque d’en faire les frais.

                                                                                                                                          

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