APRÈS LA VICTOIRE DE “REZISTANS EK ALTERNATIV”: La République au carrefour de son histoire

pour Rezistans ek Alternativ
Rezistans ek Alternativ, avec toutes les personnes qui croient en une société non-communale, ont eu une victoire plus qu’historique !
Rezistans ek Alternativ remercie toutes les personnes qui ont cru, du fond de leur coeur, à ce combat. La décision du Comité des droits de l’Homme en faveur de Rezistans ek Alternativ offre à la République une opportunité inouïe d’écrire une nouvelle page de son histoire : l’émergence d’une nouvelle République non-communale !
C’est la première fois depuis l’indépendance qu’une instance d’un tel statut se prononce sur le système électoral mauricien, et émet un jugement catégorique. Le Comité des droits de l’Homme de l’ONU a en effet déclaré que : « The Community-based electoral system » représente une violation de l’Article 25 (b) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) dont l’État mauricien est signataire. L’Article 25 (b) stipule que « Tout citoyen a le droit et la possibilité, sans aucune des discriminations visées à l’article 2 et sans restrictions déraisonnables : … de voter et d’être élu, au cours d’élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal et au scrutin secret, assurant l’expression libre de la volonté des électeurs ».
Le Comité des droits de l’Homme a aussi précisé que « The State Party is under an obligation to avoid similar violations in the future ». C’est précisément cette question principale qui était devant le Comité des droits de l’Homme de l’ONU. Cette instance a clairement démontré que le communalisme dans le système politique mauricien entraîne une violation fondamentale des droits humains, comme cela avait déjà été stipulé par les juges Eddy Balancy et Rehana Gulbul.
L’État a la RESPONSABILITÉ de changer le système électoral
Aujourd’hui l’État mauricien est dans l’OBLIGATION de modifier son système électoral, afin d’assurer le respect du droit fondamental des militants de Rezistans ek Alternativ, du Blok 104 et de tous les citoyens qui ne sont pas d’accord de se classifier dans une catégorie communale.
L’État mauricien a non seulement signé le PIDCP, mais il a aussi VOLONTAIREMENT signé le Protocole Optionnel de ce pacte, où il reconnaît la JURIDICTION de l’UNHRC à juger sa conformité avec le PIDCP. De plus, l’État mauricien a fait plusieurs « submissions » pour opposer l’ « admissibility » et les « Merits » de la plainte de Rezistans ek Alternativ. Aujourd’hui, l’État ne peut déclarer que la décision du Comité des droits de l’Homme de l’ONU n’est pas « binding ». Par respect pour le droit international publique, et par respect pour lui-même, l’État a la RESPONSABILITÉ de changer le système électoral.
Le Comité des droits de l’Homme de l’ONU a donné raison à Rezistans ek Alternativ car il a jugé que c’était inacceptable que l’État mauricien oblige des citoyens à se classifier communalement, alors que l’État mauricien a lui-même aboli toute forme de classification communale dans le recensement de la population depuis plus de 40 ans.
Rezistans ek Alternativ constate donc que l’Etat a agi malhonnêtement vis-à-vis du Comité des droits de l’Homme dans ses « submissions ». L’État, par l’absence d’un courage politique, a refusé d’expliquer les raisons historiques de l’abolition du recensement communal de la population en 1982. Cette abolition avait eu lieu parce que toute une génération post-indépendante des années 70 s’était opposée au communalisme, car elle aspirait à une société non communale.
“Reconsider whether the community-based electoral system is still necessary”
Aujourd’hui, à travers son Pronouncement le Comité des droits de l’Homme place l’État devant un choix historique crucial. L’État doit “reconsider whether the community-based electoral system is still necessary”. Si l’État pense que le “community-based electoral system” est nécessaire, c’est à cette condition que le Comité des droits de l’Homme déclare que la République de Maurice doit « update the 1972 census ». Sans s’ingérer dans la souveraineté de notre pays, le Comité des droits de l’Homme a fait savoir que l’État doit être cohérent et logique envers lui-même. C’est exactement ce qu’affirme Rezistans ek Alternativ depuis le déclenchement de son action politique et juridique : La République est au carrefour de son histoire. Soit nous éliminons une fois pour toutes la logique communale dans le système politique, soit nous re-communalisons la société comme à l’époque de la pré-indépendance.
La République peut-elle faire machine arrière ? Rezistans ek Alternativ dit catégoriquement NON !
Si nous réintroduisons le recensement communal, cela va non seulement communaliser la société mauricienne dans son ensemble, mais cela va aussi créer des dynamiques pour toutes sortes de redéfinitions et morcellements communaux extrêmement dangereux et infernaux. Les dirigeants politiques qui font actuellement des déclarations sur la réintroduction du recensement communal, se doivent de réaliser l’implication de leurs propos. Ce sont seulement les communalistes réactionnaires qui manquent de respect à l’histoire et à l’aspiration anti-communale du peuple de la République de Maurice, qui peuvent défendre la réintroduction dans la République du recensement communal. L’histoire condamnera définitivement une telle prise de position qui équivaut à un crime contre la République et les générations à venir.
Aveuglés par la logique et le clientélisme communaux
La décision du Comité des droits de l’Homme représente une motion de blâme historique à tout parti politique traditionnel comme le Ptr, le MMM ou le MSM qui ont défendu un système communal qui viole le droit fondamental du citoyen mauricien. Ils ont été aveuglés par la logique et le clientélisme communaux, et ont ainsi fait du tort à la République !
La décision du Comité des droits de l’Homme représente aussi une claque magistrale au MMM et à Paul Bérenger qui bloque un projet de réforme électorale non communale en prenant publiquement une position conservatrice, en réclamant le maintien de quatre députés BLS.
Le MMM qui avait pourtant incarné l’anti communalisme dans les années 70, et avait aboli le recensement communal en 1982, est aujourd’hui devenu le contraire de ce qu’il incarna. Il n’a pas le courage politique nécessaire pour conclure ce qu’il a commencé en 1982, c’est-à-dire, éliminer définitivement le communalisme dans le système politique. Dans sa conférence de presse du samedi 8 septembre, Paul Bérenger, dans son aveuglement à défendre la logique communale, a injustement attaqué Rezistans ek Alternativ. Au lieu de finalement reconnaître que le système électoral est pourri, Paul Bérenger a choisi de dénigrer la victoire de Rezistans ek Alternativ, une victoire qui a réjoui près de 80% des Mauriciens. En réalité, c’est Paul Bérenger qui crée la confusion et induit le peuple en erreur : il a délibérément omis de mentionner dans sa conférence de presse que le Comité des droits de l’Homme a demandé à L’État de « reconsider whether the community-based electoral system is still necessary » Nous laissons la jeunesse, les travailleurs et l’intelligentsia juger de l’insanité des propos de Paul Bérenger qui se range de manière évidente dans le clan de la droite réactionnaire la plus ignoble qu’ait connu ce pays !
Est-ce que la décision du Comité des droits de l’Homme en faveur de Rezistans ek Alternativ permettra un changement de position des forces politiques conservatrices ? Est-ce qu’elles réaliseront que les générations futures les blâmeront sévèrement si elles ne remettent PAS en question ce “community-based political system” et si elles ne viennent pas de l’avant avec une réforme électorale non-communale ?
Changer la société et redéfinir l’histoire
Les réponses à ces questions dépendront de la capacité des citoyens, des femmes, des jeunes, et de tous les citoyens à faire entendre leur voix dans le tournant historique où notre pays se retrouve. Rezistans ek Alternativ demande à toutes les personnes en quête de progrès de dénoncer tous les partis politiques, les politiciens et les forces communales qui cherchent à bloquer le progrès. Écrivez dans les journaux, faites entendre votre voix à la radio, organisez des réunions dans des mouvements associatifs et dans vos quartiers, invitez Rezistans ek Alternativ.
Nous lançons aussi un appel à l’aile jeune des partis traditionnels comme le MMM, le MSM, le Ptr, à prendre position en faveur de Rezistans ek Alternativ.
La campagne que Rezistans ek Alternativ a déclenchée depuis 2005 a démontré que le courage et la défiance politique peuvent CHANGER la société et redéfinir l’histoire.
Notre action est dans la même lignée de celle de Rosa Parks, Gandhi, et des femmes de Sharpeville en Afrique du Sud, c’est-à-dire, se lever et défier ce qui est injuste pour libérer la société.
La campagne de Rezistans ek Alternativ vise une transformation sociale et politique vers l’émergence d’une nouvelle Constitution, et l’avènement d’une nouvelle République non-communale. Le 10 mars 2012 a d’ailleurs vu le lancement de la campagne pour une nouvelle République, avec les jeunes, les syndicats, et les mouvements sociaux et écologiques.
C’est avec fierté et humilité que nous contribuons à écrire l’histoire de notre pays.

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